Climat de l’appellation Pouilly-Fuissé : la commune de Vergisson © BIVB / Michel Joly

La route des vins : Maconnais et Côte chalonnaise, cette bourgogne si proche de Lyon

Bourgogne/ Partie 1. Passé le beaujolais, on entre en Bourgogne par le Macônnais, à sa frontière sud. On tire jusqu'à la côte chalonnaise et le Couchois.

Le vin ne se résume pas à une bouteille, c’est aussi un terroir, un vigneron, une région, une culture, une rencontre entre un consommateur et un producteur. Diversité des terroirs et des paysages, caves familiales, patrimoine architectural... les routes des vins ont chacune leur identité, leur histoire, leur particularité et même leur accent et leur dialecte. À vélo, en voiture ou à pied, elles ouvrent la voie à la découverte touristique d’un vignoble et d’une région (à moins que ce ne soit l’inverse). Si Curnonsky, au début du XXe siècle, mettait en avant la sainte alliance entre tourisme et gastronomie, l’œnotourisme s’impose aujourd’hui comme une offre alternative d’un tourisme culturel régional. Ou l’art de raconter des histoires, l’Histoire, avec un grand "H", et de célébrer l’art de vivre à la française.

 

Carte de la Bourgogne Sud

Côte chalonnaise

L’appellation tire son nom de la ville de Chalon-sur-Saône et a donné en 1990 l’appellation côte-chalonnaise. Entre la côte de Beaune, au nord, et les monts du Mâconnais, au sud, prolongement naturel de la Côte-d’Or (côte de Nuits et côte de Beaune), la Côte chalonnaise offre des paysages rythmés par de douces collines. "C’est l’une des plus belles régions viticoles de la Bourgogne", dixit le guide bettane+desseauve. Les vignobles sont plantés sur des coteaux, en pente douce. On y produit essentiellement des vins rouges. Les cinq appellations se nomment bouzeron, givry (réputé pour son clos-saint-paul), mercurey (connu pour son clos-du-roy), montagny (avec le premier cru montcuchot) et rully. Les sols argilo-calcaires donnent aux vins rouges leur couleur rubis et aux vins blancs délicats leur typicité. Des terrains qui conviennent parfaitement au pinot, majoritaire, mais aussi au chardonnay, à l’aligoté et au gamay.

Couchois

Une AOC à part entière de 11 hectares créée en l’an 2000. Elle se situe dans le prolongement direct de la côte de Beaune, au sud de celle-ci et des Hautes Côtes de Beaune, sur la rive gauche de la Dheune qui la sépare à l’est de la Côte chalonnaise. Les vignes montent à l’assaut des versants favorables d’un relief vallonné offrant des points de vue panoramiques remarquables. L’appellation ne produit que des vins rouges (production très limitée de seulement 54 000 bouteilles par an). Les vins ont une structure charpentée solide, on est dans le registre fruité, frais et nuancé.

Repères
Entre Sercy au sud et Remigny au nord
‘ 44 communes (Côte chalonnaise) et 6 communes (Couchois)
‘ 39 km de long
‘ 7 km de large
‘ 4 cépages (chardonnay, pinot noir, gamay et aligoté)
‘ 4 000 hectares (Côte chalonnaise) et 11 hectares (couchois)
‘ 6 appellations

 La roche de Solutré
Du haut de ses 493 mètres, cet éperon rocheux imposant, rattaché au réseau des Grands Sites de France, domine les parcelles de pouilly-fuissé. Dès la préhistoire, ce lieu exceptionnel sert de refuge et de site de chasse. À la fin du XXe siècle, la roche passe à la postérité grâce au président de la République, François Mitterrand (1981-1995), qui entreprenait, chaque année, son ascension. Aujourd’hui, elle abrite un musée archéologique aux collections passionnantes. Depuis les hauteurs de Solutré, vous pourrez admirer la roche de Vergisson, voisine moins célèbre mais tout aussi charmante.


Le saviez-vous ?
La Côte chalonnaise est, très vraisemblablement, le berceau géographique du crémant de Bourgogne. En 1822, des négociants de Chalon-sur-Saône, propriétaires à Rully et Mercurey, invitent sur leurs domaines un jeune champenois. Le vin blanc de Bourgogne effervescent va naître. À Nuits-Saint-Georges, d’autres propriétaires se lancent dans l’aventure. Tout au long du XIXe siècle, puis au XXe, cette production va évoluer et prendre du galon jusqu’à obtenir l’AOC crémant de Bourgogne en 1975.


 

Le mont Avril ©Destination Saône-et-Loire

Le mont Avril
Le mont avril un point de vue incontournable
Le mont Avril est situé sur les communes de Moroges, Jambles et Saint-Désert, à 421 mètres d’altitude. Sa position de butte isolée offre un point de vue général sur la région du Creusot-Montceau (paysages vallonnés dominés par la forêt et le bocage), la Côte chalonnaise (vignoble et pelouses calcaires), la dépression bressane (cultures et massifs forestiers).

Randonnées
Le château de Couches a mis sur pied un jeu ludique nécessitant l’usage d’une tablette numérique géolocalisée. On part sur 8 km de la randonnée par Monts et par Vins pour connaître les spécificités du vignoble couchois. La marche se termine par une dégustation au château.
Infos : 03 85 45 57 99

Au départ de Lugny en gyropode, accompagné d’un guide viticulteur pour découvrir le vignoble du Haut-Mâconnais.
Infos : 03 85 27 00 20

 

Le château de Couches
©DSL Ibanez Aurélien Bourgogne Live Prod

Randonnée pédestre sur la “Balade Verte” balisée de 8 km. Arrivé à la statue de la Vierge, sur la colline surplombant le paysage, une table de lecture panoramique embrase le vignoble de Mercurey. Attendez-vous à être surpris !

Depuis Montagny-lès-Buxy, suivez Balthazar sur le sentier viticole d’interprétation du Montagny (un chemin pédestre balisé de 4,5 km à travers les vignes pour appréhender le paysage viticole) avec étape dégustation.

Mais aussi...
Le camp préhistorique de Chassey-le-Camp, les châteaux de Rully, de Germolles, à Mellecey, de Rosey, de Pontus de Tyard, à Bissy-sur-Fley, Sercy...

Mâconnais

Le territoire marque la frontière sud de la Bourgogne. C’est donc le vignoble bourguignon le plus méridional. Les vignes couvrent les collines qui sont bordées, à l’est, par la plaine de la Saône, à l’ouest, par la vallée de la Grosne et également par le Charolais. Le Mâconnais offre un paysage à deux visages : au sud-ouest de Tournus, les monts du Mâconnais présentent une succession de sommets boisés et de petites vallées, idéales pour la culture de la vigne ; plus au sud, les collines cèdent la place à un paysage grandiose dominé par des roches monumentales dont celles de Vergisson et de Solutré. Les ceps partent à l’assaut des pentes dès que le sol ou l’ensoleillement le permettent. C’est le royaume du chardonnay (80 % des plantations, même si le gamay subsiste à quelques endroits). La diversité des terroirs argilo-calcaires donne des vins blancs, à la robe or pâle, puissants et aux arômes riches.

Repères
Entre Saint-Vérand, au sud, et Sennecey-le-Grand, au nord
‘ 52 km de long
‘ 10 km de large
‘ 6 929 hectares
‘ 3 appellations : mâcon (aux ¾ rouges), mâcon-villages (uniquement vins blancs issus du cépage chardonnay) et mâcon suivi du nom du village (26 villages peuvent adjoindre leur nom à mâcon, à 90 % blancs)

À 70 km au nord de Lyon, la route des vins du Mâconnais offre une très belle escapade œnotouristique. À travers les vignes en vallons, cet itinéraire de 75 km traverse 78 communes entre Saint-Gengoux-le-National et Romanèche-Thorins. Ici, le climat revêt parfois de légers accents méditerranéens. Les panoramas de la vallée de la Saône sont superbes. La route mène vers des domaines où l’on produit une grande variété d’appellations. Dans le nord du Mâconnais, les vignerons invitent à déguster vins rouges ou blancs de Bourgogne, vifs et frais d’appellation mâcon ou viré-clessé. Plus au sud, la tradition viticole a façonné les grands vins blancs de pouilly-fuissé, pouilly-loché, pouilly-vinzelles et saint-véran. Paysages somptueux de roches monumentales. Ce décor inspira le poète Lamartine, célèbre enfant du pays.

Haras national de Cluny @ IFCE:C. Saillet

Balade à cheval au haras national de Cluny
Véritable lieu dédié au cheval depuis l’Empire napoléonien, le haras national de Cluny se dessine au pied de la célèbre abbaye. Aujourd’hui, il fait partie du groupement d’intérêt public “Équivallée – Haras national de Cluny” qui s’attache à promouvoir et à valoriser le cheval à Cluny.
Les visites guidées ou libres permettent de découvrir les lieux emblématiques du haras en passant par les écuries où sont logés les chevaux, l’histoire de ces bâtisses emblématiques de l’époque de Napoléon jusqu’à aujourd’hui en passant par la grande période où les haras étaient dédiés à la reproduction équine.
www.equivallee-haras-cluny.fr

 

Le chemin des moines @DSL Cécile Leboucher

Le chemin des Moines 

C’est un chemin de crête mythique "chemin faîtral" entre Tournus et Cluny sur les GR 76, 76A et 76C. Il tirerait son nom des liens unissant les abbayes de Cîteaux et de Cluny au XIIe siècle. Longeant les crêtes des collines en épousant le relief, de façon à éviter autant que possible les montées et les descentes, ce chemin fut aussi le plus fréquenté de tous par les moines de Cluny qui l’ont emprunté maintes et maintes fois. Il suit la grande échine des monts du Mâconnais, depuis Laives jusqu’à Cluny où il rejoint le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Sa ligne de crête offre des vues panoramiques sur les forêts de feuillus et la plaine. Le parcours croise des sites attrayants : l’église romane de Saint-Martin de Laives, la roche d’Aujoux, Étrigny, Balleure, le village médiéval et pittoresque de Brancion, le mont Saint-Romain, Blanot, Donzy-le-Pertuis, la cité abbatiale de Cluny. Le tracé traverse de nombreux cols : col de Navois (446 m), roche d’Aujoux, col des Chèvres (419 m), col de Brancion, col de la Pistole, mont Saint-Romain (550 m), col de la Croix, col de la Percée.


Le saviez-vous ?
Ici, peut-être plus que dans d’autres régions viticoles de Bourgogne, les moines ont eu un rôle décisif. L’abbaye de Cluny, fondée en 909 par Guillaume Ier, comte de Mâcon, suit la règle bénédictine, dont le principe ora et labora (prie et travaille) conduit les moines à créer leur propre vignoble. C’est, en partie, en réaction à la richesse de cette abbaye que Cîteaux sera fondée en 1098 par Robert de Molesme. Si le vignoble de Cluny s’étend principalement dans le sud de la Bourgogne actuelle, les moines posséderont des vignes plus au nord, notamment la célèbre romanée-saint-vivant.


Pour ne plus faire la faute
Saint-Vérand prend un "d" quand on parle de la commune, mais il n’en prend pas et s’écrit “saint-véran” quand il s’agit du vin.


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