"J'en ai marre de jouer les guignols sur des marchés de concession où les dés sont pipés"

Moi je ne suis certainement pas "déçu", ni "désenchanté", et la plupart de nos électeurs sont encore du même avis. (...) Charles Ollivier accompagne la conclusion de sa tirade d'un sourire narquois, et d'un plissement des yeux derrière ses petites lunettes sans monture. Son visage rond, son teint pâle, sa poignée de main molle, et le ton onctueux de ses phrases la plupart du temps aimables, ont toujours évoqué pour Laure un personnage d'évêque de la Renaissance..."

"Le nouveau directeur (de la Délivrance, Hermann Fritsch) lève les yeux au ciel.
- Je deviens fou. Le pire, je crois, c'est d'avoir à se battre tous les jours avec les normes de sécurité. (...) Chaque manifestation nécessite une étude et doit être soumise à la commission de sécurité au minimum un mois à l'avance!... C'est de la folie furieuse".

"- Cette fois on a le scoop ma vieille. Tiens-toi bien : Bertrand Langlade démissionne demain.
- Hein ?
- Ouais, il claque la porte du Grand Lyon avec pertes et fracas. Pour protester contre le système d'attribution des marchés publics.
- Mais je pige pas. Langlade est un proche du maire, il peut pas lui faire un coup pareil !
- Langlade m'a dit, je cite : "J'en ai marre de jouer les guignols sur des marchés de concession où les dés sont pipés".

"- Certes, on ne peut pas reprocher au maire d'avoir des amis riches, mais ce n'est pas bien d'accepter des invitations de candidats aux gros marchés de délégation de service public, et ça je sais qu'il l'a fait. (Langlade agite un doigt boudiné sous le nez de Laure.) Pour autant, hein ! je n'ai jamais dit que le maire avait détourné ou reçu de l'argent. Je le crois foncièrement honnête. (...) Mais ce n'est pas le problème, Melle Fortier ! Les résultats sont là : il existe ici des sociétés très puissantes, souvent liées à des intérêts politiques tout à fait opposés à l'idéologie de l'actuelle équipe municipale, ces gens là sont des as du lobbying et le maire ne sait pas toujours leur tenir tête."

"- Ça chauffe avec la mairie. Ils ont eu vent du dossier sur les marchés publics, la salle de spectacle de la Délivrance, l'interview de Langlade, etc... On a eu un coup de fil du cabinet du maire, ils ne veulent pas qu'on passe l'article.
- Quoi ? Ils n'ont aucun droit, on est en démocratie, merde, et la liberté de la presse alors ?
- C'est exactement ce qu'ils ont dit : "Nous sommes en démocratie et vous êtes libres de publier ces articles. Par contre, si vous le faites, nous sommes libres nous aussi de suggérer aux institutions culturelles de ne plus communiquer dans l'Impartial lyonnais.
- Mais ce serait la fin du canard !"

Lire l'entretien avec l'auteur : << Mortelle résidence >>, Un polar fait irruption dans la bataille municipalelien

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