La centrale du Bugey. DR

Centrale nucléaire du Bugey : un député du Rhône dénonce les rejets d'eau chaude

Face à la vague de chaleur, la centrale nucléaire du Bugey dans l'Ain a obtenu une dérogation pour rejeter de l'eau plus chaude qu'en temps normal. Le député du Rhône Gabriel Amard (LFI) critique très sévèrement cette mesure.

C'est une dérogation qui fait polémique. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a autorisé, le 17 juillet, la centrale du Bugey dans l'Ain à rejeter de l'eau plus chaude qu'à l'accoutumée afin de continuer à fonctionner "à un niveau minimal de puissance".

En effet, deux des quatre réacteurs de la centrale sont directement refroidis grâce à l'eau du Rhône. La centrale n'a pas le droit, à travers ses rejets, de réchauffer l'eau du fleuve de plus de 3 degrés en aval, ni d'augmenter la température du Rhône à plus de 30 degrés en aval de ses installations. Tout cela dans un souci de préservation de l'environnement. Mais la canicule a réchauffé les eaux du Rhône, ce qui oblige la centrale a diminué sa puissance pour rejeter une eau moins chaude pour rester dans les clous. La dérogation accordée par l'ASN permet au site nucléaire de faire sauter ce seuil maximal.

Lire aussi : pourquoi la centrale nucléaire du Bugey peut rejeter de l'eau plus chaude qu'à la normale

La centrale peut donc rejeter de l'eau plus chaude qu'à l'accoutumée dans les eaux du Rhône, ce qui est assez néfaste pour l'environnement comme nous l'a expliqué Roland Desbordes, porte-parole de la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad).

Cette dérogation accordée par l'ASN fait également du bruit dans le champ politique. Le député de la circonscription de Villeurbanne, Gabriel Amard (LFI), a sévèrement critiqué la décision de l'ASN dans un communiqué qu'il a posté sur son compte Twitter mercredi 20 juillet.

"Le gouvernement fait donc le choix de repousser toujours plus les limites de la centrale du Bugey, doyenne d'Europe mise en service en 1972. Il ne tient pas compte des alertes du Giec sur le débit moyen annuel du Rhône, qui pourrait baisser de 10% à 40% d'ici 2050", écrit-il notamment.

Gabriel Amard dénonce également une telle pratique en période de sécheresse. "À l'heure où la sécheresse menace et que 69 départements sont visés par des restrictions d'eau, l'heure est à la préservation de cette ressource essentielle la vie et non aux petits arrangements qui viennent menacer gravement le vivant", conclut le parlementaire.

 

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