Collomb mercier  © Tim Douet 05
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Anneau des sciences : le Grand Lyon a 3 mois pour se décider

La commission particulière sur le débat public a présenté ce vendredi le compte rendu de ses concertations à la presse. Au final, si les objectifs sont globalement partagés, l’opportunité d’une nouvelle infrastructure routière divise. Le Grand Lyon a maintenant 3 mois pour adopter une délibération pour continuer... ou abandonner.

Le débat sur l’Anneau des sciences est clos. Ce vendredi 24 mai, la commission particulière du débat public (CPDP) livrait le compte rendu des 15 réunions publiques qui ont rassemblé 3 800 participants dans les différentes salles et 900 sur Internet depuis le début de la consultation, le 10 novembre 2012. Ne cherchez pas de décision, d’avis ni même de suggestion : fidèle à son rôle, la commission se contente d’organiser le débat et de centraliser les 437 avis, 275 commentaires, 290 questions et réponses et 108 commentaires suscités. Au total, ce sont donc 4 000 Lyonnais qui se sont mobilisés pour prendre part au débat. Un chiffre dérisoire par rapport au million de Grand-Lyonnais concernés par la future structure. "Ce sont tout de même 4 000 personnes qui se sont donné la peine de s’investir", tempère Michel Mercier, premier vice-président du conseil général du Rhône, maître d’ouvrage de l’Anneau des sciences avec le Grand Lyon. Alors, qu’importe que la quantité de participants n’ait pas atteint des sommets, "la qualité du débat a primé", souligne Philippe Marzolf, président de la CPDP.

D’accord sur la destination, mais pas sur le chemin

Collomb mercier  © Tim Douet 05 ()

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Mais pour aboutir où ? Quels enseignements en tirer ? Selon la CPDP, les objectifs sont globalement partagés mais des divisions subsistent sur l’opportunité d’une infrastructure nouvelle. En effet, si la situation "intenable" sur l’axe A6-A7 fait consensus, les mesures à court terme divergent, certains estimant que le déclassement de l’autoroute est possible dès à présent. Hypothèse à laquelle s’opposent le Grand Lyon et le conseil général du Rhône.

Point de convergence également, la nécessité de développer les transports en commun et les modes doux, avec des divergences sur l’ampleur de leur déploiement et leur potentiel. Gérard Collomb a rappelé qu’il refusait, dans un secteur de l’Ouest lyonnais moins dense, de "mettre un arrêt de bus devant chaque maison". "Il faut réfléchir aux besoins de chaque territoire. Pour l’Ouest lyonnais, il s’agit d’orienter les habitants vers de grands pôles multimodaux adossés à des parcs-relais par exemple, en gardant bien en tête qu’il ne s’agit pas de les relier uniquement au centre, mais de créer des ramifications avec l’ensemble de l’agglomération", a détaillé le président du Grand Lyon.

Structure routière ou pas ?

Le véritable point d’achoppement reste l’opportunité ou non d’une nouvelle structure routière. Au niveau de la pollution d’abord, les opposants au projet craignent une aggravation de la qualité de l’air, notamment au niveau des échangeurs. Et, même si le maître d’œuvre juge le projet neutre au niveau des émissions de gaz à effet de serre, cette estimation reste contradictoire avec la lutte contre le changement climatique, selon les opposants.

Les trois tracés ont été reçus de manière différente, selon la CPDP. Le tracé court, porté par le Grand Lyon, est "soutenu par beaucoup malgré des contestations", le tracé long façon "rocade" a quant à lui été "jugé peu satisfaisant", quand le tracé alternatif défendu par François-Noel Buffet, maire d’Oullins, est "controversé".

Et si certains proposent de gommer purement et simplement l’option routière pour la substituer par une alternative en transports en commun, le Grand Lyon et le Sytral soutiennent que cette option est intéressante mais insuffisante et ne la considèrent que comme un complément au TOP.

Le compte à rebours lancé pour le Grand Lyon

Mais, maintenant que les avis sont couchés sur le papier, bien imprimés et joliment reliés, que vont-ils devenir ? Certains craignent qu’ils ne finissent à la corbeille. Faux, selon Gérard Collomb, qui prétend que le débat "a permis de faire avancer la réflexion" et qu’il a fallu "apporter de nouvelles réponses à des questions soulevées". Pas sur la réalisation ou non du TOP – le maire n’en a jamais douté –, mais sur des points plus modestes, des aménagements à Alaï, à la Saulaie, aux hôpitaux sud par exemple.

À partir de la diffusion à la presse du compte rendu du débat ce vendredi, le Grand Lyon a désormais trois mois pour prendre une délibération sur l’Anneau des sciences. Abandonner ou continuer. "Dans le deuxième cas, il devra indiquer comment il compte répondre aux enseignements du dossier et par quel biais il compte maintenir le dialogue avec la population sur le dossier", précise Christian Leyrit, président de la Commission nationale du débat public.

“C’est celui qui paye qui décide”

Gérard Collomb ()

© Tim Douet

Le calendrier s’accélère donc. Mais voilà, le Grand Lyon a toujours conditionné le lancement du TOP à la réalisation d’un contournement. Or, la commission Mobilité 21, chargée de mettre de l’ordre dans les projets du Schéma national des infrastructures de transport (SNIT) et de sélectionner les projets d’envergure nationale à réaliser en priorité, ne rendra ses préconisations qu’à la mi-juin. Et si le contournement de Lyon n’en faisait pas partie ? "Alors, dans la délibération, nous dirons que les études pour concrétiser le Top attendront", prévient Gérard Collomb. "Le TOP n’a pas vocation à devenir un petit contournement de l’agglomération." Si le contournement de trafic ne fait pas partie des projets prioritaires, Gérard Collomb estime que ce serait comme "mettre un bouchon au tunnel de Fourvière où transite tout le trafic de l’axe Nord-Sud, français et européen". Et le maire de plaisanter sur la fermeture prévue de l’axe A6-A7 prévue ce week-end : "Ce soir, avec la coupure de Fourvière, ça va être la répétition générale de ce qui peut se passer sans contournement."

Quant à savoir si le président du Grand Lyon préférerait un contournement à l’est ou à l’ouest, Gérard Collomb laisse le choix à l’Etat : "C’est celui qui paye qui décide."

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