Elias © Werner Kmetitsch

Elias à l’opéra de Lyon : Mendelssohn of Bach

Avec son oratorio Elias, Felix Mendelssohn signe une partition fabuleuse qui rend hommage au passé baroque et à son compositeur favori, J.-S. Bach.

Elias est créé, en 1846, à l’occasion du festival triennal de musique de Birmingham. Comme son autre grand oratorio, Paulus, ce nouvel essai s’inscrit dans la volonté de Mendelssohn de marcher dans les pas de son idole J.-S. Bach.

Rappelons que le compositeur acquiert en 1829 sa célébrité en Allemagne en dirigeant, plus d’un siècle après sa création, la grande Passion selon saint Matthieu, alors tombée dans l’oubli.

Des Passions de Bach, Mendelssohn emprunte la structure alternant airs-chœurs-récitatifs mais également maints ressorts stylistiques (chorals, contrepoint et style fugué…) jusqu’à certaines instrumentations typiques du baroque.

Héritage classique et romantique

Malgré ce jeu de référence à Bach ou Haendel, on ne saurait confondre, à l’écoute, Elias avec quelque oratorio baroque. Mendelssohn y incorpore, certes habilement mais résolument, l’héritage classique et romantique, et son sens personnel de l’harmonie et de l’orchestration. On est donc devant une œuvre dialectique et singulière qui se démarque de l’exercice de style.

Le livret, rédigé par le compositeur lui-même et inspiré par Le Livre des Rois, se penche sur le personnage biblique d’Élie, luttant armé de sa foi ardente à convertir son peuple rétif et dissolu qui se détourne de Dieu pour adorer Baal, le dieu de Jézabel, la reine épouse d’Achab roi d’Israël. De retour auprès d’Achab après trois ans d’exil et de doutes, sa ferveur aura finalement raison des prêtres de Baal et d’un peuple qui se détachera de la divinité sémite pour revenir au bercail.

Oratorio de scène

Si Elias est un oratorio, genre qui exclut traditionnellement toute représentation théâtrale, cette production du Theater an der Wien de 2019 reprise ici à l’opéra de Lyon, dote l’œuvre d’une scénographie signée Calixto Bieito, metteur en scène espagnol parfois qualifié de sulfureux pour ses positions à peine progressistes.

Bieito replace ici Elie dans une sorte de contemporaneité intemporelle à l’aide de décors dépouillés et de costumes sobres et passe-partout.

L’orchestre, les chœurs et les solistes évolueront quant à eux sous la direction du chef allemand Constantin Trinks.

Elias – Du 17 décembre au 1er janvier à l’opéra de Lyon

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