La centrale nucléaire du Bugey dans l’Ain, près de Lyon. ©FCaterini-3

Grève à la centrale du Bugey, la production électrique au ralenti

Les salariés de la centrale du Bugey, dans l’Ain, ont entamé un mouvement de grève afin de préserver leur pouvoir d’achat. Un débrayage qui impacte lourdement le site nucléaire dont la production d’électricité a été réduite. 

Depuis le 29 septembre la centrale nucléaire du Bugey, située à une trentaine de kilomètres de Lyon dans l’Ain, tourne au ralenti alors que la France est frappée de plein fouet pas la crise énergétique. En cause, l’arrêt pour maintenance de certains réacteurs et un mouvement de grève national initié par une intersyndicale composée notamment de la CGT qui entraîne une baisse de production des réacteurs de cinq centrales française, dont celle du Bugey. 


"On impacte directement la production de l’entreprise. [...] Hier nous avions deux réacteurs à mi-puissance"Christophe Paul délégué syndical de la CGT


"On impacte directement la production de l’entreprise. On ne peut pas interrompre complètement les réacteurs [par mesure de sécurité, NDLR], donc on les met au minimum technique. Hier nous avions deux réacteurs à mi-puissance", explique Christophe Paul, délégué syndical de la CGT à la centrale du Bugey. Autrement dit, la production des réacteurs 3 et 5 de la centrale avait été réduite à 450 MWH, contre 900 MWH habituellement. Ce mardi 4 octobre, le site du gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE) faisait état d'une baisse de la production de 152 MHW sur le réacteur 5. Actuellement un seul réacteur fonctionne "normalement sur le site", confie à Lyon Capitale Christophe Paul, car le redémarrage prévu des deux autres arrêtés pour maintenance est bloqué par les salariés. 

Faire face à la l'inflation

La production de la centrale est donc fortement impactée par le débrayage des grévistes. Lors du premier jour de grève le 29 septembre près de 50% des salariés du site étaient en grève pour demander une revalorisation de leur salaire au niveau de l’inflation pour 2022. "Depuis 10 ans, nous avons eu près de 15% de perte de pouvoir d’achat par rapport à l’inflation", déplore Christophe Paul. Une réunion de négociation doit se tenir ce jeudi 6 octobre, mais pour l’heure l’entreprise ne proposerait qu’une augmentation de 1,5% pour 2023, après une revalorisation de 1,3% en 2022, précise le syndicaliste. 


"On maintiendra la pression jusqu’à ce que nos employeurs lâchent, on est motivé", Christophe Paul délégué syndical de la CGT


"Pas suffisant" pour les salariés et l’intersyndicale, qui ne compte pas stopper le bras de fer alors que la situation est de plus en plus tendue sur le marché de l’énergie en raison de la guerre en Ukraine. "On maintiendra la pression jusqu’à ce que nos employeurs lâchent, on est motivé", assure Christophe Paul. 

En attendant, pour pallier les baisses de productions liées au mouvement de grève entamé sur les sites des centrales du Bugey, de Saint-Alban en Isère, Tricastin dans la Drôme, Cruas-Meysse en Ardèche et Nogent-sur-Seine dans l’Aube EDF doit importer de l’électricité. "Lorsque l’on baisse la puissance d’un réacteur, nos employeurs sont obligés d’acheter de l’énergie à l’étranger", glisse le représentant de la CGT, en précisant que cela représenterait actuellement près de 10 000 MGW.

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