Yasmine Bouagga, maire Les Ecologistes du 1er arrondissement de Lyon, est l'invitée de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Grégory Doucet présentera ce mercredi le bilan de son équipe municipale dans le 1er arrondissement. Une opération décriée par leurs opposants qui dénoncent une opération électorale coûteuse et aux frontières d'une campagne électorale qui ne dit pas son nom. Yasmine Bouagga, maire du 1er arrondissement, défend l’initiative : "On est plutôt autour de 200 000 euros, ce qui représenterait 50 centimes par habitant. C’est une opération nécessaire pour rendre compte de ce qu’on a fait au nom des Lyonnaises et des Lyonnais pendant les cinq années de ce mandat". "Ce retour est très important et permet de renouer aussi du lien entre les élus et les habitantes et les habitants", poursuit-elle.
La maire du 1er arrondissement revient aussi la prochaine instauration d'une ZTL en Presqu'île : "Depuis des années, la majorité des déplacements vers la presqu’île se fait à pied ou en transports en commun. Nous avons constaté une augmentation de la fréquentation, notamment le week-end, au point que les trottoirs deviennent insuffisants. L’équipe municipale précédente avait déjà envisagé une piétonisation ponctuelle. Nous avons choisi de pérenniser cet aménagement pour sécuriser les déplacements et encourager les usages piétons, comme cela se fait dans de nombreuses grandes villes. Cette évolution est favorable au commerce".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Yasmine Bouagga
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction Lyon Capitale et aujourd'hui nous sommes avec Yasmine Bouagga. Vous êtes maire écologiste du premier arrondissement de Lyon. Je souhaiterais revenir sur les réunions de fin de mandat organisées par Grégory Doucet, qui effectue une tournée des arrondissements. Cette démarche est critiquée par vos opposants, qui l’accusent de faire campagne électorale aux frais du contribuable, avec un coût estimé entre 400 000 et 700 000 euros pour la ville de Lyon. Est-ce une opération de campagne ?
Le montant réel est d’environ 200 000 euros, soit environ 50 centimes par habitant de la ville de Lyon. Il s’agit d’une opération nécessaire pour rendre compte de notre action au nom des Lyonnaises et des Lyonnais durant les cinq années de ce mandat. Nous organisons ces réunions avant la campagne électorale précisément parce qu’il ne s’agit pas d’une campagne.
À partir de septembre, cela serait illégal...
Nous présentons donc le bilan de cinq ans, et non de six, pour respecter ce cadre. L’objectif est d’expliquer ce que nous avons réalisé, mais aussi d’écouter les retours, qu’ils soient positifs ou négatifs, afin de comprendre ce qui fonctionne ou non. Ce dialogue est essentiel pour renouer le lien entre élus et habitants, dans un contexte de défiance et de déconnexion.
Quels sont les premiers retours positifs recueillis lors de ces réunions, en dehors des grandes réunions d’arrondissement ? De quoi les habitants vous sont-ils reconnaissants ?
Les habitants apprécient particulièrement l’attention portée à la participation citoyenne, notamment à travers le budget participatif qui suscite un réel intérêt. Même si le nombre de votants reste modeste, de nombreux parents d’élèves et conseils de quartier se sont mobilisés pour proposer des projets. Ils ont le sentiment d’avoir du poids et de pouvoir réellement participer. Par ailleurs, certains aspects moins visibles sont aussi reconnus. Par exemple, malgré les désagréments causés par les travaux sur le boulevard de la Croix-Rousse, les habitants sont satisfaits que le marché ait pu être maintenu. Ils comprennent également l’importance de la rénovation des réseaux, surtout après des incidents liés à leur vétusté. Ils apprécient que l’on prenne soin de leur ville et qu’on leur explique le sens de ces actions.
Quels sont les retours négatifs qui vous sont adressés lors de ces réunions ? Quels reproches vous sont faits, notamment sur la presqu’île ?
Les habitants reprochent principalement la simultanéité des travaux, un phénomène fréquent en fin de mandat en raison du calendrier des études et concertations. Ce phénomène est généralisé dans toutes les communes. On entend également des difficultés du quotidien, notamment en matière de logement. Cependant, nous pouvons être fiers de notre action sur ce point : dans un arrondissement très dense, nous avons réussi à créer 400 logements sociaux et à nous rapprocher du taux SRU de 25 %. Cela a permis de maintenir des locataires qui auraient autrement été évincés par la spéculation immobilière. Nous entendons aussi les difficultés des commerçants, liées à l’évolution des modes de consommation et à la vente en ligne, et nous travaillons avec eux pour les accompagner.
Le grand dossier pour les commerçants est l’instauration de la ZTL (zone à trafic limité) le 21 juin, qui concernera une grande partie du premier arrondissement. Les commerçants craignent que la presqu’île devienne inaccessible pour ceux qui n’y résident pas, notamment en voiture. Pensez-vous que ces inquiétudes sont fondées ?
Ces inquiétudes sont réelles, mais elles ne sont pas directement liées à la ZTL ou à la transformation des mobilités. Depuis des années, la majorité des déplacements vers la presqu’île se fait à pied ou en transports en commun. Nous avons constaté une augmentation de la fréquentation, notamment le week-end, au point que les trottoirs deviennent insuffisants. L’équipe municipale précédente avait déjà envisagé une piétonisation ponctuelle. Nous avons choisi de pérenniser cet aménagement pour sécuriser les déplacements et encourager les usages piétons, comme cela se fait dans de nombreuses grandes villes. Cette évolution est favorable au commerce. Toutefois, les commerçants sont légitimement préoccupés par les difficultés économiques actuelles, l’inflation, la fin des prêts garantis par l’État et l’essor de la vente en ligne. Nous cherchons à rendre la presqu’île encore plus attractive, notamment par des événements festifs, et nous mesurons une augmentation de 20 à 25 % de la fréquentation sur certaines stations de métro. Ces actions visent à inciter les gens à venir physiquement en presqu’île et à profiter des commerces et des lieux.
Ca fait plaisir de voir une maire d'arrondissement aimer Lyon, les Lyonnaises et les Lyonnais, à ce point !!
Comme au niveau national, les petits soldats du khmer sont appelés sous le drapeau municipal. Maupertuis à déjà voté, à ce point !!