Cris : "Si Puel était resté, je serais parti"

Autant le dire tout de suite : les trois journalistes français présents en Autriche ne s'attendaient pas à une telle franchise de la part de Cris. Mercredi, sur une terrasse de l'hôtel des joueurs, le Brésilien a évoqué sa relation avec Claude Puel : "s'il était resté, je serais parti", a-t-il lâché sans détours. Cris qui a officialisé sa nomination au poste de capitaine estime qu'il a "perdu trois ans de sa carrière". Toutefois, avec l'arrivé de Rémi Garde, le "Policier" est bel et bien décidé à continuer de marquer l'histoire du club rhodanien.

De notre envoyé spécial à Zell am See (Autriche).

Avez-vous définitivement tourné la page Claude Puel ?

Cris : Oui. Pour être franc, je n'ai pas très envie de parler de Puel. J'ai déjà tout dit sur lui. Tout ce qui s'est passé entre nous. Il faut tourner la page. Ma tête est tournée vers cette nouvelle saison, à cette préparation d'avant-saison. J'ai envie d'oublier tout ce qui s'est passé durant ces trois dernières années.

Mais pouvez-vous dire que vous êtes encore à Lyon car Claude Puel est parti ?

Oui. Sans problème. Si je suis là aujourd'hui devant vous, c'est qu'il y a un nouvel entraîneur.

Sinon vous seriez parti ?

Effectivement, j'aurai demandé à partir.

Que pensez-vous du nouvel entraîneur, Rémi Garde ?

Je le connais depuis longtemps. Depuis mon arrivée à Lyon. Il travaillait déjà ici. On se parlait souvent. Il a été l'adjoint de Gérard (Houllier). Avec lui, il y a du dialogue, il communique beaucoup... Il n'hésite pas à venir vers moi, à échanger…

Ce que vous ne faisiez plus depuis trois ans ?

Voilà, vous avez tout compris (éclats de rires).

Avez-vous le sentiment de faire parti des joueurs sur qui il peut s'appuyer ?

Il discute beaucoup avec les cadres de l'équipe : Lisandro, Kim (Källström), Hugo (Lloris), Rémi (Vercoutre), Anthony (Réveillère) et moi. Ce qui me semble fondamental pour le bien être d'une équipe.

Avez-vous le sentiment de débuter une deuxième carrière à l'OL ?

Déjà, j'ai perdu trois ans de ma carrière ! Des années que je ne peux pas récupérer. Là, c'est un nouveau départ et pas uniquement pour moi, pour toute l'équipe. C'est une nouvelle saison, un nouvel entraîneur, une nouvelle vie. C'est difficile de dire ce qui va se passer au niveau des résultats. Mais on a retrouvé une bonne ambiance. Après, ce n'est pas encore facile d'échanger même avec le nouvel entraîneur car on est encore un peu tendu surtout les leaders... avec ce qui s'est passé depuis trois ans... On avait perdu du pouvoir. On est encore timide... Il va falloir encore un peu de temps pour digérer et refaire de nouveau confiance. Je pense que ça va venir naturellement.

Que faut-il faire pour que Lyon retrouve son style de jeu ?

Il faut avant tout retrouver du plaisir. D'être à l'entraînement, au sein du vestiaire... Le football c'est une passion, on aime trop ça. Il faut de la joie, des rires... Il faut retrouver cette envie.

Certains joueurs risquent de quitter le club cet été. Vous vous êtes préparé à cela ?

Tous les débuts de saison, c'est le même rituel jusqu'au 31 août (rires). On a l'habitude. Vous (les médias) vous annoncez des joueurs qui vont arriver, d'autres qui vont partir. On est au courant que le club doit baisser son train de vie. Il risque d'y avoir des départs. Cela fait partie de la vie d'un club de football.

Et vous concernant, vous serez toujours Lyonnais ?

Pour l'instant oui ! Non, je rigole. Il me reste deux ans de contrat et j'ai envie de rester.

Vous avez été pas mal critiqué la saison dernière. Comment l'avez-vous vécu ? Cela vous motive-t-il à réaliser une bonne saison ?

Ces critiques ont été dures et j'ai eu beaucoup de mal à les encaisser. Étant donné mon statut de capitaine, mon ancienneté au sein du club, j'ai été la principale cible des médias. Je suis un joueur expérimenté, j'ai vécu des moments bien plus difficiles et je n'ai pas lâché. J'ai fait le dos rond. Cela me donne envie aujourd'hui de retrouver le terrain et de prouver que je ne suis pas encore mort. Par contre, une chose est sûre, je n'ai pas oublié ceux qui se sont acharnés sur moi. J'ai même les noms en tête (rires).

Souhaitez-vous être le capitaine de cette équipe 2011-2012 ?

En fin de saison dernière, j'ai dit que j'avais envie de lâcher le brassard car je ne me sentais pas l'âme d'un vrai leader, d'un capitaine. Même si sans le brassard à proprement dit, je me sens un leader et oui, j'ai envie d'être capitaine. Pour un Brésilien, c'est quelque chose d'être capitaine d'une équipe comme Lyon. Des joueurs comme Anderson, Juninho, Caçapa ont été capitaines ... Comme eux, j'aimerais remporter un trophée en portant ce brassard à l'OL.

Vous avez en parlé avec Rémi Garde ?

Oui.

Et donc ?

Eh bien, il m'a nommé capitaine de l'équipe.

Que pensez-vous du retour de John Mensah ?

C'est un joueur costaud qui peut nous aider. Ça peut être sa saison, pourquoi pas ?

Avez-vous totalement récupéré de vos multiples blessures ?

(Rires). Oh la la, ces cinq blessures. Je n'avais jamais connu ça au cours de ma carrière. Ce n'était pas facile car j'avais l'habitude de jouer tous les matches. Se retrouver écarté des terrains, mentalement, c'était compliqué. Aujourd'hui, j'ai guéri. Je suis tout neuf (rires). Un nouveau Cris.

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