Képénékian
© Tim Douet

“La culture, ce n’est pas un problème d’équité mais de projet politique”

Georges Képénékian, adjoint à la culture de la ville de Lyon, a accordé à Lyon Capitale un entretien de rentrée. L’occasion de revenir sur le coût des grandes institutions culturelles et d’évoquer les chantiers pour 2013. Extraits.

Lyon Capitale : La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a annoncé une baisse importante du budget de la culture en 2013. Cette décision aura-t-elle un impact sur Lyon et ses grandes institutions culturelles ?

Georges Képénékian : On n’a pas senti pour l’instant cette diminution, car Aurélie Filippetti a essayé de sanctuariser le spectacle vivant. Pour nos institutions, ça n’aura pas d’impact sur le budget 2013. Mais il n’y a pas que l’État : le Département rogne sur les écoles de musique et navigue à vue sur les théâtres. La Région maintient son effort, mais elle avait déjà réduit ses subventions sur les deux orchestres de Lyon. C’est sûr que les budgets vont se resserrer et les tensions vont exister. Au demeurant, la Ville ne pourra pas compenser tous les retraits des autres collectivités.

Plusieurs enquêtes de Lyon Capitale ont démontré que la municipalité accordait plus d’importance aux grands événements culturels qu’au fonctionnement des petites structures à l’année. Pour exemple, en matière de cinéma, le Grand Lyon alloue chaque année 1 million d’euros au festival Lumière. Dans le même temps, les cinémas d’art et d’essai privés, que vous ne subventionnez pas, meurent les uns après les autres. La Fourmi vient de mettre la clef sous la porte. N’est-ce pas contradictoire ?

Penser qu’en diminuant le budget d’une des grandes maisons on redistribuerait immédiatement sur les petits, c’est ne pas comprendre ce que d’autres appellent des “écosystèmes”. Pour qu’une vie culturelle dans une cité fonctionne et qu’elle produise ce que l’on attend – c’est-à-dire toucher le maximum –, il ne faut pas seulement faire de la proximité, on doit aussi toucher le grand public. On a une politique de scènes découverte auprès des émergents, mais aujourd’hui, si on ne gagne pas en public, c’est que quelque chose ne marche pas. (…)

En matière de culture, quels sont les chantiers de Lyon pour 2013-2014 ?

Nous allons fêter les quinze ans de l’inscription à l’Unesco. Nous préparons activement le Congrès national des bibliothèques en juin, galop d’essai pour le congrès mondial en 2014. Mais nous voulons convaincre que nous sommes à un virage des politiques culturelles, qu’il faut que nous arrêtions cette verticalité. (…)

L'intégralité de cet entretien est à lire dans Lyon Capitale-le mensuel n°718, en vente en kiosques jusqu'au 24 janvier, et dans notre boutique en ligne.

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