JO - Mustapha Kessous : "Je préfère Lemaitre à Bolt"

INTERVIEW - Mustapha Kessous, ancien journaliste à Lyon Capitale, aujourd'hui reporter au journal Le Monde, publie "Les 100 histoires des Jeux olympiques" aux éditions Puf. A travers une myriade d'anecdotes rédigées sous la forme de nouvelles, ce passionné de sport propose une relecture des plus grands moments de l'histoire des JO.

Lyon Capitale : Il existe déjà beaucoup d'ouvrages sur les Jeux olympiques. En quoi votre livre se différencie-t-il des autres ?

Mustapha Kessous : D'abord, j'avais envie de faire un livre à la fois accessible et léger ; qu'on puisse transporter partout. Le format poche m'a d'ailleurs tout de suite plu. Sur ce point, mon livre se démarque des autres bouquins sur les Jeux olympiques, qui ressemblent souvent à de gros pavés. Et puis, je voulais avant tout raconter des histoires humaines. Tout le monde se souvient de 1968, à Mexico, et des deux points gantés de noir se soulever du podium olympique. Par contre, peu de gens se rappellent que les deux athlètes américains étaient pieds nus, lors de la remise des médailles, en signe de protestation. Ce genre de détails tombe parfois dans l'oubli. Ressusciter ces moments, c'est l'objet de ce livre.

A travers une série de nouvelles, vous revisitez l'histoire moderne des JO, avec pour fil rouge le rapport entre sport et société. Les deux sont-ils liés ?

Lorsqu'on s'intéresse à l'histoire des Jeux olympiques, on s'aperçoit très vite que tout est intrinsèquement lié. La fracture entre les Occidentaux et les communistes, l'émancipation des femmes, des Noirs, tous ces événements, qui se sont produits au cours des dernières décennies, ont évidemment marqué les Jeux. Le sport n'est d'ailleurs plus qu'un prétexte. Ce qui compte, ce sont les histoires humaines. Certains sportifs ont eu un écho incroyable de par leurs exploits.

Existe-t-il encore aujourd'hui des histoires romanesques aux Jeux olympiques ?

Le Sud-Africain Oscar Pistorius*, amputé des deux tibias, court avec les valides. Il symbolise une forme de modernité. Je pense aussi à Christophe Lemaitre, qui est le prototype de l'athlète désintéressé. Lui n'aime que la course. C'est un garçon très timide, avec un vrai mal-être ; mais ça le rend plus humain. Si je devais choisir entre lui et Usain Bolt, je choisirais le Français. A sa manière, Bolt symbolise toute l'exubérance des JO d'aujourd'hui.

* Oscar Pistorius est le premier athlète handisport, spécialiste du sprint, à concourir dans un championnat du monde pour valides.

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Les 100 histoires des Jeux olympiques, éditions Puf, collection "Que sais-je?", 8,74 euros en librairie.

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