Réforme territoriale : "un hold-up électoral" selon Collomb

Les élus de gauche dénoncent le mode d'élection des conseillers territoriaux qui favoriserait fortement l'UMP. "Une approche partisane inacceptable de la part d'un Président de la République", accuse le maire de Saint-Etienne.

Les élus rhône-alpins n'ont pas tardé à réagir à la réforme territoriale détaillée aujourd'hui par Nicolas Sarkozy. Les grandes lignes étaient, il est vrai, déjà connues : la création de 3000 conseillers territoriaux, siégeant à la Région et au Département, le remplacement de la taxe professionnelle par un impôt assis sur la valeur ajoutée, enfin la restriction des compétences des Départements et des Régions.

Les conseillers territoriaux, des "chauves-souris"

Soucieux d'apparaître nuancé, Gérard Collomb a d'abord évoqué les points positifs des annonces faites par le Président. "Nous avons été entendus dans cette capacité à faire une grande métropole avec Saint-Etienne et Vienne", s'est-il réjoui. Mais pour le reste, il qualifie ces annonces de "fric-frac" et de "hold-up électoral". Le maire de Lyon estime que cette réforme est "trop belle pour être gâchée par des arrières pensées électoralistes", lesquelles suffisent selon lui à "disqualifier la réforme".

Il pointe le mode de scrutin uninominal à un tour pour les conseillers territoriaux, et le suffrage direct avec fléchage pour les conseillers communautaires qui pourrait permettre "à ceux qui ont perdu les élections de devenir majoritaires dans les communautés urbaines". Le maire de Lyon a comparé les conseillers territoriaux à des "chauves-souris, des animaux mal identifiés".

"Atteinte au principe de subsidiarité" pour les Verts

Ses collègues visent aussi l'élection uninominale des conseillers territoriaux à un tour dans 80% des cas (les 20% des sièges restants étant attribués à la proportionnelle). "C'est un mode de scrutin taillé sur mesure pour l'UMP et cette approche partisane est inacceptable de la part d’un Président de la République", attaque le maire de Saint-Etienne, Maurice Vincent.

Encore plus accusateurs, les Verts dénoncent "une manipulation démocratique extrêmement grave qui vise à bipolariser plus encore la vie politique française". "Ce scrutin opaque est taillé sur mesure pour favoriser l'UMP, qui réunit plus de voix au premier tour, sans pour autant être majoritaire au second", précise le communiqué des écologistes. Quant à la suppression de la compétence générale des régions, ils estiment que c'est un "énorme gâchis". "Ces collectivités sont à même de penser les politiques publiques adaptées aux besoins spécifiques des territoires. Les priver de leur capacité d'intervention est une atteinte au principe de subsidiarité".

Président du Conseil régional, Jean-Jack Queyranne n'est pas en reste : "c'est une réforme scélérate contre la décentralisation, (le fruit d') une alliance des technocrates de Bercy et de la pensée néo-jacobine profonde qui est en Sarkozy".

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