© Tim Douet

Piscines publiques : urines, sueurs, sécrétions et autres joyeusetés

Avec les chaleurs, les bassins de Lyon sont bondés. Mais que réserve l'eau des piscines ?

"Cet été, on se jette à l’eau ! ". L'invitation du maire de Lyon, Grégory Doucet, mardi 25 juillet sur son compte Twitter, à se baigner dans les piscines de Vaise (9e), de la Duchère (9e), du Centre nautique Tony Bertrand (7e), de Mermoz, de Saint-Exupéry (4e) et de la rue Tronchet (6e), toutes ouvertes cet été, mettent l'eau à la bouche.

Mais avant de plonger dans le grand bain, il n'est pas superflu de se renseigner sur la qualité des eaux dans lesquelles on s'apprête à s'immerger.

À la piscine, l'humidité et la chaleur créent un terrain "favorable au développement de micro-organismes (bactéries, virus, champignons...) pouvant causer des maladies (mycoses, eczéma, verrues plantaires, affections ORL, gastro-entérites…)", prévient l'Agence régionale de santé d'Auvergne-Rhône-Alpes.

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Tous ces micro-organismes n'apparaissent pas de nulle part. Ce sont les baigneurs eux même qui les amènent. En effet, d'après une étude du magazine Terra Eco, en deux heures de trempette, un baigneur sécrète entre 10 centilitres et 1 litre de sueur et jusqu'à 80 millilitres d'urine. À cela s'ajoute, cheveux, peaux mortes, traces de matière fécale et une touche de mucus nasal. Le tout en quantités plus ou moins importantes, en fonction de l'hygiène corporelle des baigneurs. En période estivale, le centre nautique Tony Bertrand (ex-piscine du Rhône) accueille près de 2 000 personnes par jour...

Réponse chimique

Face à cet assaut bactériologique, la réponse est chimique. 7 grammes de chlore, c'est la dose moyenne versée par nageur et qui suffit, en théorie, à dégrader le cocktail de carbone, d’azote et d’urée, sécrété pendant la baignade.

La réaction chimique entre le chlore et les micro-organismes produit de nouvelles molécules, dont la chloramine. C'est cette substance qui cause l'odeur caractéristique dont les baigneurs font l'expérience, à l'approche du grand bain. Le chlore, lui, est inodore.


Une piscine qui "sent le chlore" n'est pas gage de propreté


Plus l'odeur de chloramine est prononcée aux abords du bassin, plus la réaction en cours, et donc la quantité de micro-organismes, est importante. Une piscine qui sent le chlore n'est donc pas un gage de propreté, au contraire.

Outre son odeur, la chloramine à d'autres propriétés qui concerne les nageurs et employés des piscines municipales. En effet, les effets des chloramines sur l'organisme à long terme peuvent être multiples : asthme, bronchite chronique, toux, allergies et irritations cutanées ou des yeux... L'exposition aux chloramines est d'ailleurs inscrite dans la liste des maladies professionnelles ce qui en fait officiellement une substance toxique.

L'hygiène au cœur du problème

Afin de réduire les chances d'infection et l'exposition à la chloramine, l'Agence régionale de santé rappelle quelques gestes simples une piscine plus saine.

  • Ne pas se baigner en cas de plaie, d’infection de la peau ou de maladie transmissible (rhume, gastro-entérite, etc.) ; 
  • Mettre un maillot de bain propre dans les vestiaires et porter un bonnet de bain ; 
  • Respecter les zones « pieds-nus et pieds-chaussés » ; 
  • Passer aux toilettes et prendre une douche savonnée avant la baignade ; 
  • Passer systématiquement par les pédiluves ;
  • Respecter toute autre disposition fixée dans le règlement intérieur de l’établissement.

Afin de garantir de bonnes conditions sanitaires pour les baigneurs, les piscines publiques et privées à usage collectif font l’objet de contrôles réguliers par l’Agence régionale de santé.

Les bons réflexes : ne pas prendre les piscines publiques pour ce qu'elles ne sont pas, à savoir un lieu où se laver.

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