Pourquoi les femmes savent faire plusieurs choses à la fois

Études débiles. Les hommes, à l'instar de l'iPhone première génération, ne seraient pas multitâches. C'est la conclusion d'une étude britannique selon laquelle les femmes seraient bien plus douées pour faire plusieurs choses à la fois.

Selon le Daily Telegraph, l'étude porte sur 50 hommes et 50 femmes à qui il a été demandé d'accomplir plusieurs tâches en huit minutes : résoudre un problème mathématique simple, trouver un restaurant sur une carte, chercher une clef et être interrompu par un coup de téléphone pour un test de culture générale.

Les résultats sont sans appel : les hommes sont nuls. Contrairement à eux, les femmes réussissent les quatre tâches sans problèmes et elles y réussissent mieux. « Les femmes sont multiprogrammées », l'idée n'est pas nouvelle.

« Les hommes sont spécialistes et les femmes généralistes »

Joint par téléphone, Serge Ginger, secrétaire général de la Fédération française de psychothérapie et psychanalyse, met en avant les « différences biologiques fondamentales » pour confirmer les résultats de l'expérience :

« Les hommes sont spécialistes et les femmes sont généralistes, car elles utilisent les deux hémisphères du cerveau. Là où les hommes accomplissent très bien une seule tâche, elles feront plusieurs choses à la fois, mais de manière plus superficielle. »

Selon une étude de chercheurs français publiée en avril dans le magazine Science, le cerveau humain n'est pas capable de faire plus de deux choses à la fois, soit une tâche par hémisphère. Une autre étude conduite par des chercheurs en psychologie de l'université de l'Utah affirme que seuls 2,5% des gens sont véritablement bitâches.

La femme voit large, l'homme voit loin

Comment savoir si ces différences d'aptitude au « multitasking » sont le fruit d'une différence biologique ou d'un acquis ? « Compliqué à dire », pour Serge Ginger. Il cite l'un de ses articles et rappelle que les chercheurs séparent l'origine du caractère sexuel en trois tiers :

« Il y a approximativement un tiers héréditaire […], un tiers congénital, acquis notamment pendant les toutes premières semaines de la vie intra-utérine […], un tiers acquis. […] Depuis des milliers d'années, la femme, qui s'occupait du foyer, voit large et l'homme, qui partait à la chasse, voit loin. »

Le reste s'expliquerait par « la sélection naturelle ». La femme se spécialiserait dans les multitâches ménagères et la discussion, pendant que l'homme chasseur apprendrait à s'orienter.

Parmi les quatre tâches demandées, la recherche de clefs et la lecture de carte ont prouvé que les hommes cherchaient moins efficacement que les femmes.

Dans le Daily Telegraph, Keith Laws ne cache pas sa surprise :

« Les hommes sont censés avoir une plus forte perception de l'espace, ils auraient dû battre les femmes sur les tâches de la carte et de la clef. La deuxième demandait une planification et une forme de stratégie.

[Pendant l'expérience] les hommes avaient tendance à chercher aux endroits moins logiques comme le centre du champ [de recherche]. Les femmes avaient tendance à commencer par le coin et chercher en cercles concentriques ou en lignes. »

« Il regarde l'eau bouillir avant d'y mettre les nouilles »

Signalé sur Rue89, l'article du Daily Telegraph a suscité beaucoup de commentaires des riverains. Pour Avaroa, la rumeur de l'homme monotâche est plus que fondée, preuve à l'appui :

« Quand je vois mon mec attendre devant sa casserole d'eau sur le gaz… séquentiel, il l'est. Il regarde l'eau bouillir avant d'y mettre les nouilles ! Quand une femme veut préparer le même plat, elle mettra en route la machine à laver, rangera la cuisine, mouchera le petit dernier, nettoiera la gamelle du chien… et en option, elle téléphonera à sa copine… »

En revanche, le lieu commun ne convainc pas Lauvergnate :

« A force d'être obligées de s'y mettre, c'est devenu une capacité acquise… On ferait de même avec les mecs (s'occuper de soi, des gosses, de la maison et de son boulot) et au bout de quelques générations ils rattraperaient cet écart. Rien d'extraordinaire. »

Heureusement que le riverain Alberich nous envoie un message d'espoir :

« Ça dépend des mecs, moi par exemple, j'arrive à fumer une clope en regardant l'eau bouillir. »

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