Le hameau de la Bérarde à Saint-Christophe-en-Oisans (Isère) après les intempéries en Oisans le vendredi 21 juin 2024. | CAPTURE D’ÉCRAN / JULIEN BALIDAS SUR X

Isère : un an après la crue torrentielle de La Bérarde, une volonté de comprendre et de s'adapter

Un an après la crue torrentielle qui avait détruit le hameau de La Bérarde, l'Etat s'associe avec les collectivités locales pour tenter de comprendre les raisons de cet incident et permettre au territoire de s'adapter pour la saison estivale

Les 20 et 21 juin 2024, une crue torrentielle avait ravagé le village de La Bérarde, dans la vallée du Vénéon, en Isère. Cet incident climatique avait été marqué par le charriage de plusieurs centaines de milliers de m3 de matériaux et avait nécessité l'intervention de 235 sapeurs-pompiers et 32 personnels de sécurité. Heureusement, les 114 personnes qui étaient présentes sur les lieux avaient pu être évacuées et aucun mort n'a été déploré.

Une volonté de comprendre les causes de ce phénomène

Pour pouvoir comprendre les causes de cet évènement et tenter d'en empêcher la reproduction, une mission d’investigation scientifique réunissant près d'une trentaine de spécialistes a été mise en place. Elle a permis de montrer que l'une des causes de cet incident est la vidange d'un lac supraglaciaire formé sur le glacier de Bonne Pierre.

Si ce lac a commencé à se constituer en 2016 avant de se vider chaque année en juin, ce n'est que depuis 2023 que les effets de ce phénomène sont devenus visibles. D'après l'Institut des Risques Majeurs (IRMa) de Grenoble "Au regard de ces éléments, il est possible d’affirmer que le changement climatique en cours a favorisé l’apparition puis l’agrandissement de ce lac temporaire, à la faveur de la fonte rapide des dernières décennies se traduisant sur le glacier de Bonne Pierre par l’apparition de dépressions de surface".

Afin de prévenir au mieux les risques que pourrait représenter la vidange de ce lac dans les années futures, l'Etat a mis en place une instrumentation scientifique chargée d'étudier la formation et la vidange du lac, ainsi que le fonctionnement du glacier durant la saison estivale. Les conclusions de cette instrumentation devraient être rendues publiques en mars 2026.

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Un objectif : sécuriser la vallée du Vénéon pour l'été 2025

Afin de permettre aux acteurs locaux de reprendre une activité économique sans compromettre la sécurité des usagers, l'Etat a mis en place une quarantaine de réunions, dont deux réunions publiques en Oisans avec l’ensemble des acteurs. Une entreprise d'une ampleur rarement expérimentée en Isère.

Aujourd'hui, la priorité pour la préfecture et le Département est de parvenir à sécuriser la RD530, seul axe routier de la vallée, de sorte que les secours puissent intervenir le plus hâtivement possible. Pour cela, cette route fréquemment accidentée a subi de nombreux travaux et la circulation entre le hameau de Pré Clot et le hameau des Etages a été interdite. Afin que les vacanciers puissent tout de même accéder aux refuges, des navettes ont été mises en place.

Dans le but toujours de protéger la population des éventuelles catastrophes climatiques, une procédure reposant sur un principe de vigilance météorologique a été mise en place. Ainsi, en cas de suspicion de risque climatique, les autorités ont prévu d'alerter l'ensemble des refuges de la vallée, d'évacuer la zone des Étançons et de suspendre la circulation des navettes permettant d'atteindre les refuges. De plus, les autorités locales restent prêtes à intervenir à tout instant et appellent les randonneurs à faire preuve de vigilance, notamment en restant informés sur l'évolution de la situation.



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