Un "modèle Lyonnais" encore un peu court

La raclée mise à un ancien ministre est passée par là. Dès le soir de sa victoire, Collomb a tenu un discours très national, sur le "modèle lyonnais" qu'il entend exporter pour forger "l'avenir de la France".

En écrivant aux élus locaux, pour préparer le prochain congrès du PS (lire ci-contre), il se pose en leader de "la base du PS", celle qui gagne les élections (régionales, municipales...) quand les éléphants enchaînent les défaites (présidentielles, législatives...). Un positionnement non dénué de tactique, dans un PS qui a perdu 40 % de ses adhérents depuis la présidentielle, redevenant ainsi avant tout un parti d'élus locaux...

Pourtant, l'offensive Collomb ne perce pas. "Sortie" dans Le Monde la veille de celle de Bertrand Delanoë, la contribution du maire de Lyon a eu peu d'échos. Sauf à ses dépens, Benoît Hamon lâchant qu'il ne savait pas qu'être "lyonnais" constituait un nouveau courant du PS...

Car objectivement, Collomb ne propose pas grand chose de neuf dans sa lettre. Il défend avant tout des choix stratégiques, se positionne résolument au centre-gauche, appelle le PS à s'ouvrir "à l'ensemble de la société". Rien sur le pouvoir d'achat, la dette publique, l'immigration, les retraites... Collomb ne détaille en fait qu'une seule idée : "être à la pointe de l'innovation". Un très bon choix, si le maire de Lyon entend se servir avant tout du PS pour promouvoir sa ville. Mais s'il veut peser véritablement dans le débat national, c'est sans doute un peu court. La création de think tanks comme Terra Nova en témoigne : la gauche française cherche des idées, pas des postures.

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