UTMB, marche ou crève

C’est sans conteste la plus célèbre des courses d’ultra-trail de la planète : l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, 170 km et 10 000 m de dénivelé positif. Ou le mythique tour du mont Blanc en moins de deux jours. 2 300 coureurs prennent le départ ce vendredi à 18h.

Ultra-Trail du Mont-Blanc ()

©Pascal Tournaire - UTMB

L'Ultra-Trail du Mont-Blanc, un nom qui fait rêver. Les coureurs en parlent comme de l’“Everest du trail”. Non qu'il soit le plus dur ou le plus long – à format équivalent, la Diagonale des Fous (164 km et 9 917 m de D+) – est nettement plus audacieuse, avec des sols extrêmement compliqués, très techniques et des amplitudes de température très fortes (on peut passer de 25 à 0°C en quelques heures).

Non, l'UTMB n'est pas la course la plus dure du monde. C'est simplement une course hors norme. Un mythe.

Le mythe

UTMB ()

©Pascal Tournaire - UTMB

Si l'UTMB est aussi mythique, c'est qu'il reprend le tracé non moins mythique du tour du mont Blanc, qui se fait habituellement en 6 à 10 jours, à raison de 5 heures de marche quotidienne.

Mythique, l'UTMB l'est aussi par la magie de ses paysages, "3 pays, 7 vallées, 71 glaciers, 400 sommets" : l'arrondi du mont Blanc, l'arête de Bionnassey, la Noire de Peuterey, la Dent du Géant, la paroi des Grandes Jorasses, les pointes sud et nord de l'aiguille du Tour, l'aiguille Verte, la verticale des Drus*... C'est Premier de cordée de Roger Frison-Roche. C'est "le jardin féerique" de Gaston Rebuffat.

Mythique, l'UTMB l'est encore par les héros qui y ont laissé leurs empreintes. Et que la course a modelés. En 2008, à quelques jours de ses 21 ans, du haut de son mètre soixante et onze et de ses cinquante-huit kilos, le Catalan Kilian Jornet, dossard 4048, s'aligne pour la première fois au départ. Personne ne le connaît ou presque. Il est vêtu d'un simple short noir, d'un T-shirt noir sans manches et pourvu d'une bouteille d'eau. Quasiment sans équipement.

Personne ne le prend au sérieux. Pourtant, c'est lui qui donne le rythme très rapidement. Dawa Sherpa, le gagnant historique de l'UTMB, est lâché dès le 39e kilomètre. Kilian Jornet finira à Chamonix à la première place, avec une heure d'avance sur son poursuivant. Coup de tonnerre dans le milieu de l'ultra-running. C'est le plus jeune vainqueur (3 fois) de l'épreuve. C'est aussi le viticulteur beaujolais François d’Haene qui, la même année (en 2014), remporte l'UTMB (en battant le record de l'épreuve), l'Ultra-Trail du mont Fuji et la Diagonale des Fous. Il deviendra le tout premier champion du monde de l'Ultra-Trail World Tour.

La réalité

L'UTMB est une course de légende. À tel point qu'ils sont chaque année des milliers à déposer leur candidature pour espérer être l'un des heureux élus à pouvoir prendre le départ, de nuit, place de l'Amitié, à Chamonix. Alors que pour la première édition, seuls 722 coureurs s'étaient engagés (67 étaient arrivés), trois ans après l'organisation recevait 3 400 demandes d'inscription pour 2 500 places. En 2009, les inscriptions ont même été remplies en... 9 minutes ! Des points de qualification sont désormais requis (en participant à des courses qualificatives l'année précédente). Encore faut-il ensuite passer le barrage du tirage au sort.

Tout cela participe au mythe.

UTMB ()

©Pascal Tournaire - UTMB

Plus que toute autre médaille, le T-shirt de finisher est convoité comme le saint Graal de l'ultra-trail.

Mais, sur les 2 300 participants, tout le monde ne bouclera pas les 170 km et 10 000 m de dénivelé positif dans les temps impartis, c'est-à-dire en moins de 46 heures. L'an dernier, seuls 1 582 coureurs y sont parvenus.

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