Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez © J. Bernard

Wauquiez repris de volée pour sa sortie sur le meurtre de Chloé

Entre erreurs et approximations, le candidat UMP aux régionales en Rhône-Alpes-Auvergne avait pointé du doigt la politique menée par la Garde des Sceaux Christiane Taubira après le viol et le meurtre de la petite Chloé en Nord-Pas-de-Calais la semaine dernière.

A chaque fait divers un peu sordide, critiquer la politique pénale de la majorité gouvernementale est devenu une habitude. Sauf que sur ce coup-là, Laurent Wauquiez aurait peut-être dû s'abstenir.

Le maire du Puy-en-Velay, candidat UMP aux élections régionales en Rhône-Alpes-Auvergne, a mis en cause la politique menée par Christiane Taubira, ministre de la Justice, après le viol et le meurtre de la petite Chloé, 9 ans, la semaine dernière en Nord-Pas-de-Calais, reconnu par un détenu polonais expulsé de France.

"Cela pose à l’évidence toute la question de la politique de remise de peine et de réductions automatiques de Mme Taubira. Par sa circulaire, la Garde des Sceaux a incité à renforcer ces allègements. Ce prédateur en a-t-il bénéficié ? De toute évidence, la politique du gouvernement est à rebours de nos besoins. Mme Taubira fait du désarmement pénal, les Français attendent du réarmement pénal", a notamment déclaré l'ancien ministre à l'AFP.

"Confusion" et "purs bobards" selon Libé

Une sortie qui a entraîné de nombreuses réactions. Libération, dans sa rubrique Intox/Désintox, a pointé "la confusion" et "les purs bobards" de Laurent Wauquiez. "S’il y a eu une erreur, elle n’est pas liée à l’exécution de la peine, mais au prononcé de la peine elle-même", indique notamment le quotidien, expliquant que l'interdiction du territoire ne pouvait être prononcée pour les faits pour lesquels le meurtrier présumé a été condamné. De plus, cet homme a bien été remis aux autorités polonaises en mars 2014, dans le cadre d'un mandat d'arrêt international, ce qui n'a pas empêché son retour en France par la suite, sans que cela puisse être imputé à la politique menée par Christiane Taubira.

Autre raccourci, celui des remises de peines évoquées par Laurent Wauquiez. Un régime mis en place en 2004, sous la droite, donc, précise Libération, alors que les modifications à ce régime apportées par l'actuelle ministre de la Justice ont été promulguées cinq mois après que le meurtrier présumé a été libéré.

Au-delà de la presse, des membres de l'UMP ont également pris leurs distances avec ces affirmations. Bruno Le Maire a notamment jugé "indigne la récupération politique faite par certains" de ce fait-divers. Ce dimanche, Valérie Pécresse, au micro de Radio J, a également expliqué "qu'en l'occurrence, ce n'est pas la politique de lutte contre la récidive des délinquants sexuels qui est en cause".

Wauquiez reconnaît son erreur

Invité ce dimanche du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, il a reconnu que les lois de Christiane Taubira n'étaient pas en action au moment de la libération de l'auteur présumé du meurtre. Mais il a de nouveau dénoncé "le désarmement pénal de la France", ajoutant qu'il "faut revenir sur tout le dispositif de suppression des peines plancher, des sorties automatiques" et "qu'il n'y ait plus de possibilité de remise de peine en cas de violence, pour les multirécidivistes et quand nous avons affaire à des agressions sexuelles."

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