Circuit de la Sure : le sphynx du trail français

Son nom est associé à Voiron et à la Chartreuse. Né en 1906, abandonné puis relancé au fil des années, Le Circuit de la Sure est certainement l'un des plus anciens trails français.

D'aucuns se vantent d'être les plus historiques, les plus géographiques, les plus statistiques, les plus authentiques, les plus atypiques, les plus chronométriques, les plus iconiques, les plus médiatiques, les plus néo-gothiques, etc.

Le Circuit de la Sure se félicite simplement d'être sympathique. "On a juste essayé de proposer un joli parcours, le plus adapté au niveau kilométrage, dénivelé et beauté du paysage." explique Amélie Bonaimé Montagnat-Rentier, l'une des organisatrices.

Il n'empêche que Le Circuit de la Sure existe... depuis 1906.

À cette époque, on marchait. Le premier vainqueur de l'histoire, Joseph Michallat, boucla les 52 kilomètres en 6h08. Mais c'est surtout à un certain Émile Anthoine, champion militaire puis de France du 1 500 m, vainqueur de Bordeaux-Paris à la marche et recordman du monde de 100 km, que le Circuit de la Sure doit sa notoriété. L'année suivante, ils étaient soixante à prendre le départ. La guerre stoppa net la course qui redémarra en 1939, avec un nouveau record établi par le Voironnais Duvernay en 5h08 (1 heure de moins que pour la première édition !). Seconde guerre, second renoncement.

Le Circuit de la Sure est relancé en 1949 et, un an plus tard, est labellisé Championnat de France de montagne (avec l'appui du fameux Émile Anthoine, devenu président de la Fédération française de marche). Le succès est au rendez-vous et ne se démentira plus. "Pour maintenir l'équilibre entre les montagnards locaux et les amis marcheurs, (les organisateurs) imposèrent dans les parties non alpestres la marche comme allure obligatoire". peut-on lire dans un document historique.

Un roc en Chartreuse qui ne tombe pas

Pendant trente-six ans, Le Circuit de la Sure fait la fierté des Voironnais. "Mais pendant ce temps, le monde évoluait, le sport se professionnalisait : les grandes figures ne voulaient plus se déplacer "ad honorem" et leur entraînement augmentait l'écart avec les régionaux. Un dilemme s'imposait : championnat de France avec un énorme budget ou circuit local raccourci, préfiguration des rallyes à mille participants." poursuit la chronique. Les créateurs du Circuit de la Sure ne veulent ni de l'un ni de l'autre. La mort dans l'âme, l'épreuve dans sa forme originelle est abandonnée. On est en 1984.

En 2006 , un siècle après la première édition du Circuit de la Sure, le Spiridon Dauphinois-Voiron-Chartreuse relance la mythique course sous le nom Roc de Chartreuse. La course instaure le passage par le sommet de La Sure en empruntant un maximum de sentiers dans le massif de Chartreuse. Malgré l'appui des collectivités, l'affluence du public sur le parcours et la présence de trailers de haut niveau, le Roc de Chartreuse tombe dans l'anonymat au bout de trois éditions. Sept années creuses passent pendant que les trails se développement partout en France et en Chartreuse, authentique terre de trails.

En 2015, l'association Objectif Sure, composée essentiellement de sportifs et de trailers, relance Le Circuit de la Sure. "Il fallait que cette course mythique perdure, soutient Amélie Bonaimé Montagnat-Rentier. C'est aussi une manière de faire la promotion de notre territoire ." Et la mayonnaise prend.

Dimanche 3 juin, ils seront près de 150 coureurs à prendre le départ du Grand Trail solo (55 km – 3500 D+), et autant sur le Moyen Trail (27,9 km – 1 370 D+), le P'tit Trail (12 km – 500 D+). Les coureurs passeront notamment par le sommet de la Grande Sure (1 920 m), septième plus haute cime de Chartreuse*.

On vous racontera... D'ores et déjà un bon entraînement pour les ultra-trails montagnards de cet été.

* derrière Chamechaude (2082m), Dent de Crolles (2062m), Lances de Malissard (2045m), Grand Som (2026m), Dôme de Bellefont (1958m) et Mont Granier (1933m).

 

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