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La culture lyonnaise vue par la presse internationale

Le Courrier International, hebdomadaire qui traduit en français des articles du monde entier, consacre un cahier spécial Lyon dans son son édition de cette semaine. La presse internationale voit Lyon comme un modèle culturel en France et en Europe, dans un éloge intéressant mais pas toujours juste.

"Lyon, le feu d'artifice culturel", titre le numéro du Courrier International du 15 au 21 novembre. En huit pages, l'hebdomadaire fait l'apologie du "modèle lyonnais". Tout y passe : Biennale de la danse, Opéra, scène hip-hop, Fête des Lumières, sans oublier la gastronomie, qui font de Lyon un pôle culturel attractif, qui "a su faire rimer diversité et modernité".

Lyon a tout d'abord les honneurs cette année du grand quotidien américain, le New York Times, qui a réalisé un portrait de Dominique Hervieu, nouvelle directrice de la Biennale de la danse. Pour la journaliste Roslyn Lucas, la Biennale "est une procession inspirée", et ajoute : "La programmation offre toujours un mélange démocratique de compagnies locales et internationales, de grands noms, de danseurs moins connus et de styles allant du ballet à la breakdance". Dans un article intéressant, le Frankfurter Rundschau, quotidien national allemand, loue également ce multiculturalisme lyonnais, en évoquant le conservatoire hip-hop de Mourad Merzouki à Bron.

"Tous les Lyonnais, riches ou pauvres, vieux ou jeunes, aiment leur opéra"

Le grand hebdomadaire allemand, Der Spiegel, titre quant à lui sur "Opéra, les raisons d'un succès". Sous le charme, le journaliste encense les mutations de l'Opéra depuis que Serge Dorny a été nommé à la tête de l'institution en 2003. L'apologie est manifeste : "Depuis, un tourbillon créatif a donné des ailes à l'institution et, aujourd'hui, tous les Lyonnais, riches ou pauvres, vieux ou jeunes, aiment leur opéra". Rappelant l'historique du bâtiment, rénové en 1989 par Jean Nouvel, mais aussi les breakdanceurs du parvis de l'Opéra, le Spiegel est admiratif : "A Lyon, l'opéra est un évènement. Un évènement que beaucoup peuvent et veulent se payer (...) Car les Lyonnais ne viennent pas uniquement pour Verdi, ils viennent tout le temps." Pas sûr pourtant que les jeunes soient tant attirés par l'Opéra de Lyon... Dans son excès de louanges, le journaliste parle même "d'une salle pleine et un budget équilibré". Mais peut-être le Spiegel n'a t-il pas lu le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes, qui dénonce l'explosion des coûts de fonctionnement et les erreurs passées de gestion ?

La Fête des Lumières est également à l'honneur. Pour le quotidien britannique, The Daily Telegraph, à l'occasion du 8-Décembre, "c'est la ville entière qui devient un tableau vivant". Un journaliste anglais qui trouve curieusement que "malgré l'affluence, la Fête des Lumières reste un évènement paisible et familial. La foule n'est que rarement oppressante".

Gourmand, le quotidien panarabe Asharq Al-Awsat vante quant à lui la cuisine lyonnaise et son "pape de la gastronomie", Paul Bocuse. "La ville a préservé, avec le concours de Bocuse, la continuité d'un certain nombre de plats sur une période de plus de huit siècles. C'est une particularité qu'aucune autre ville en France, ni dans le monde, ne partage."

"La deuxième ville de France l'emporte sur Paris"

Mais l'article le plus élogieux provient du Helsingin Sanomat, le premier quotidien finlandais, intitulé "Quand Helsinki se rêve en Lyon". La journaliste écrit, en citant le site de l'usine TASE à Vaulx-en-Velin pour la Biennale de la danse : "Ce qui est remarquable dans le modèle lyonnais, c'est l'importance accordée aux habitants et la place octroyée à la culture dans le développement des quartiers". Ajoutant : "Nous devons nous inspirer de villes comme Lyon pour comprendre comment la culture peut être produite au plus près des habitants".

Ainsi, le quotidien finlandais rappelle les accords passés entre la municipalité et une vingtaine d'institutions culturelles lyonnaises comme l'opéra ou l'auditorium. Mais quid de la disparition des cinémas d'art et d'essai, de la mince enveloppe consacrée aux musiques actuelles, et de l'absence d'aide au fonctionnement de petites structures à l'année en dehors des grands évènements culturels ? La réponse provient peut-être du logo "be.brussels" de l'agglomération de Bruxelles, qui s'inspire pour le quotidien La Libre Belgique, à la marque "Only Lyon" du Grand Lyon. La communication de l'agglomération lyonnaise, véritable vitrine, porte ses fruits sur la presse internationale.

Dans ce dossier du Courrier International néanmoins intéressant, l'analyse la plus juste est à mettre au crédit d'un article du Süddeutsche Zeitung, l'un des trois plus grands quotidiens allemands. Le journaliste loue une métropole "impressionnante", qui "soutient la comparaison au niveau européen", tout autant qu'il en explore les parts d'ombre. "Au lieu du cinéma, les frères Lumières auraient pu inventer le théâtre d'ombres", explique le quotidien allemand en décrivant une cité intéressante mais encore méconnue en Europe. Tout en notant la rivalité avec la capitale : "L'inauguration en 2005 du système de location du vélo urbain - le Vélo'V - est passée tellement inaperçue que, deux ans plus tard, les Vélib' parisiens faisaient figure de pionniers dans les médias".

En une phrase, le Financial Times, lui aussi resté pragmatique, résume : "Lyon a beau être ouverte sur l'international, elle reste sous l'influence de la capitale". Le quotidien économique londonien estime tout de même que "la deuxième ville de France l'emporte sur Paris, non seulement pour sa cuisine, mais aussi pour son bon rapport qualité prix dans l'immobilier".

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