Tribunal judiciaire de Lyon. (Photo : Nathan Chaize)

Ecocide à Grézieu-la-Varenne : le tribunal de Lyon annule les ventes initiales

Mercredi 5 avril, le tribunal de Lyon a annulé les deux ventes successives en 2015 et 2019 d'une maison située sur un terrain pollué à Grézieu-la-Varenne. La fille de l’industriel concerné et les notaires sont condamnés à rembourser les victimes.

Les victimes seront remboursées. C'est ce qu'a décidé, mercredi 5 avril, le tribunal de Lyon, suite à l'enquête concernant deux ventes de maison en 2015 et en 2019 sur un terrain pollué, à Grézieu-la-Varenne, à une quinzaine de kilomètres de Lyon.

L'affaire a éclaté en 2019, quand plusieurs habitants du lieu-dit du Tupinier, un quartier de Grézieu-la-Varenne, ont découvert qu'ils vivaient sur un terrain pollué aux hydrocarbures et aux métaux lourds. Mercredi, le tribunal a estimé que les vendeurs et les notaires n'avaient pas informé les acheteurs successifs du logement concerné que la maison avait été bâtie sur le site d'une ancienne blanchisserie industrielle, dont le sol était pollué par des produits chimiques et cancérogènes, indiquent nos confrères de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Selon la justice, les vendeurs ne pouvaient pas ignorer que le sol était pollué.

Audrey Marcodini fait partie des dizaines de victimes présumées de cette contamination des sols. Au moment de la transaction, aucune information sur cette pollution du sol ne lui avait été communiquée. Une vingtaine de personnes se sont constituées partie civile dans le cadre de poursuites pénales, contre les vendeurs et offices notariés, accusés de ne pas avoir informé les acheteurs des risques encourus.

Une blanchisserie déjà condamnée dans les années 80

Le produit chloré provient de rejets de la blanchisserie industrielle Mercier, société déjà condamnée, au milieu des années 80 par la cour d'appel de Lyon, à verser des indemnités à un couple du même quartier pour préjudice matériel et corporel, suite à des évacuations douteuses. Mercredi, Colette Mercier, fille du propriétaire initial de l'entreprise de blanchisserie, ainsi que les notaires, ont été condamnés à rembourser les premiers acheteurs de la maison, qui devront eux-mêmes rembourser Audrey Marcodini, acheteuse en 2019. 

France 3 indique par ailleurs que les notaires et Colette Mercier sont aussi condamnés à verser 69 519 euros à Audrey Marcodini, en raison du préjudice matériel et moral. Ils disposent d'un mois pour faire appel de cette condamnation.

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