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Concert "woke"annulé à Fourvière : "c'est un peu de la censure"

Le concert qui devait se tenir sur les toits de la basilique de Fourvière jeudi 27 avril a été annulé, après une campagne de pression orchestrée par l'extrême droite.

La Fondation Fourvière est propriétaire du site de Notre-Dame de Fourvière, comprenant la basilique, l’esplanade et les bâtiments adjacents. Elle en assure la gestion, l’entretien et la mise en valeur, ainsi que l’animation touristique et  culturelle.

Le site de Fourvière se structure pour devenir "un pôle culturel majeur de Lyon" en organisant, notamment, de nombreuses animations culturelles "pour offrir un autre regard à travers l’art".

C'est dans ce cadre que l'association QDS a proposé à la Fondation d'organiser un DJ set et un concert de rap sur l'une des tours de la basilique.

Après plusieurs années de pourparlers, l'événement a été validé. Il devait se tenir jeudi 27 avril, de 17h à 22h, avec retransmission en direct sur le parvis de la cathédrale Saint-Jean, en contrebas.

"On leur a toujours montré les noms des DJ (...) après ils (les membres de Fondation Fourvière, NdlR) étaient libres d'aller faire toutes les recherches dont ils avaient besoin."

Lise Vacher, de l'association co-organisatrice de l'événement

Le concert a été annulé par la Fondation, suite à toute une série de menaces d'élus RN et de Reconquête et du groupe identitaire d'ultra droite Les Remparts.

Il a été reproché à une DJ invitée de faire l'apologie sur son site de performances techno, bondage et sadomasochiste.

Sur le plateau de "6 minutes chrono", Lise Vacher, co-fondatrice de l'association QDS explique que avoir "toujours dit clairement ce qu'on voulait, ce qu'on avait prévu" à la Fondation. "On leur a toujours montré les noms des DJ (...) après ils étaient libres d'aller faire toutes les recherches dont ils avaient besoin. Un DJ qui fait une représentation n'a pas forcément de lien avec tout ça ou tout ce qu'il a pu faire avant."

Et d'ajouter : "c'est un petit peu de la censure".

La Fondation Fourvière n'a plus voulu s'exprimer à nouveau sur notre plateau.

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Guillaume Lamy : Bonjour à tous et bienvenue dans six minutes chrono, le rendez vous quotidien de Lyon Capitale. Nous recevons aujourd'hui Lise Vacher qui est coprésidente de Kidz. Bonjour, bonjour! Si on vous invite aujourd'hui Lee, c'est que ce soir aurait dû se tenir une soirée, on va dire une première, une soirée même historique, puisqu'il y avait des plusieurs DJ rap et musique électronique qui devaient faire un concert des toits de Fourvière avec une retransmission en bas en contrebas. Place Saint-Jean. L'événement a été annulé il y a une semaine par la Fondation Fourvière, qui est co-organisateur de l'événement avec vous. Pourquoi cet événement a été annulé?


Lise Vacher : Et bien justement, comme vous vous en avez parlé, c'était des pressions, des menaces et surtout pour éviter l'atteinte physique le jour même. Donc aujourd'hui, pendant l'événement, on a préféré, enfin, la Fondation Fourvière a préféré se retirer de l'événement et ça se comprend. Ils ont un public, enfin du soutien aussi qui leur est cher. Et il faut pas non plus se mettre des gens à dos à cause de ça. Donc voilà, la décision a été prise rapidement.


Guillaume Lamy : Parce qu'il y avait eu des pressions pour des menaces physiques le jour même ?


Lise Vacher : Oui, c'est ça. Je ne sais pas si on pourra faire cet événement tel qu'il était prévu une autre fois. On n'en a pas encore reparlé mais. Mais en tout cas, là, tel que c'était prévu, c'était compliqué.


Guillaume Lamy : C'est annulé, C'était un énorme événement, comme je le disais, que c'est que c'était une première. Parce que moi, de mémoire de Lyonnais, je n'ai jamais vu de DJ En haut de Les toits de.


Lise Vacher : Fourvière, il y a eu Jean-Michel Jarre qui avait fait un quatre concerts sur les toits et nous c'était sur une tour. Donc un peu plus haut mais bon, un peu.


Guillaume Lamy : Fou, mais bon, c'est assez historique en tout cas. Comment vous avez travaillé avec la Fondation Fourvière propriétaire de l'esplanade ? Ça va dans le sens d'une ouverture vers la culture, vers le patrimoine. Comment vous avez travaillé et comment vous avez décidé de ce projet.


Lise Vacher : Alors ça a été un travail de trois ans, de nombreux rendez vous, même du travail sur la Fondation Fourvière pour leur faire comprendre ce qu'on voulait vraiment dans ce projet aussi et et bien les ouvrir un petit peu à ce milieu là qui ne connaissait pas. Donc c'était déjà un travail de nous à eux et. Et après ben du coup on a fait aussi un pas vers eux en ouvrant au rap parce qu'ils avaient ils avaient envie aussi, ils avaient ce besoin de montrer autre chose que de la musique électronique, ce qui peut totalement se comprendre. Du coup, on a fait main dans la main, on a commencé à réfléchir ce projet et et voilà.


Guillaume Lamy : C'est la Fondation Fourvière qui avait fait la demande aussi d'élargir et en rap notamment ?


Lise Vacher : Oui, ils avaient du coup des noms à nous proposer et qui leur tenaient à cœur de représenter aussi pendant cet événement, il n'y a pas souvent des événements comme ça, donc.


Guillaume Lamy : Il n'y avait pas. Alors moi je les connais pas ça, mais il y avait Gab parce qu'il est un rappeur catholique, un peu comme ça ?


Lise Vacher : Alors on qualifierait pas de rappeur catholique, mais c'est un rappeur qui nous avait été conseillé par la Fondation Fourvière.


Guillaume Lamy : Ok, vous vous dites que vous avez effectivement travaillé ensemble, vous avez collaboré ensemble avec la Fondation Fourvière avec le corps religieux pour justement de ne pas inviter des gens qui pouvaient avoir des discours blasphématoires. Ça, il y a eu, il y a eu une collaboration comme ça.


Lise Vacher : On leur a toujours dit clairement ce qu'on voulait, ce qu'on avait prévu, On leur a toujours montré les noms des DJ qu'on voulait mettre sur le toit de la basilique et après ils étaient libres d'aller faire toutes les recherches qu'ils avaient besoin aussi.

Lise Vacher: Oui oui. Bon après un DJ qui fait une représentation aussi n'a pas forcément de lien avec tout ce qu'il a pu faire avant ou tout ça.


Guillaume Lamy : Alors c'est vrai qu'il y a eu les pressions, on parlait des pressions tout à l'heure. Les pressions c'est plutôt des pressions de l'extrême droite puisque il y a une élue dans la Loire, le délégué général de Reconquête dans le Puy de Dôme, les Remparts, Lyon, groupe identitaire du Vieux Lyon qui a fait une campagne, de phoning et de mailing justement pour faire un peu pression sur la fondation. Alors il citait notamment une des disettes qui venait. Je crois que c'est la Djette Soraa qui sur son site faisait l'apologie de performances bondage, sadomasochiste, latex et techno. Qu'est ce que vous leur répondez à l'extrême droite ?


Lise Vacher : Ben j'ai rien à répondre spécifiquement, j'aurais du mal à choisir des mots appropriés. Mais bon, chacun est libre et nous on est juste là pour l'ouverture d'esprit, pour la liberté d'expression et là c'est un petit peu de la censure quoi. Et puis je trouve que c'est dommage de s'attaquer à ce qu'on défend finalement, parce qu'ils s'attaquent à la Fondation Fourvière alors que ils veulent la défendre et vous voulez pas qu'on y touche? Donc je trouve que la façon de faire est quand même pas vraiment la meilleure. Et puis de toute façon, des menaces, c'est pas dingue quoi.


Guillaume Lamy :Enfin en tout cas, voilà événement un événement malheureusement annulé. Oui, ce soir, jeudi 27 avril. Peut être qu'il y aura un événement dans les prochaines années, à voir du même acabit.


Lise Vacher : On verra, on verra.


Guillaume Lamy : On verra. En tout cas, merci d'avoir accepté notre invitation et vous retrouvez beaucoup plus d'infos sur trois w lyon capital fr. Merci beaucoup, à très bientôt. Au revoir.

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