Service de réanimation de l’hôpital de la Croix-Rousse des Hospices Civils de Lyon. @Lionel De Souza _ avril 2020

Coronavirus : à Lyon, pourquoi le nombre d'hospitalisés va largement baisser ces prochains jours

La tendance est à la baisse depuis quelques jours dans les hôpitaux du Rhône. Enfin. Cette baisse va se poursuivre et même s'accentuer ces prochains jours à Lyon et dans la région. Au moins jusqu'au 15 décembre. Explications.

La région Auvergne-Rhône-Alpes est la plus touchée par cette 2e vague de l'épidémie de coronavirus. Les hôpitaux de la région sont passés au bord de la saturation. Pour éviter cette saturation, les lits de réanimation ont dû être multipliés par deux dans la région, de nombreux services ont dû totalement se réorganiser et de nombreux transferts de patients ont été effectués vers d'autres régions, moins touchées. Pour pouvoir soigner tout le monde.

Le pic, dans les hôpitaux de la région, a été atteint autour de 15 novembre. Avec 7 125 patients hospitalisés des suites du covid dans la région le 16 novembre et 866 patients en réanimation des suites du covid aussi le 16 novembre (866 patients uniquement covid pour 559 lits de réanimation dans la région en temps normal).

Depuis le 16 novembre, la pression baisse. Doucement. Il y a ce lundi matin 5 645 patients à l'hôpital des suites du covid dans la région. Il faut relativiser la baisse. C'est encore largement supérieur au pic de la 1ère vague (3 055). Comme le montre notre graphique de suivi quotidien de l'épidémie dans la région.

 

Mais bonne nouvelle, ces prochains jours, au moins jusqu'au 15 décembre, le nombre de patients hospitalisés va continuer de baisser dans la région. De manière encore plus forte.

Six fois moins de malades dans le Rhône que début novembre

Pourquoi ? Car le nombre de cas positifs a fortement chuté ces derniers jours dans le Rhône et dans la région. Le taux d'incidence est un indicateur clé pour déterminer la circulation du virus sur un territoire à l'instant t. Il détermine le nombre de cas positifs sur les 7 derniers jours pour 100 000 habitants. Dans le Rhône, entre le 26 octobre et le 8 novembre, ce taux d'incidence était trop haut, autour de 900. Ce qui est considérable. Or, après un test positif, l'entrée à l'hôpital s'effectue en général dix jours après, à J+10.

"Ce qu'il faut rappeler, c'est que sur 1 000 personnes contaminées, 30 seront hospitalisées. Sur les 30 personnes hospitalisées, 6 iront en réanimation. Et sur les 6 personnes en réanimation, entre 20 et 40 % vont malheureusement décéder", nous expliquait au plus fort de l'épidémie dans la région, le 10 novembre, Raymond Le Moign, directeur général des HCL (Hospices civils de Lyon), deuxième plus grosse structure hospitalière de France derrière l'AP-HP (les hôpitaux parisiens). Un entretien à relire ICI.

Les fêtes de fin d'année, la grand interrogation

Ce taux d'incidence, à 900 pendant 15 jours jusqu'au 8 novembre, a fortement chuté depuis. Progressivement. D'après les dernières données, il s'établit désormais à 149 dans le Rhône. Cela veut dire six fois moins de malades actuellement dans le Rhône que pendant 15 jours entre le 26 octobre et le 8 novembre. Six fois moins de testés positifs, donc six fois moins de malades qui entrent dans les hôpitaux de la région ces 10-15 prochains jours. C'est mécanique. Une forte baisse du nombre d'hospitalisés va donc s'opérer dans le Rhône et dans la région.

En revanche, cette baisse évidente, actuellement, de la circulation du virus ne signifie pas qu'il a disparu. L'épidémie peut très bien repartir de plus belle à l'occasion de Noël et du jour de l'An. Car un taux d'incidence de 149 actuellement signifie que le virus circule beaucoup moins dans le Rhône. Beaucoup moins, certes. Mais encore beaucoup. Largement au-dessus du seuil d'alerte, qui est de 50.

Source : Santé Publique France

 

Lire aussi : Coronavirus à Lyon : le point dans les hôpitaux de la région ce lundi matin (graphique)

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