n°697
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HCL : "On ne peut pas laisser Edouard-Herriot dans une telle situation"

Si les Hospices Civils de Lyon ne sont pas guéris, ils vont tout de même mieux. C’est en substance le message du directeur de l’institution, Daniel Moinard. Et l’état de santé du CHU devra revenir rapidement au beau fixe pour assumer le projet de rénovation de l’hôpital Edouard-Herriot, encore flou, et dans un agenda un peu serré.

Les Hospices Civils de Lyon (HCL) ont fait leur rentrée, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le directeur, Daniel Moinard, n’est pas peu fier du relatif redressement financier de l’institution. Si en 2008, le deuxième CHU de France accusait un résultat sur le compte principal de -94,3 millions d’euros, pour 2011, la direction estime que l’objectif de -45 millions devrait être respecté. "Les efforts accomplis paient", s’est félicité Daniel Moinard qui n’a pas manqué, au passage de "rendre hommage aux 24 000 agents des HCL". Et pour satisfaire au plan de retour à l’équilibre qui doit s’effectuer d’ici 2013, l’institution a mis en place 145 chantiers qui portent sur la modernisation de l’hôpital et l’augmentation de la performance économique.

Economiser…

Mais pour se sortir du marasme financier dans lequel ils étaient embourbés, les HCL ont également procédé à la valorisation et la vente d’une partie de leur patrimoine immobilier privé, comme l’expliquait Lyon Capitale dans son numéro de février (n° 697 - HCL : La Grande braderie). Et si Daniel Moinard réfute le terme de "braderie", expliquant qu’il vend "au meilleur acquéreur", toujours est il que les cessions immobilières ne sont pas étrangères au redressement de barre de l’institution. Avec 32,4 millions d’euros issus de la valorisation immobilière en 2010, on est bien loin des 8,2 millions de 2008. Mais l’effort ne va pas se relâcher, puisque les HCL espèrent gagner 40 millions d’euros en 2011, grâce à la pierre.

Et si ces dernières années, les 900 millions d’euros "nécessaires", investis pour réorganiser les HCL (regroupements de services, création de nouveaux pôles comme le bâtiment médico chirurgical de la Croix-Rousse ou l’hôpital femme mère enfant), ont plombé les finances de l’établissement, la direction va maintenant "mettre la pédale douce sur les investissements". Pas plus de 100 millions par an, pour stabiliser la dette en 2011, avant d’amorcer sa réduction l’année prochaine, pour la ramener en 2013 à 860 millions d’euros (tout de même !).

…puis réinvestir

Et toutes ces économies sur l’investissement, ont un but : pouvoir de nouveau investir d’ici 5ans, mais sur l’hôpital Edouard-Herriot (HEH), cette fois-ci. "On ne peut plus attendre, il faut faire quelque chose, car on ne peut pas laisser cet établissement dans la situation actuelle", s’est inquiété le directeur des HCL. Mais pour autant, le financement de la rénovation de cet ensemble hospitalier s’annonce compliqué : "Il faudra être vigilant et prioriser notre plan d’action à la fois sur les besoins médicaux, mais également en fonction du retour sur investissement". Car là réside le nœud du problème. Pour voir un "nouveau HEH" sortir de terre, les HCL espèrent une aide dans le cadre du plan hôpital 2012. Mais de l’aveu même du directeur, "hôpital 2012, ce n’est pas hôpital 2007. Le plan économique risque d’être bien plus rigoureux".

Un calendrier serré

D’autant que le calendrier ne joue pas spécialement en faveur des HCL. Alors qu’on devrait connaître dans les prochaines semaines les dotations du ministère dans le cadre de ce projet, le devenir de Edouard-Herriot est encore flou, et aucun dossier n’a été déposé. "Cette année, le cabinet de consultant Antarès, a travaillé à l’élaboration du projet médical", précise Daniel Moinard. Plusieurs axes sur le devenir de cet hôpital été dégagés : en faire un grand pole d’urgence medico-chirurgicale, y développer la chirurgie ambulatoire, y regrouper la transplantation hépatique et rénale, développer la filière digestive et se doter d’un pole d’excellence en gériatrie. "Il est possible qu’une partie des activités quitte le lieu, et que d’autres arrivent", confie Olivier Claris, président du comité médical d’établissement, qui estime qu’il est encore trop tôt pour évoquer les contours définitifs du futur HEH.

Un vieux dossier jamais simple

Mais le projet de rénovation de cet établissement a souvent été problématique. En 2005, déjà, un projet avait été abandonné car jugé incompatible avec l’état des finances de l’époque. "Il nous faudra aller à l’essentiel car un projet tel que celui qui avait été envisagé à l’époque est encore hors de portée pour nous. Soyons réalistes, nous ne pouvons pas promettre des projets à 600 millions d’euros dans l’état actuel de nos finances et de celles de l’Etat", a précisé Daniel Moinard. Le plafond budgétaire envisagé ? "Celui du retour sur investissement possible", tranche Julien Samson, directeur général adjoint. Mais si le site de Grange-Blanche, classé, se révèle être un casse-tête architectural, pour Daniel Moinard, il est "hors de question d’abandonner ce site parfaitement implanté, qui est l’image du CHU personnifié". En attendant, d’ici à 2013, 13 millions d’euros devraient y être réinvestis.

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