Une manifestation à Lyon contre les violences d’extrême droite en 2021. (Photo Hadrien Jame)

Dissolution de La Jeune Garde et Lyon populaire : les réactions politiques se multiplient

Le ministre de l'Intérieur a annoncé ce jeudi la dissolution de deux collectifs lyonnais, l'un antifasciste d'ultragauche et l'autre d'ultradroite. À gauche comme à droite, les réactions sont nombreuses.

"Je me félicite que les organisations La Jeune Garde et Lyon populaires aient été dissoutes ce matin en conseil des ministres. Ne rien laisser passer", a écrit ce jeudi matin le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à l'issue du conseil des ministres. Depuis, les réactions se succèdent à gauche et à droite, tant au niveau national qu'au niveau local. Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry, Clémence Guetté... Les ténors de la France Insoumise sont vent debout contre la dissolution du groupe antifasciste La Jeune Garde, qu'ils qualifient de "terrible contresens politique".

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Principal concerné, le fondateur de La Jeune Garde, Raphaël Arnaud, a réagi sur ses réseaux sociaux et a indiqué faire un recours auprès du Conseil d'État. "Ils ont tenté de nous détruire dans la rue, ils s’en souviennent encore. Ils ont tenté de nous battre dans les urnes avec une armée médiatique, on a éjecté leur députée. Et c’est l’autre peintre de Retailleau qui pense nous éteindre ?", a-t-il écrit sur X.

Les réactions de la gauche lyonnaise

Au niveau local, les réactions se font elles aussi entendre. Anaïs Belouassa-Cherifi, députée LFI-NFP du Rhône, a interpelé le ministre de l'Intérieur sur X. "Quand des néo-nazis défilent dans Paris, vous ne réagissez pas. Quand c'est pour cibler et dissoudre un collectif antifasciste de lutte contre l'extrême droite, vous vous réjouissez dans la minute. L'extrème droite a un beau porte-parole au ministère. Soutien à la Jeune Garde !"

La vice-présidente du Grand Lyon, Laurence Boffet, a, elle, qualifié cette décision d'"inadmissible". "Inadmissible de grouper les décisions autour de deux organisations qui n’ont rien à voir, comme si elles étaient deux opposées égales. La négation du combat anti-fasciste c’est exactement cela. Exactement dangereux pour notre République. Soutien à La Jeune Garde."

"Tu dissous la principale organisation antifasciste de ce pays, pendant que les groupes fascistes, eux, se renforcent, s’affichent, défilent, occupent l’espace public, attaquent sans être inquiétés", a ajouté le député LFI du Rhône Abdelkader Lahmar.

Même son de cloche pour le sénateur écologiste du Rhône, Thomas Dossus. "Cette volonté de mettre au même niveau les groupuscules d’extrême droite et les antifascistes est l’aboutissement de la bascule confusionniste de cette droite qui n’a plus rien de républicaine."

"Victoire" à droite et au centre

"Je salue cette décision que j’appelle de mes vœux depuis plusieurs années. Aucune complaisance face à ceux qui attisent la haine et la violence dans notre République", s’est satisfait l’ex-député Renaissance de Lyon Thomas Rudigoz.

À l'extrême-droite, on parle même de "victoire", comme l'a écrit le porte-parole du Rassemblement National (RN) sur son compte X. Au niveau local, la députée RN de la 13e circonscription du Rhône a salué la décision du gouvernement. "La Jeune Garde, milice ultra-violente d’extrême-gauche, est enfin dissoute. C’était une demande du RN depuis des années. Sous notre pression, le gouvernement a fini par agir."

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