Vue depuis le sommet de la tour de Fourvière © Yann Rossier

La course à la mairie de Lyon, l’élection où tout est possible

A moins d’un mois du premier tour des élections municipales, le 15 mars 2020, le scrutin est plus que jamais incertain à Lyon. Les célèbres bookmakers anglais auraient bien du mal à dégager une tendance et un favori. Tant la course est ouverte, très ouverte. Et deux tours d’élections pourraient ne pas être suffisants pour dégager l’heureux élu.

Les Lyonnais voteront dans moins d’un mois pour élire leur maire (le premier tour est prévu le 15 mars prochain). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le successeur de Gérard Collomb, maire depuis 2001, est loin d’être connu.

En 2008 et 2014, lors des deux précédentes élections, Collomb était le grand favori à sa réélection. Et il avait été réélu assez facilement les deux fois. Son gros adversaire, à chaque fois, c’était la droite. Un duel assez classique droite-gauche. Aujourd’hui, à l’instar de la politique nationale, le paysage politique lyonnais est complètement décomposé.

Vers un renversement d'alliance à Lyon ?

Collomb n’est pas candidat à sa réélection en 2020. Il est candidat à la Métropole de Lyon (lire ici). A Lyon, c’est Yann Cucherat le candidat soutenu par Collomb, il est aussi soutenu par la République en Marche. Mais le parti du président de la République, très haut à Lyon aux présidentielles et aux européennes, a moins le vent en poupe en ce début 2020. Les sondages montrent que Cucherat est un sérieux prétendant à la mairie de Lyon, mais pas le favori. Surtout qu’il devra aussi composer avec Georges Képénékian, actuellement 1er adjoint de Collomb, et dissident En-Marche lors de cette élection (lire ici les candidats à la mairie de Lyon).

Les cartes sont complètement rabattues. La droite (LR) part avec Etienne Blanc cette année. Elle ne semble pas en mesure de l’emporter à Lyon. Mais la droite, habituelle opposante de Collomb depuis des années, pourrait être cette fois un partenaire de Collomb et d’En Marche à la mairie et à la métropole en 2020 au deuxième voir au troisième tour. Avec des alliances surprenantes ? Rien n’est impossible.

Lyon va-t-il se gagner... au 3e tour ?

A gauche, tout a également explosé. La ville, tenue par le socialiste Collomb de 2001 à 2016, a basculé En Marche. Les socialistes, associés notamment au Parti Communiste, présentent une liste (menée par Sandrine Runel) mais sans grand espoir de l’emporter. Ils sont concurrencés à gauche par les écologistes, menés par Grégory Doucet, qui sont portés nationalement et qui n’ont jamais été aussi hauts dans les sondages à Lyon, et par Nathalie Perrin-Gilbert, soutenue par une partie de la France Insoumise. A la vue des sondages et du contexte, Doucet apparaît comme un très sérieux prétendant à la mairie centrale.

De multiplies questions subsistent. Elles seront les clés de l’élection. Car plusieurs listes différentes pourraient remporter des arrondissements à Lyon. Les listes de gauche seront-elles en capacité de toutes s’unir au deuxième tour ? La droite va-t-elle faire alliance avec En Marche ? Et quid de Georges Képénékian, qui a de nombreux marcheurs sur ses listes ? Peut-il faire alliance avec les écologistes, quitte à risquer de faire perdre la mairie de Lyon à En Marche ? 73 conseillers sont à élire et comment faire si personne n’a de majorité après le 2e tour ? De nombreuses questions qui restent aujourd’hui sans réponse. Et qui feront l’élection de demain.

A Lyon, les têtes de liste sont connues. Mais avec les jeux d'alliance, il n'est pas impossible d'imaginer qu'un autre candidat, présent sur une liste, pourrait sortir du chapeau au 3e tour et empocher la mise.

A la Métropole, c’est tout aussi flou

L’élection à la mairie de Lyon ne peut pas être totalement différenciée de celle de la Métropole de Lyon, une élection qui aura lieu le même jour. La Métropole, c’est quoi ? Elle existe depuis 2015. Avant, c’était le Grand Lyon. Encore plus avant, la COURLY. Elle regroupe 59 communes et 1,4M d’habitants. En 2015, le Grand Lyon a absorbé les compétences du département du Rhône sur son territoire pour devenir la Métropole de Lyon. La Métropole a donc des pouvoir plus élargis depuis. C’est une élection qui déclenche de vives passions.

L’actuel maire de Lyon, Gérard Collomb, est le candidat En Marche à la Métropole. Tout comme Bruno Bernard (EELV), François-Noël Buffet (LR), David Kimelfeld (En Marche-dissident), Renaud Payre (PS et alliés), Andréa Kotarac (RN) ou encore Eric Lafond (100% citoyens) (lire ici qui est candidat à la Métropole de Lyon).

Bien malin celui qui peut imaginer l'élection dans un mois

Là-aussi, la course est très ouverte. Très incertaine aussi. Les Lyonnais vont voter deux fois les 15 et 22 mars (à la mairie et à la Métropole). Là-aussi, les jeux des alliances au 2e tour, voir au 3e, vont être déterminants. Les enjeux de la Métropole seront forcément liés à ceux de la ville de Lyon.

Mais le scrutin, tout nouveau, à la Métropole, devrait aussi réserver quelques surprises. Les candidats font énormément de pédagogie ces dernières semaines quand ils rencontrent les habitants. Pourquoi voter deux fois le même jour ? Et pourquoi dans deux urnes différentes ? Est-ce que tout le monde va voter deux fois ? Et quid, par exemple, dans une ville de la Métropole, si un candidat est élu dès le 1er tour… Les électeurs iront-ils encore voter au 2e tour juste pour l’élection métropolitaine alors que l’élection municipale est déjà terminée ? Rien n’est moins sûr… Cela rend l’élection encore plus incertaine.

Bien malin, aujourd’hui, le stratège de tel ou tel parti, qui peut avancer comment cela va se passer dans un mois. Il y a tellement d’inconnues. Comme il n'y en a jamais eu à Lyon.

Lire aussi : Municipale à Lyon : les têtes de liste dans les 9 arrondissements de Lyon

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