Conseil Municipal 7 juillet
Ce nouveau mode de sélection des emprunts bancaires a été validé ce jeudi 10 novembre en conseil municipal. ©Romane Thevenot

Les emprunts bancaires de la mairie de Lyon désormais conditionnés à des valeurs éthiques 

Désormais, les banques qui souhaiteront prêter de l’argent à la mairie de Lyon devront respecter un certain nombre de critères de "responsabilité sociale et environnementale".

À Lyon, le monde de la finance devra désormais montrer patte blanche pour espérer rentrer dans les petits papiers financiers de la municipalité écologiste. Déterminée à pousser le système bancaire à prendre sa part dans la transition écologique, la ville de Lyon a adopté jeudi 10 novembre en conseil municipal un dispositif permettant de sélectionner des établissements bancaires sur des critères de "responsabilité sociale et environnementale", avant de contracter des emprunts auprès d'eux. Marchant ainsi dans les pas de Paris, Bordeaux ou plus près de nous Bourg-en-Bresse.


"Nous devons être conscient de l’origine des fonds que nous empruntons pour compléter nos recettes", Audrey Henocque, première adjointe au maire


Concrètement, grâce à un questionnaire adressé chaque année aux banques, la mairie de Lyon s’engage désormais à n’emprunter de l’argent qu’auprès de banques qui "se positionnent dans une stratégie de limitation des impacts environnementaux et sociaux négatifs de leurs financements pour le climat et le vivant". Audrey Hénocque, la première adjointe chargée des finances n’a pas hésité à pointer l’empreinte carbone de certains établissements bancaires, sans toutefois les nommer, qui, selon elle, serait "supérieure à l'ensemble du territoire français" pour "les quatre plus grandes entreprises".

Biodiversité, énergies fossiles et renouvelables, CO2...

La délibération adoptée par la majorité écologiste et le reste de la gauche s’appuie sur un document d’une vingtaine de questions élaboré par les associations Reclaim Finances et Oxfam. Les établissements bancaires désireux de prêter de l’argent à la collectivité, dont les emprunts représentent un total de 400 millions d’euros, devront notamment déclarer s'ils participent à "des projets relevant du secteur des énergies fossiles". Ces banques devront également déclarer leurs actions en matière de préservation de la biodiversité ou de lutte contre la déforestation, leurs soutiens au développement des énergies renouvelables, ainsi que leur stratégie de réduction de leurs émissions de CO2. Ce questionnaire "permettra de différencier les propositions bancaires faites, en orientant les choix vers les propositions les plus responsables", justifie Audrey Henocque.


"Différencier les propositions bancaires faites, en orientant les choix vers les propositions les plus responsable", Audrey Henocque, première adjointe au maire


Un choix qui aurait un coût plus élevé pour la collectivité, en atteste un emprunt de 20 millions d’euros en 2021 auprès de banques éthiques et dont le coût aurait pu être réduit s’il avait été réalisé auprès de banques moins responsables selon la collectivité. "Nous souhaitons prendre notre part dans cette incitation active à des pratiques plus éthiques et compatibles avec la préservation des limites planétaires et du climat", fait valoir la première adjointe au maire de Lyon. 

L'opposition critique des liens avec la NEF

Une délibération qui n’a pas emporté l’unanimité de l’opposition, la droite représentée par Béatrice de Montille, déclarant notamment "nous préférerions vous voir négocier de bons taux, en toute impartialité". De son côté, l’ancien maire de Lyon Georges Képénekian, du groupe progressiste et républicain, a déploré une méthode "un peu brutale" qui "risque d'amener à faire des faux pas". 

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Dans l’opposition où certains voient dans cette démarche une "vision moralisatrice", les critiquent n’ont également pas manqué de fuser, lors de cette délibération mais aussi durant une bonne partie du conseil, sur les liens de la majorité avec la NEF. Une banque dont le nom vient d’être cité dans un rapport de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et sur laquelle pèse des soupçons de dérives sectaires. 

Une obligation verte

En parallèle de l’adoption de son questionnaire à destination des banques, la majorité a également dévoilé la création d’une première obligation verte. Vendue par le Crédit Agricole moyennant un investissement de 100 000 euros minimum, celle-ci doit permettre à des investisseurs désireux de financer "la transition écologique d’accompagner financièrement" la réalisation du plan pluriannuel d’investissements de la Ville de Lyon.  

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