CCVA Villeurbanne hébergement d'urgence
Des familles hébergées au CCVA de Villeurbanne le 9 novembre 2023. (Photo de JEFF PACHOUD / AFP)

Le relogement complexe des personnes abritées au CCVA de Villeurbanne

Après l’occupation pendant plus de deux mois du CCVA de Villeurbanne, une solution a finalement été trouvée par l’État et la municipalité socialiste pour reloger une centaine de femmes et leurs enfants, non sans difficulté. 

Installées au centre culturel et de la vie associative (CCVA) de Villeurbanne depuis le 8 novembre*, une centaine de femmes et leurs enfants craignaient depuis plusieurs semaines leur expulsion. D’abord programmée le 4 janvier, celle-ci avait finalement été repoussée au 19 janvier, la collectivité et l’État n’étant pas parvenus à proposer une solution d’hébergement d’urgence à toutes les familles. Une trentaine de personnes risquaient en effet de se retrouver à la rue.

Lire aussi : Villeurbanne : le centre culturel ne sera finalement pas évacué ce jeudi 4 janvier

56 personnes relogées dans un centre d'urgence

Selon les services de l’État, une solution a finalement été trouvée au cours des derniers jours, permettant de proposer un relogement à la centaine de personnes abritées jusqu’ici au CCVA. D'après la préfecture du Rhône, 56 d’entre elles ont été accueillies dans un centre d’hébergement d'urgence ouvert à Villeurbanne, au sein du Foyer Notre Dame des Sans-Abri.

Sur les 106 personnes mises à l’abri au CCVA par le collectif Solidarité femmes à la rue, onze demandeuses d’asile ont également été prises en charge par l’Office Français de l'Immigration et de l’Intégration (Offi) et une quarantaine se sont vues proposées un hébergement temporaire dans des hôtels de Belleville-en-Beaujolais et Massieux. D’après les services de l’État, cette solution a été saisie par seulement huit personnes et un enfant, une trentaine l’ayant décliné. 

Lire aussi : L’État veut ouvrir 300 places d’hébergement d’urgence supplémentaires dans le Rhône

Les nuits d'hôtel, une fausse bonne solution ?

Ce que réfute catégoriquement Clara, une membre du collectif Solidarité femmes à la rue avec laquelle nous avons pu échanger ce matin. De quoi agacer les services de la préfecture du Rhône, qui maintiennent leurs chiffres lorsque confrontés aux informations que nous avons recueillies auprès du collectif. "Toutes les mamans qui étaient dirigées vers des hôtels à Belleville ont refusé, car elles ont des enfants scolarisés ici. Le bus était là devant nous et il est parti vide", insiste néanmoins Mharry, l’une des mères de famille abritée au CCVA. Originaire de Guinée, cette femme, qui est arrivée en France depuis la Pologne en juillet 2022, fait partie de celle qui ont refusé l’offre de quatre nuits d’hôtel proposée par la préfecture du Rhône. 

"Toutes les mamans qui étaient dirigées vers des hôtels à Belleville ont refusé car elles ont des enfants scolarisés ici. Le bus était là devant nous et il est parti vide" 

Mharry, une mère de trois enfants abritée au CCVA

À l’entendre, cette solution temporaire ne prenait pas en compte leur situation personnelle et aurait eu des conséquences sur la scolarisation de ses enfants et son futur travail. "Mon fils de 19 ans est malade et est suivi chaque semaine à l’hôpital Saint-Jean de Dieu et mes deux autres enfants de 9 et 11 ans sont à l’école à Lyon, dans le 9e arrondissement. Les déscolariser pour aller à l’hôtel à Belleville c’est comme si c’était perdre leur scolarité et pour un enfant chaque jour compte dans ses études", explique-t-elle. Alors qu’elle est en passe de décrocher un travail à Lyon, Mharry dit également redouter les conséquences qu’aurait pu avoir ce déplacement dans le nord du département du Rhône sur son embauche. Ce à quoi Clara ajoute que les nuits d'hôtel ne sont pas un "hébergement", mais "une mise à l’abri temporaire". À l'issu de laquelle les familles "retournent directement à la rue".

Un gymnase bientôt ouvert par la ville

Selon nos informations, la quarantaine de femmes et d’enfants qui se trouvent toujours au CCVA et qui pourraient, légalement, en être expulsées à partir du 19 janvier vont finalement être relogées de manière provisoire dans un gymnase. Ce que confirme la municipalité, sans toutefois en donner le nom alors que des discussions sont encore en cours à ce sujet et qu’elle travaille en parallèle à trouver une solution d‘hébergement plus durable à ces familles. Ce déménagement pourrait néanmoins intervenir d’ici la fin de la semaine. 

À l’issue de cette solution temporaire, les familles pourraient être relogées, potentiellement pour six mois, au Centre Culturel Oecuménique (CCO) de Villeurbanne, a appris Lyon Capitale. Certaines des personnes présentent au CCVA ont notamment visité les lieux mercredi. Sur place, elles ont pu découvrir des chambres étudiantes et des bureaux, qui pourraient être aménagés pour les accueillir.

Lire aussi :


*Article mis à jour : le début de l'occupation du CCVA remonte au 8 novembre et non au 7 octobre comme indiqué précédemment.

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut