Musée Gadagne
Le musée Gadagne, dans le 5e arrondissement de Lyon.

Le Musée Gadagne a 100 ans : retour sur une longue histoire lyonnaise

Le Musée Gadagne, en plein cœur du Vieux Lyon, fête cette année ses 100 ans. Pour l'occasion, un week-end "festif et gratuit" est organisé les 3 et 4 juillet prochains.

A l'occasion du centenaire, les musées Gadagne organisent un week-end festif et gratuit les 3 et 4 juillet prochains. Au programme : visite des deux musées (le musée des arts de la marionnette (MAM) et celui d'Histoire de Lyon (MHL)), mais aussi jeux et spectacles dans le jardin et la Grande cour.

Tout au long du week-end (10h30-13h/14h-17h30), des médiateurs seront à disposition des visiteurs dans les parcours d'exposition des deux musées. D'autres médiateurs pourront également vous accompagner en bord de Saône, de 14h à 17h30 à l'occasion de la toute nouvelle exposition "Les Pieds dans l'eau. Vivre avec le Rhône et la Saône", gratuite elle aussi, le temps du week-end (rendez-vous sur le parvis du Palais de Justice, Lyon 5e).

Les familles ne seront pas non plus en reste : parents et enfants à partir de 5 ans sont en effet invités le matin à "jouer comme à la renaissance" avec osselets, bilboquets, toupies, jeux de cartes, à la main.

A tout ceci s'ajoute enfin, de manière plus ponctuelle, plusieurs performances et spectacles samedi et dimanche. Plus d'informations ici.

100 ans pour le Musée...

C'est en 1921, au cœur du quartier Saint-Jean dans le Vieux Lyon, que s'installe le musée baptisé d'après le nom de son plus fameux propriétaire, "Gadagne". Il est alors l'un des rares musées dédiés à l'histoire de la ville et s'inspire à l'époque du musée Carnavalet pour l'histoire de Paris qui avait été créé en 1880.

Le projet du musée était déjà dans les esprits depuis la moitié du XIXe, avec les premières collections léguées à la municipalité, comme celle de Sébastien Rosaz (1777-1849). Il n'est véritablement lancé cependant que dans les années 1900, quand les premières pièces s'installent dans la partie nord du monument Gadagne, acquise par la municipalité en 1902.

En un siècle d'histoire, plusieurs conservateurs s'attèlent ensuite à classer et renouveler les collections, ou encore à mener des rénovations plus que nécessaires, comme entre 1999 et 2009, à l'initiative de la conservatrice Simone Blazi.

Le Musée des arts de la marionnette ne fait quant à lui son apparition qu'en 1950 en s'organisant autour de la maquette originale du fameux Guignol.

...des siècles pour "Gadagne"

Toutefois, si le week-end prochain sera l'occasion de célébrer le travail muséographique accompli, s'agit-il de se rappeler que l' "hôtel Gadagne", est loin de ne dater que d'un siècle.

Le bâtiment en lui-même est en effet construit à la Renaissance, entre 1489 et 1492, par une riche famille de marchands italiens, les Pierrevive. Au XVe siècle, Lyon devient une ville très dynamique et prisée des marchands étrangers, essentiellement italiens, pour ses foires et le développement d'une proto-industrie de la soie.

Ce n'est qu'en 1550 que les fameux frères Gadagne, deux richissimes banquier florentin, achètent la parcelle nord des locaux des Pierrevive.

Si vous avez déjà entendu l'expression "riche comme Gadagne" (une variante lyonnaise du "riche comme Crésus"), ce n'est pas pour rien. Le mode de vie fastueux des deux frères, leur richesse et leur puissance marqueront en effet durablement les lieux et même la ville entière, alors même qu'ils n'y vivront que quelques dizaines d'année. Leur immense fortune leur permettait de financer allègrement les différents souverains du royaume, et de payer, à titre d'exemple, une partie de la rançon de François Ier, fait prisonnier après la bataille de Pavie en 1525.

Des rénovations et embellissements sont ensuite entrepris les siècles suivants par d'autres prestigieux propriétaires. Les bâtiments que nous connaissons aujourd'hui prennent définitivement forme à la fin du XVIIe siècle.

Le lieu ainsi que le reste du quartier connaissent toutefois des dégradations notables au XIXe siècle. Diamétralement opposé au faste de la Renaissance, le quartier devient alors l'un des plus pauvres de la ville. L'édifice se divise en une multitude de petits logements locatifs qui abiment progressivement sa structure.

Il ne doit son salut qu'à son classement en 1898 comme "édifice remarquable" et à son rachat progressif par la ville de Lyon entre 1902 et 1941. De son côté, le Vieux Lyon ne connait sa "renaissance" que dans les années 1960 lorsque André Malraux, premier Ministre de la Culture, met en place le principe de "secteur protégé" : le quartier devient la première zone à bénéficier de ce statut.

Le musée, comme l'ensemble du quartier du Vieux Lyon, est finalement classé au Patrimoine mondial de l'Unesco en 1998.

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