Edouard Philippe et Gérard Collomb
©Tim Douet

À Lyon, bientôt un centre pour les personnes en voie de radicalisation

Le plan national de prévention de la radicalisation dévoilé ce vendredi par le Premier ministre prévoit de confier au ministère de la Justice la création à Lyon d'un centre de prise en charge des personnes en voie de radicalisation.

Attendu depuis le mois de septembre, le "plan national de prévention de la radicalisation" a été dévoilé par Edouard Philippe ce vendredi à Lille. Dans les écoles, les administrations, l'entreprise ou sur internet, une "approche large" détaillée par soixante mesures a été présentée pour prévenir la radicalisation. L'une de ces mesures consiste à créer "trois nouveaux centres de prise en charge individualisée pour des personnes radicalisées ou en voie de radicalisation". Placés sous main de justice à partir "d'un dispositif expérimenté en Ile-de-France", ces centres verront le jour à Lyon, Lille et Marseille. Le but de ces centres est de "mettre en œuvre une prise en charge individualisée éducative, psychologique et sociale efficiente, avec un référent cultuel" selon le plan national. Selon le Monde, le dispositif à partir duquel ces trois centres travailleront est le projet RIVE pour Recherches et Intervention sur les Violences Extrémistes.

Un suivi décidé par un juge

Mené à Paris depuis plus d'un an par l'Association de politique criminelle appliquée et de réinsertion sociale, ce programme démarré en toute confidentialité se déroule en partenariat avec les Services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP). Contrairement au centre de déradicalisation en Indre-et-Loire et dont l'échec a été cuisant, le programme n'est pas à destination de volontaires. Son suivi est décidé par un juge et peut par exemple faire partie du parcours de contrôle judiciaire avant un jugement ou comme un aménagement de fin de peine. Un "suivi personnalisé" est mené par des équipes pluridisciplinaires comprenant éducateur, psychologue, psychiatre et référent religieux. Pendant au moins un an, des entretiens sont menés à raison de six heures par semaine pour identifier les facteurs qui ont conduit à la violence extrémistes, les motivations et les risques que présente l'individu.

Un minimum d'un an pour voir des changements

En 2017, 14 personnes d'Ile-de-France faisaient partie de ce programme : certaines pour avoir été en Syrie, d'autres pour des faits d'apologie du terrorisme ou pour avoir consultés des sites djihadistes. Parmi elles, huit hommes et six femmes dont dix d'entre eux attendaient leur procès. En 2018, 50 personnes devraient être prises en charge sur le département d'Ile-de-France. Un programme onéreux dans lequel est placé beaucoup d'espoirs : après un an de suivi intensif, aucune des personnes suivies ne serait retourné en prison, des doutes sur l'endoctrinement seraient exprimés et certaines auraient retrouvé le chemin de l'emploi. Lors d'une visite en novembre, la garde des Sceaux avait indiqué souhaiter "modéliser" la prise en charge développée en Ile-de-France et "voir de quelle manière la dupliquer". Une prise en charge s'en inspirant devrait ainsi être mise en place à Lyon, Lille et Marseille, tandis qu'actuellement en France, plus de 1 400 personnes sont visées par des enquêtes pour faits liés au terrorisme.

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