Le meurtrier présumé de Foued Guessoum condamné en Algérie

Le crime de la brasserie de la Poste à Villeurbanne avait fait grand bruit à la toute fin du mois d’août 2009. Foued Guessoum avait été tué d’un coup de feu pour une puérile affaire de cigarettes. Redouane Khoutir, le meurtrier présumé, a été jugé en Algérie le 18 mai dernier et écopé d’une peine de 20 ans de prison. Le ministère public avait requis la prison à vie.

Foued Guessoum (35 ans) a été abattu d'un coup de feu alors qu'il nettoyait le sol de la brasserie de la Poste, à deux pas de l'hôtel de ville de Villeurbanne. Vers 22h30, ce lundi 31 août 2009, il avait simplement tenté de s'interposer entre la serveuse et la compagne de Redouane Khoutir, son meurtrier présumé. Celle-ci faisait un esclandre parce que l'employée de la brasserie refusait de lui vendre un paquet de cigarettes. Il était tard. Le service était quasiment terminé et la caisse avait été fermée.

Semi-liberté

Redouane Khoutir, 50 ans au moment des faits, a abattu Foued Guessoum d'une seule balle. Il a passé quatre ans en cavale avant d'être arrêté, en décembre 2013, à Annaba, en Algérie. À l'époque du crime de la brasserie de la Poste, Khoutir bénéficiait d'une mesure de semi-liberté. Il avait été condamné à une peine de 20 ans de réclusion criminelle pour un hold-up au cours duquel un policier avait été tué. C'était en 1984. Ministre de l'Intérieur en 2009, Michèle Alliot-Marie avait réclamé une enquête précise sur les circonstances de la libération de Khoutir, considéré comme dangereux.

Pas d’extradition

Mais, selon le Code de procédure pénale algérien, l'Algérie n'extrade pas ses ressortissants. Le procès de Khoutir s'est tenu le 18 mai dernier, sans que les autorités judiciaires lyonnaises en aient été avisées. "Mais il n'y a aucune obligation en la matière", explique une source judiciaire lyonnaise.

Plus fâcheux, il semble que les parties civiles elles-mêmes n'aient pas été avisées de la tenue de cette audience en Algérie. L'avocat de la famille de Foued Guessoum, Me Metaxas, prépare un pourvoi en cassation. De son côté, le ministère public algérien a semble-t-il décidé de faire appel du jugement. Il avait requis une peine de prison à perpétuité. Redouane Khoutir a été condamné à 20 ans de prison.

En France, l'instruction est toujours ouverte auprès d'un juge d'instruction lyonnais. Tant que la condamnation de Khoutir n'est pas définitive, la procédure française ne peut être clôturée. Un nouveau procès semble donc bien se profiler en Algérie.

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