Peyo le cheval
Peyo à l’hôpital ©Hassen Bouchakour

Lyon : "Dr Peyo", le cheval soignant au chevet des malades en fin de vie

Le cheval soignant "Dr Peyo" pose sabot du 22 au 25 juin à Lyon. Capable de reconnaitre des humains en fin de vie et auteur de nombreux "miracles", celui-ci va rendre visite à plusieurs établissements médicaux de la ville. 

Ce sont des bruits de sabots et des hennissements que les patients peuvent percevoir à travers les couloirs de l’hôpital. Étrange ? Pour les visiteurs sûrement, pour les patients rien de plus normal. 

Peyo, 17 ans, est loin d’être  un cheval comme les autres. Détectant les malades en fin de vie au simple flaire et auteur de "miracles médicaux" » sur certains patients, cela fait maintenant sept ans que cet étalon déambule dans un grand nombre d’établissements médicaux Français. Et pas seulement ! Norvège, États-Unis,... seul cheval identifié à présenter un tel fonctionnement cérébral, le dénommé « Dr Peyo » est fortement sollicité. Le voir prendre ses quartiers sur les terres lyonnaises pour quelques jours est une véritable aubaine pour la mairie de Caluire-et-Cuire. 

Un accompagnement dans la fin de vie

L’histoire commence il y a 7 ans lorsque qu’Hassen Bouchakour, propriétaire de Peyo, constate que son étalon se rend systématiquement auprès de personnes malades ou en situation de handicap à la fin de ses prestations. De nombreuses analyses viennent lui confirmer  que le cheval possède une extreme dominance "Au plus le patient va être faible, au plus Peyo va être fort".

Peyo le cheval
Peyo à l'hôpital ©Hassen Bouchakour

Un patient atteint d’halzeimer retrouvant certains souvenirs, un patient immobilisé depuis deux ans se remettant à marcher, un patient retrouvant le sourire et l’appétit... Au-delà de détecter les patients les plus précaires ou ceux dont la fin de vie est la plus proche, Peyo est également à l’origine de "miracles". 

Face au don de son canasson, Hassen a décidé de créer l’association "les sabots du coeur". Une  fois  les  patients  détectés  par Peyo  et  la relation  établie  avec  le  patient, c’est lui qui prend  le  relais afin d’accompagner et d’organiser la  fin  de  vie  :  cerner  les angoisses,   réaliser   les   derniers   rêves,   trouver   des   solutions financières  ou  matérielles  pour  les  familles  les  plus  précaires, préparer  les  corps  des  défunts  ainsi qu’organiser  les enterrements.

Le rêve de la petite Clara

Arrivé tout droit du nord de la France , il a fallu 11h de trajet à Peyo et à Hassen pour atteindre le parvis de l’hôtel de ville de Caluire-et-Cuire mercredi 22 juin. 

C’est grâce à Clara, petite fille souffrant d’une maladie rare, que cet escale a pu voir le jour. Au cours d’une de ses consultations à l’hôpital femme-mère-enfant de l’hôpital de Bron, la fillette fait part de son rêve de rencontrer le Dr Peyo à Guillaume Caro, directeur du groupement hospitalier Est des HCL. Quelques mois plus tard, avec l’aide de la ville de Caluire, la voilà faisant face au majestueux étalon.

Un mélange d’euphorie et de timidité se lie sur le visage de la fillette au moment d’accueillir le docteur à la sortie de son van. Sa tante, reconnaissante, confie que "c’est la seule chose qui peut la sortir de sa routine et lui donner le sourire".


« Tout ce qui est équithérapie ou médiation, ce n’est pas du tout notre travail ! » Hassen Bouchakour, propriétaire de Peyo.


Ronronthérapie, delphinothérapie canithérapie… Tout comme Peyo, divers animaux ont su faire leur preuve concernant leurs bienfaits sur les êtres-humains. Cependant, le canasson se démarque tout particulièrement. "Tout ce qui est équithérapie, médiation, ce n’est pas du tout notre travail ! Je ne prends pas Peyo par la corde pour aller le forcer à supporter l’état de quelqu’un, il est lâché et c’est lui, selon son ressenti, qui se dirige vers la personne qu’il souhaite".  En effet, comme l’affirme Hassan, le travail de Peyo est purement scientifique, le but étant de faire avancer la recherche médical ainsi que d’abaisser les doses de certains médicaments tels que les anxiolytiques ou encore la morphine sur des patients bénéficiant d’un accompagnement.

"On traite uniquement en soins palliatifs d’habitude !". Malgré tout, durant son séjour lyonnais, Peyo va se rendre exceptionnellement dans certaines Ephads lyonnaises. Mercredi 22 juin, durant sa visite à l’Ehpad de Marie Lyan, le cheval est resté, comme prévu par son maître, stoïque "Vous voyez ici il ne s’intéresse à personne, il est complètement froid. C’est parce qu’il ne détecte aucune une odeur métastamé ou qui annonce un décès."

Peyo le cheval
Peyo à la maison de retraite ©Sasha Bouquet

Malgré le peu d’intérêts qu’il porte aux résidents, tous semble ravi de le voir Peyo. En témoigne le sourire des résidents "j’avais vu un reportage à la télé sur lui, je suis tellement contente de pouvoir le voir en vrai", confie une résidente. Certains ont même fait une entorse à leur routine  pour l’occasion comme nous l’explique l’une des aides-soignantes "D’habitude jamais ce résident ne descend faire les activités. Pour lui, la sieste c’est sacrée ! Mais là, étonnement, Peyo l’a fait sortir !"

Les après-midi, le Dr Peyo réserve ses consultations au service cardio-pédiatrie du HCL de Lyon, ce qui est nettement plus dans ses habitudes. D’ailleurs, il n’est pas méconnu de la maison. L’année dernière, celui-ci était venu une semaine entre les murs de l’établissement hospitalier. Patients, visiteurs ainsi que personnels s’en souviennent très bien ! Amandine Echard, membre de l’équipe de direction du HCL de Lyon, revient sur cette expérience "Quand Peyo est rentré il a commencé à foncer directement en réanimation. Il est ensuite allé gratter à une porte de chambre et il se trouvait qu’à l’intérieur de celle-ci se trouvait un enfant qui devait être opéré et qui était, certainement, le plus faible du service. Et Peyo, devant l’étonnement des parents, est allé se coller à l’enfant". Sans surprises, les bienfaits tant loués du cheval se sont avérés véridiques. Un questionnaire réalisé quelques jours après sa venue a en effet démontré que certains patients étaient moins stressés, plus ouverts et n’avaient parfois plus besoin de certains médicaments. 

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