Image 1

Descente dans les locaux du PCF : les élus appellent à "la sauvegarde de la République"

Deux jours après l'agression dont les locaux du PCF ont été la cible, le Parti communiste a organisé une conférence de presse dans la matinée du vendredi 28 septembre. Accompagnés de représentants de la Gauche unitaire, de l'UJFP et du collectif de vigilance contre l'extrême droite, ils ont tenu à dénoncer l'attaque dont ils ont été victimes, ainsi que "l'indifférence et le laisser-faire" des pouvoirs publics.

Pour les représentants du Parti communiste, l'agression et la tentative de dégradation de leurs locaux par une groupe de jeunes se réclamant du GUD est révélateur d'une situation particulièrement tendue à Lyon. "Il faut que tous les progressistes de ce pays se mobilisent dans un esprit de sauvegarde de la République, je pense qu'on en est arrivés là" s'inquiète Michèle Picard, maire communiste de Vénissieux, qui s'étonne du "peu de réactions suite à ce genre d'événement".

Pour Philippe Bouvard, du collectif de vigilance contre l'extrême droite 69, les groupuscules d'extrême droite se sentiraient encouragés par le climat général d'impunité actuel : "Ils se croient tout permis, osent tout, et rien ne se passe !". "Certes, parler de connivence des autorités serait très exagéré, tempère Georges Gumpel, de l'Union Juive Française pour la Paix, on peut néanmoins parler d'indifférence".

Plus qu'un simple affrontement entre l'extrême-droite et l'extrême-gauche

Or, pour les communistes comme pour leurs soutiens, les limites ont bien été dépassées. "Ils ont franchi un pas", déclare Danielle Lebail, conseillère à la Région et secrétaire fédérale du Parti communiste. Les militants présents lors de l'irruption du groupe dans les locaux insistent : "Ce type d'action est toujours présenté comme un affrontement entre l'extrême droite et l'extrême gauche, mais il ne s'agit pas de ça !". Les communistes ajoutent ainsi qu'ils n'entendent pas jouer le jeu de leurs adversaires. "Dans un premier temps et pour prendre le contre-pieds de ce type d'action, nous réfléchissons à l'organisation d'une soirée portes-ouvertes, de réflexion politique sur ce qui peux motiver ces personnes à agir de la sorte" expose la responsable fédérale.

Et pour Michèle Picard, maire de Vénissieux, "c'est maintenant aux élus de prendre leurs responsabilités et de faire appliquer les lois". Guy Fischer, sénateur communiste du Rhône et ancien vice-président du Sénat venu manifester son soutien, à tenu à appeler à la vigilance dans une ville "qui est devenu le laboratoire d'un certain nombre de groupuscules d'extrême droite".

"Je suis nazi et je n'ai peur de rien"

Mercredi 26 septembre à 17h30, un groupe de sept militants d'extrême droite se réclamant du GUD et des Jeunesses nationalistes pénètrent dans les locaux du PCF. Ils commencent à arracher des affiches en criant des insultes anti-communistes, et à recouvrir les murs d'autocollants du GUD et de la Jeunesse nationaliste. Cinq militants communistes qui se trouvaient alors en réunion dans les locaux, attirés par les cris, se retrouvent alors nez-à-nez avec les jeunes casseurs, dont quatre sont encagoulés.

Les agresseurs, âgés de 15 à 25 ans selon les témoins, se répandent alors en insultes et en provocations contre les militants communistes, qu'ils n'auraient pas osé attaquer du fait de la présence parmi eux d'une femme, une militante communiste par ailleurs membre des forces de police. Une présence déterminante selon Danielle Lebail. "Elle a pu réagir adéquatement à la situation, explique la secrétaire fédérale, notamment en discutant avec eux, et en les retenant assez longtemps pour que la police vienne sur les lieux".

Après avoir menacé de revenir brûler les locaux, les militants d'extrême droite décampent en entendant les sirènes de police. "Ils ne sont même pas partis précipitamment", précise un témoin, qui s'étonne de l'assurance affichée par des jeunes "qui ne cherchent même pas à dissimuler leurs identités et leurs affiliations politiques. L'un deux m'a même dit : 'je suis nazi et je n'ai peur de rien'". Trois membres du groupe sont interpellés par les forces de l'ordre, et sont présentés au parquet dans la foulée. Une plainte a été déposée pour menace et tentative de dégradation de biens. Ultime surprise des militants communistes, "ils avaient l'air étonné qu'on ait appelé la police".

Les commentaires sont fermés

Suivez-nous
tiktok
d'heure en heure
d'heure en heure
Faire défiler vers le haut