Pollution de Lyon, vue depuis la Tour Oxygène © Tim Douet

En France, la pollution de l'air tuerait 67 000 personnes par an

C'est comme si vous claquiez des doigts et que vous effaciez chaque année l'équivalent de la population des 2e et 4e arrondissements de Lyon. Selon une nouvelle étude, la pollution de l'air tuerait 67 000 personnes par an en France.

La pollution de l'air pourrait être responsable de bien plus de morts que ce que les recherches laissaient entrevoir jusqu'à présent. Selon une étude publiée dans la revue European Heart Journal, des chercheurs estiment que 790 000 décès supplémentaires seraient dus à la pollution de l'air sur l'ensemble de l'Europe en 2015, 659 000 sur le territoire des membres de l'Union européenne. À l'échelle mondiale, la pollution serait responsable de 8,8 millions de morts par an.

Interrogé par l'AFP,  le professeur Thomas Münzel, de l'université de Mayence en Allemagne, co-auteur de l'étude, lance une comparaison : "Cela veut dire que la pollution de l'air fait plus de morts chaque année que le tabac, responsable de 7,2 millions de décès en 2015 selon l'Organisation mondiale de la santé". "On peut éviter de fumer, mais on ne peut pas éviter d'être soumis à un air pollué", complète-t-il. Ces décès prématurés seraient dus à des maladies cardiovasculaires entre 40 et 80 % des cas. Par ailleurs, la pollution de l'air causerait deux fois plus de décès suite à des maladies cardiovasculaires que des maladies respiratoires.

En France, selon les estimations des chercheurs, 67 000 personnes seraient mortes en 2015 à cause de la pollution de l'air, avec une réduction de l'espérance de vie de 1,6 an. C'est donc l'équivalent de la population des 2e et 4e arrondissements de Lyon qui disparaîtrait chaque année.

Fin 2018, l'Agence européenne de l'environnement avait publié une étude jugeant que la pollution de l'air aux particules très fines, au dioxyde d'azote et à l'ozone était responsable de 480 000 décès prématurés dans l'Union européenne. L'étude de European Heart Journal présente des chiffres bien plus élevés. Les chercheurs estiment aujourd'hui qu'il est "urgent" de baisser les seuils d'expositions aux particules fines.

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