© Tim Douet

Affaire Darmanin : des députés du Rhône défendent “la présomption d'innocence”

Dans une tribune publiée par le journal Le Monde, 167 parlementaires de la majorité ont dénoncé “les attaques contre le ministre de l’intérieur, qui font fi de la présomption d’innocence”.

Parmi les signataires de cette tribune, plusieurs députés du Rhône dont Bruno Bonnell, Anne Brugnera, Blandine Brocard ou encore Thomas Rudigoz. Les signataires pointent du doigt “les attaques particulièrement violentes de la part de manifestantes et manifestants qui dénoncent la nomination de deux ministres régaliens, celui de l’intérieur et celui de la justice, en scandant des slogans aussi indignes et diffamants que « Bienvenue au ministère du viol », « Violeurs en prison, pas au gouvernement » ou encore « La culture du viol En marche »”. Une référence aux manifestations qui ont eu lieu partout en France, et à Lyon, pour dénoncer la nomination de Gérald Darmanin, accusé de viol, au ministère de l'Intérieur.

Ces députés écrivent que “la présomption d’innocence” et la lutte pour “l’égalité entre les femmes et les hommes (...) ne sont pas des valeurs concurrentes, mais bien complémentaires. La liberté est indissociable de l’égalité dans notre pacte républicain.”

“En France, seule l’institution judiciaire peut dire qui est coupable ou non, et c’est un garde-fou contre l’arbitraire. L’histoire nous l’a appris, la justice doit être rendue dans les prétoires dans le respect des droits humains. La vindicte populaire n’est pas la justice. Là où l’arbitraire règne, il n’y a pas de démocratie et les plus faibles sont livrés au sort des plus forts. Dans les pays où la présomption d’innocence est bafouée, les victimes de violences sexuelles, et plus généralement les femmes, ne sont jamais mieux protégées. Au contraire”, ajoutent-ils.

Puis de poursuivre : “Aussi, lorsqu’un individu, quel qu’il soit et quel que soit son statut, n’a jamais été condamné, il a le droit, comme tout citoyen, à la présomption d’innocence. Le ministre de l’Intérieur, qui de surcroît n’est ni mis en examen ni placé sous contrôle judiciaire, ne fait pas exception. Quel que soit le sujet, la justice ne sera plus rendue si accusation vaut condamnation”.

Pour rappel, Gérald Darmanin fait l'objet d'une plainte pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. En juin, la cour d'appel de Paris avait ordonné la reprise des investigations sur ces accusations datant de 2009, après deux ans de procédure judiciaire. La femme à l'origine de la plainte avait contacté celui qui était alors chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP, pour lui demander de faire annuler une condamnation de 2004. Elle reproche à l'ancien élu Les Républicains de lui avoir fait croire qu'il l'aiderait en échange de faveurs sexuelles. Gérald Darmanin assume avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante, mais explique qu'elle était librement consentie et à l'initiative de celle-ci..

Une autre femme avait porté plainte contre le ministre pour “abus de faiblesse”. Elle lui reproche d'avoir demandé des faveurs sexuelles en échange d’un logement. Cette plainte avait été classée sans suite en 2018.

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