Vieux-Lyon : “Il faut maintenir la pression sur l’extrême droite”

Lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi midi, Philippe Carry, “l’horloger de Saint-Paul”, a annoncé vouloir “maintenir la pression sur l’extrême droite” pour ne pas laisser l’image du Vieux-Lyon se dégrader.

Après les dégradations à coups de masse de sa vitrine la semaine passée, Philippe Carry, “l’horloger de Saint-Paul”, a donné une conférence de presse ce vendredi en compagnie de son avocat, maître Bertrand Sayn, pour “maintenir la pression sur l’extrême droite”. “Ces groupes veulent faire pression sur ce quartier. Nous allons faire pareil, mais avec nos armes : la parole, l’échange et la volonté de faire connaître et de promouvoir le Vieux-Lyon et ses richesses”, a-t-il déclaré. L’horloger veut combattre “un péril important qui menace” selon lui le Vieux-Lyon : la dégradation de son image. “Ce n’est pas un quartier d’extrême droite, a-t-il souligné. Depuis des siècles, c’est un quartier d’échange, de convivialité et de paix. Les gens, quelles que soient leurs origines, vivent ici et ont construit le Vieux-Lyon sur la paix.” Une volonté de renverser le rapport de force dans un climat qui semble tout de même tendu dans le quartier : “Rue Juiverie, on vit leur pression de manière quotidienne, explique-t-il. Cela passe par des saluts nazis et d’autres choses horribles comme celle-ci [la dégradation de sa vitrine]. Mais, au fur et à mesure, on a fini par supporter cette pression. Ce qui est dangereux, parce qu’à trop vouloir supporter… on finit par accepter.”

“C’est un peu l’omerta sur ces affaires-là”

Bertrand Sayn, l’avocat de Philippe Carry, a de son côté dénoncé la multiplication des agressions fascistes dans la ville, en particulier dans ce quartier. “Il y a eu des violences extrêmement graves. Mais que s’est-il passé judiciairement ? Les agressions les plus graves contre les personnes ont été traitées. Mais pas les agressions à Saint-Paul. Des plaintes ont été déposées, mais il n’y a pas eu de suite judiciaire”, a-t-il déploré. Cette augmentation des agressions découle “d’une lutte d’influence” pour Me Sayn : “Lyon est sans doute un lieu d’expérience où l’extrême droite se permet des agressions et des comportements qui jusque-là n’ont été arrêtés par [personne]. C’est un peu l’omerta sur ces affaires-là. Qui en parle ? Qui fait quelque chose ? Qui a conscience qu’aujourd’hui à Saint-Paul des gens ont peur ?” Selon lui, la justice et la police “peuvent encore aller beaucoup plus loin pour lutter contre ce véritable fléau”.

“La balle est dans le camp du procureur de la République”

S’il s’est tout de même félicité “des réactions spontanées des politiques”, il a regretté que ce soit la première fois. “Peut-être que ces agressions s’expliquent aussi parce que jusqu’ici on n’a pas suffisamment réagi politiquement et judiciairement”, a-t-il questionné. Au conseil municipal, ce lundi, Georges Képénékian, le maire de Lyon, a affirmé vouloir “traiter” le problème de l’extrême droite dans la ville. Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, a appelé directement Philippe Carry, a raconté ce dernier : “J’ai reçu un appel alarmé du ministre de l’Intérieur, qui m’a dit que je n’avais pas à diminuer ce qui m’était arrivé. Il m’a dit que c’était une agression et qu’il regarderait ça de très près.” Des plaintes ont été déposées. “La balle est dans le camp du procureur de la République, a lancé l’avocat. On espère qu’il mettra tout en œuvre pour identifier les auteurs. Parce que, dans les dossiers précédents, nous avons la sensation que ç’a n’a pas été le cas.” Réponse dans trois mois. Si la justice ne s’en saisit pas, Philippe Carry et son avocat ont d’ores et déjà annoncé qu’ils se constitueraient partie civile.

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