Etienne Blanc © Antoine Merlet
Etienne Blanc © Antoine Merlet

Parrainage d’Eric Zemmour, Étienne Blanc continue d’embarrasser la droite lyonnaise

Le parrainage apporté par Étienne Blanc à Eric Zemmour agace certains élus LR de Lyon.

C’est un feuilleton qui commence à lasser les élus lyonnais : qui soutiendra in fine le sénateur Étienne Blanc ? Depuis près d’un an l’ancien candidat LR aux municipales de 2020 s’est lancé dans un numéro d’équilibriste : il soutient les thèses portées par Éric Zemmour, mais assure rester loyal à son parti. Une position d’autant plus difficile à tenir que la candidature du polémiste s’entrechoque avec celle de Valérie Pécresse et que leurs dynamiques sondagières se sont croisées cette semaine.

Argument d'autorité

Pour de nombreux élus LR de l’agglomération, Étienne Blanc a franchi un cap supplémentaire ce mercredi en apportant son parrainage à Eric Zemmour. Avec cinq autres sénateurs, il l’a annoncé hier. “Des candidats sollicités par des millions d’électeurs, en position, selon les sondages, d’accéder au second tour, se retrouvent dans l’incapacité de se présenter au suffrage universel”, constatent-ils. Avant d’en tirer cette conclusion qui fait aujourd’hui tousser la droite : “dans l’intérêt de notre pays, dans l’attachement au bon fonctionnement de nos institutions, d’apporter leurs parrainages à Éric Zemmour qui, à ce jour, ne dispose pas du nombre suffisant pour se présenter aux élections présidentielles”.

Ce groupe de parlementaire précise que ce parrainage ne vaut pas un soutien à la candidature d’Eric Zemmour. Ils replacent aussi leur parrainage dans le contexte des dernières heures. Jean Castex, Premier ministre, Gérard Larcher, président LR du Sénat, ou David Lisnard (LR), président de l’association des maires de France, ont enjoint les maires à parrainer les candidats en manque de précieuses signatures.

“Il faut que les personnes qui représentent plus de 10% dans les sondages puissent accéder à l’élection que ce soit Jean-Luc Mélenchon ou Eric Zemmour. Étienne Blanc n’est pas le seul à dire ça. Cinq autres sénateurs ont fait comme lui. François-Xavier Bellamy (député européen, ndlr) tient la même position”, assure Béatrice de Montille, conseillère municipale LR et proche d’Étienne Blanc. Alexandre Vincendet, président de la fédération LR du Rhône, est embarrassé de voir le sujet Blanc revenir à l’ordre du jour et propose cette lecture de son parrainage : “des sénateurs ont parrainé Eric Zemmour et ont répondu aux propos du Premier ministre disant que parrainer n’est pas soutenir. Gérard Larcher a dit la même chose. Je pense qu’Étienne Blanc votera pour Valérie Pécresse en avril”.

Jeu de dupes

Pierre Oliver doute lui de cette version officielle.“À ce stade, Étienne Blanc dit qu’il parraine Eric Zemmour afin que l’ensemble des candidats puisse concourir. David Lisnard, qui a lancé l’appel, a parrainé un candidat à l’opposé de ses convictions. Étienne Blanc lui accorde son parrainage avec un groupe de sénateurs qui organisent un clan Zemmour. Il est libre de ses choix, mais à un moment, il faut arrêter de jouer sur tous les tableaux. Il doit clarifier vis-à-vis des électeurs. Il a été élu à Lyon en défendant une ligne centriste. S’il veut faire le choix de l’extrême droite qu’il le dise”, s’agace Pierre Oliver, président du groupe LR à la Ville de Lyon.

Cet automne, il avait poussé Étienne Blanc à démissionner de cette fonction après que le sénateur LR a tenu des propos polémiques sur le régime de Vichy en soutenant la position d’Eric Zemmour sur le sujet. “Étienne Blanc a choisi la position du lâche. Sous couvert de démocratie, il n’assume pas ses choix. Il est dans le en même temps. Si Valérie Pécresse réussit son pari, il dira qu’il est resté fidèle à sa famille. Si Eric Zemmour la devance, il dira qu’il l’a soutenu. Je pense qu’il ne clarifiera pas sa position avant le premier tour”, regrette un ancien élu lyonnais. La majorité écologiste se gausse, elle, de ce qu’elle considère comme un soutien tout autant qu’un parrainage.

Toujours pas de soutien à Valérie Pécresse

Pour l’heure, le sénateur Blanc martèle sa loyauté envers sa famille politique, mais n’a toujours pas pris parti pour Valérie Pécresse. Il était absent de la réunion de ses soutiens locaux. Quand son nom est apparu dans un organigramme de la candidate LR, Étienne Blanc a “démenti fermement” en faire partie. “Il fait partie de la branche la plus à droite de la droite, mais il n’a pas quitté LR. Il n’est pas un soutien actif de Valérie Pécresse, mais d’autres personnes dans notre famille ne sont pas impliquées dans sa campagne. Il n’est pas en train de soutenir Eric Zemmour. Pour moi, il n’y a pas de problèmes. Je suis sûr qu’il ne soutiendra pas Eric Zemmour”, s’avance Béatrice de Montille qui participe, elle, à la campagne de la gagnante de la primaire LR. Le reste de la droite lyonnaise, moins confiante que l’élue du 3e, redoute déjà le prochain épisode du feuilleton Blanc.

 

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