Amélie Mancini

Lyonnais de New York : Amélie Mancini, la batte et le crayon

Lyonnais d'origine, ils vivent à New York depuis quelques mois voire plusieurs dizaines d'années. Pourquoi sont-ils partis, que font-ils là-bas, sont-ils nostalgiques des quais du Rhône, comment voient-ils Lyon aujourd'hui... Autour de l'association Les Lyonnais de New York, Lyon Capitale a été à leur rencontre. Sixième portrait.

C’est dans le quartier pas toujours très accueillant de Bedstuy, à Brooklyn, qu’est situé l’atelier d’Amélie Mancini. Au sixième étage d’un vieil entrepôt, la Lyonnaise passe des heures et des heures entre des cartons de vieux magazines de base-ball et ses croquis.

Premier match de base-ball

Les success-stories de Français à New York ne manquent pas. Mais celle d’Amélie Mancini est singulière. Arrivée à New York en 2006, elle se rend un an plus tard à un match de base-ball, sans rien comprendre aux règles. “J’ai commencé à lire des articles, à regarder de plus en plus de matchs dans les bars. Plus j’apprenais sur le sport, plus ça me fascinait. Il y a tellement de nuances psychologiques et de stratégies complexes.” Artiste de formation, l’idée lui vient de réaliser des cartes de base-ball, qui ont connu un âge d’or aux États-Unis jusqu’au milieu des années 1990 avant de tomber dans l’oubli. “Je ne voulais pas juste faire les cartes des meilleurs joueurs mais plutôt m’attacher à un détail de certains joueurs.” D’où des séries d’images créées par Amélie sur les joueurs de base-ball qui ont connu des blessures domestiques les plus loufoques, ou alors les joueurs aux moustaches les plus célèbres.

Succès immédiat

Le design étonnant des cartes d’Amélie attire le regard de nombreux blogs influents, qui s’intéressent plus à l’idée et au style graphique. Le succès dépasse largement les attentes de la Lyonnaise. À Noël dernier, alors qu’elle est à l’aéroport de New York, prête à rentrer en France pour les vacances, son travail est publié simultanément sur deux sites Internet très reconnus dans le monde des designers. “J’avais prévu une cinquantaine de cartes que mon copain n’avait qu’à envoyer si jamais il y avait des commandes pendant mes deux semaines d’absence. Deux heures après la parution des articles, tout mon stock était épuisé ! Mon copain et sa mère ont passé les deux nuits suivantes à imprimer de nouvelles cartes et à les envoyer.”

Une niche de sport dans l’art

Grâce à ces articles de presse et à un important bouche à oreille, Amélie Mancini a vendu plus 3.000 paquets de cinq cartes en 2012 ! “J’ai créé une niche de sport dans l’art. Je vais essayer de rester dans ce registre, tout en me diversifiant. En faisant des posters par exemple. Et en m’attaquant à d’autres sports, comme le basket.” Malgré le succès, Amélie Mancini trouve toujours le temps d’assister à un match des Mets. Et, dès qu’elle voyage aux États-Unis, elle essaye de se rendre à un match de base-ball de l’équipe locale. “Je ne me suis jamais sentie si américaine !”

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Pour découvrir le travail d’Amélie : www.leftfieldcards.com

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