Reale, Lacazette et Seguin : les espoirs de l'OL

PORTRAIT - A l’instar des Maurice, Giuly, Rémy, Benzema ou plus récemment Gonalons, ils ont tous pour ambition de percer à l’Olympique Lyonnais. Enzo Reale (18 ans, milieu de terrain), Alexandre Lacazette (19 ans, attaquant) et Nicolas Seguin (20 ans, défenseur), sont de ceux-là. Les points communs ne s’arrêtent pas là. Ces trois jeunes sont, comme leurs glorieux aînés, natifs de la région lyonnaise. Ils jouent aussi à l’OL depuis leur plus jeune âge. Ils ont tous participé activement à la conquête du titre de champion de France amateur 2010. Pour l’OL, les plus belles pépites se situent parfois à quelques encablures de Gerland. Nombreux sont promis à un brillant avenir. Présentations. (Article paru dans le magazine Lyon Capitale de juillet 2010).

Enzo Reale, le petit galactique

Le centre de formation, Enzo Reale le connaît par cœur. Il est là depuis si longtemps, lui, l’enfant des Minguettes. Après deux saisons au club du plateau vénissian, Enzo débarque à l’OL, tout juste âgé de 7 ans. Le 16 décembre 2009, soit douze ans plus tard, le petit Reale prend place sur le banc de touche de Gerland, pour OL-Boulogne. La récompense de tant d’efforts quotidiens. Ce pur produit de la formation lyonnaise résume tout ce chemin parcouru : "Des bons moments, des plus difficiles, des joies, des déceptions. Mais dans l’ensemble, douze saisons de bonheur". Champion de France des benjamins, victorieux du prestigieux tournoi Zinédine Zidane en 16 ans avec l’OL, vice-champion d’Europe des moins de 17 ans, champion d’Europe des moins de 19 ans en juillet dernier, le fils d’Alain, président des Minguettes (actuellement en CFA2) pendant dix ans, a toujours été l’un des plus influents dans les succès de sa génération.

Mais rien n’est jamais acquis. Le natif de Vénissieux a su se montrer patient quand la saison dernière, alors que bon nombre de ses copains de promotion 91 foulaient régulièrement les pelouses professionnelles, il arpentait les terrains d’Aurillac ou de Rodez avec les 18 ans nationaux. Son manque de puissance physique, relatif à son gabarit d’alors, n’était certainement pas étranger à la situation. Mais Enzo s’est accroché, traçant son sillon, sans jamais brûler les étapes. Et de qualités, Enzo en regorge. Doté d’une grande intelligence de jeu, il se caractérise aussi par ses qualités techniques, sa justesse de passe et sa détermination sur le terrain. Nullement découragé, il réalise une fin d’année 2009 de haute volée en CFA, récompensée par cette "première" face à Boulogne. Son adresse devant le but le propulse même, un temps, meilleur buteur du club en CFA, malgré son poste de milieu relayeur.

De son expérience chez les professionnels, le jeune joueur lyonnais en parle comme "un rêve". Le maillot du match, "encadré chez moi", Enzo aurait aimé le salir davantage : "J’espérais tant entrer en jeu et fouler cette pelouse devant ma famille". A la vue des qualités du garçon, ce n’est que partie remise.

Alexandre Lacazette, la pépite guadeloupéenne

05 mai 2010. Alors que l’OL bataille contre l’AJ Auxerre pour un strapontin européen, un jeune joueur entre en jeu à la 77ème minute. Sa première sous le maillot de l’OL. Les spectateurs, plus habitués à voir évoluer les jeunes Tafer, Grenier ou Belfodil, s’étonnent de ce choix de Claude Puel. Les supporters avertis ou les observateurs aguerris sont en revanche loin d’être surpris.

Alexandre Lacazette pose ses crampons à l’OL lui aussi très jeune, à 11 ans. Une formation lyonnaise couronnée de succès résumée par ses propres mots : "que du plaisir dans mon club de cœur". Natif de Lyon, ce fan de Ronaldinho et de Thierry Henry s’impose très vite comme incontournable dans toutes les catégories de jeunes. Très rapide, vif et percutant, il devient le poison des défenses adverses. Régulièrement sélectionné en équipe de France de jeunes, il tarde toutefois à s’imposer en CFA, ses entraîneurs lui reprochant son inconstance et son manque de replacement défensif. Baladé sur tous les fronts de l’attaque au cours de sa formation, utilisé sur les deux ailes de l’attaque, avant-centre, meneur de jeu ou encore neuf et demi, le jeune Guadeloupéen s’accroche. Et il réalise une saison 2009-2010 de très haut niveau en CFA. Meilleur buteur de la réserve, sa protection de balle, sa vision de jeu et son sens du collectif en font l’un des principaux artificiers du titre de champion de France amateur de l’OL. Son entrée en jeu face à Auxerre n’en est qu’une juste récompense.

Cette saison, tout s’est accéléré pour "Gwada". Auteur du but victorieux en finale du championnat d’Europe des moins de 19 ans, il est régulièrement appelé par Claude Puel au sein du groupe professionnel. Ses entrées en jeu sont de plus en plus fréquentes. Dernièrement, contre Sochaux, il a délivré son équipe par un but décisif, son premier en Ligue 1. Le jeune joueur de 19 ans est conscient de la difficulté à s’installer dans la durée, dans un club aux hautes ambitions : "C’est une année déterminante pour moi. Intégrer le groupe professionnel sur le long terme est un véritable challenge". La concurrence sur le front de l’attaque sera une nouvelle fois redoutable cette saison. Parmi les prétendants, il faudra assurément compter sur le jeune Lacazette, pétri de talent.

Nicolas Seguin, l’assurance tous risques

Lui aussi natif de la capitale des Gaules, Nicolas Seguin, 20 ans, possède toutes les qualités du défenseur central moderne. Solide dans les duels, toujours bien placé, guerrier, bon de la tête, il a naturellement tapé dans l’œil de Claude Puel. Propulsé sur le banc de touche des professionnels, de façon régulière entre septembre et décembre 2009, il n’a jamais eu la chance d’entrer en jeu. L’exigeant poste de défenseur central contraint souvent les entraîneurs à différer le lancement des jeunes joueurs dans le grand bain. Particulièrement dans des grands clubs.

Et pourtant, comment ne pas se réjouir de cette "très belle expérience" au contact de "tous ces grands joueurs" tous les jours à l’entraînement. Et ainsi afficher fièrement son numéro 35 sur les bancs de France et d’Europe. Que de chemin parcouru. Après avoir fait ses gammes à Villars-les-Dombes, dans l’Ain, puis à l’AS Bellecour, le Gone rejoint l’OL à 12 ans et deviendra très vite incontournable dans toutes les équipes de jeunes. Régulièrement appelé en équipe de France chez les jeunes, il est un temps repositionné sur le côté droit, pour l’équipe. Mais il retrouve vite sa place de titulaire dans l’axe, "le poste qu’il affectionne le plus" et frappe désormais à la porte du vestiaire professionnel.

Repoussé en CFA début 2010 avec l’arrivée du jeune international croate Dejan Lovren, d’un an son aîné, le jeune défenseur rhodanien ne se décourage pas. Il continue à travailler sans relâche malgré ce recrutement surprenant pour un club privilégiant la formation. Le jeune homme aspire évidemment à jouer davantage. Lorsqu’on a goûté au plus haut niveau… En défense, Sandy Paillot, promu à un bel avenir, s’y est récemment cassé les dents à l’OL. Avec l’arrivée fin août de Pape Diakhaté, Nicolas Seguin a préféré se faire prêter à Dijon, club de Ligue 2, afin de côtoyer le haut niveau de plus près. Il reviendra à Lyon en juin 2011. A l’image de Jérémy Pied (prêté à Metz en Ligue 2 la saison dernière, NDLR), il espère bien réussir là où tant ont échoué.

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