L’association Arthropologia après avoir déposé une plainte contre X au Tribunal Judiciaire de Lyon – ©Grégoire Gindre

Des composés toxiques dans des pesticides en vente libre, une plainte déposée à Lyon, explications

Une association naturaliste basée dans la Métropole de Lyon a déposé une plainte mardi 24 mai contre X. En cause : la fraude, la mise en danger de la vie d'autrui et l'atteinte à l'environnement, suite à la vente de pesticides composés de produits toxiques, à la fois pour l'homme et pour la biodiversité.

Près d'un tiers des fruits produits en Europe, sont contaminés par des pesticides dangereux interdits depuis 2011, révèle l'ONG Pesticide Action Network Europe ce mercredi 25 mai. Un chiffre alarmant qui soulève la fronde de plusieurs associations naturaliste et protectrice de l'environnement. Autre constat alarmant : une étude internationale menée en 2020 montrait la présence de composés toxiques non-déclarés dans 10 pesticides vendus aux particuliers en France.

Une vingtaine d'associations portent plainte

La plainte déposée par l'association Arthropologia mardi 24 mai - ©Grégoire Gindre

En lien avec la campagne nationale "Secrets toxiques", l'association Arthropologia a déposé mardi 24 mai au Tribunal judiciaire de Lyon, une plainte pénale pour "fraude, mise en danger de la vie d'autrui et atteinte à l'environnement contre X". Une énième association qui alarme sur la situation "préoccupante pour l'homme mais aussi pour toute la biodiversité", explique Arthropologia. "Ça a commencé par neuf associations qui déposaient plainte en 2020. Ensuite, il y en a eu en mars 2020, et là nous sommes la troisième vague. On veut une prise en main des médias puisque que l'on parle de santé publique, de santé environnementale, de maintien de la faune et la flore, du fonctionnement des milieux et de la santé de nos enfants", alarme Hugues Mouret, fondateur et directeur scientifique de l'association.

Tout l'enjeu soulevé par Arthropologia devant le Tribunal judiciaire de Lyon ce mardi 24 mai n'est pas un profond changement des textes de lois. "La loi, elle existe" martèle-t-on au 67 rue Servient à Lyon. Effectivement, depuis le 1er janvier 2019, toute vente d'herbicides contenant des pesticides de synthèses est formellement proscrite. Ces produits phytopharmaceutiques sont accusés de provoquer des problèmes de santé pour l'homme, comme des irritations oculaires, dermatologiques et respiratoires. Une loi avait donc été votée pour protéger, à la fois l'ensemble du vivant dans la biodiversité, mais également la santé humaine.

  Remplacés par des produits de "bio-contrôle"

Face à la manne financière, "ces produits de traitement chimique ont été remplacés par des produits de bio-contrôle. Ils sont censés être naturels, à base de plante, de vinaigre, de macération, de choses biodégradables, actifs sur assez peu de temps". Seul hic : ces produits de bio-contrôle sont, eux-aussi, composés de produits hautement toxiques interdits à la vente. "De l'arsenic, du plomb, des traces de pétroles", détaille le directeur scientifique. Et sont donc en ventes libres, accessibles aux particuliers.

L'association dépositaire de la plainte appelle donc les pouvoirs publics à prendre leur responsabilité, notamment "au travers de l’application de la réglementation sur l’évaluation de la toxicité des pesticides avant leur mise sur le marché".

D'autres autorités régulatrices, comme l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) ou l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) sont également sommés de prendre leurs responsabilités.

Lire aussi : Lyon : présence de composés toxiques dans des pesticides en vente libre, une association va porter plainte

 

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