Piscine du Rhône, Aqualand lyonnais : "une promesse folle" ?

Les premières mesures pour interrompre la vague d’incivilités dans la piscine du Rhône à l’avenir, annoncées par Jean-Louis Touraine le 2 août – satisfont la CGT. Le syndicat tient toutefois le maire de Lyon, Gérard Collomb, en partie responsable des débordements. Côté Ville, on dit avoir privilégié les 65 000 baigneurs déjà venus profiter des installations. Etat des lieux.

"Il aurait fallu refaire d’abord le bâtiment central et le bassin sud avant de penser au bassin nord, mais il serait arrivé trop tard pour les municipales, attaque le délégué CGT à la Ville de Lyon, Stéphane Haour. Ce que dit Monsieur Touraine est très bien, mais nous ne nous y trompons pas : le maire, lui, voulait proposer un tel bassin 9 mois avant les élections !"

Le bassin nord avant tout : la rénovation à l’origine des tensions ?

Pour celui qui a travaillé 9 ans à la piscine du Rhône en tant qu’agent, le timing des travaux de sa rénovation doit être posté en première ligne pour expliquer la situation. "Première erreur : la mairie a fait la promesse folle d’une "nouvelle" piscine du Rhône. Vouloir offrir au plus vite la zone nord aux Lyonnais sans que le reste des installations soit au niveau, peut se comprendre… Problème : il devait plus ressembler à un Aqualand qu’à une piscine – le prix d’entrée en moins", déplore-t-il.

La livraison de la zone nord métamorphosée en juin 2013 – avec bassin ludique, rivière à courant, pataugeoire pour enfants avec jets d’eau multiples – serait donc à l’origine de "l’effervescence intensifiée" qu'a connu la piscine au long cours du mois de juillet. "Cette promesse était bien au-dessus de l’offre réelle, ajoute Stéphane Haour. Avec le recul, ce choix explique en partie la montée des tensions".

Et si les travaux du bassin sud et du bâtiment central doivent démarrer dès la fermeture de la piscine du Rhône le 31 août, le délégué CGT estime que "ces installations se sont vite révélées hors d’âge pour faire face à une telle affluence", avec une fréquentation maximale de 2 300 personnes par jour. Mais pour le service Sports de la Ville de Lyon, c’était ça ou rien. La Ville estime n’avoir pas eu d’autre choix que de privilégier les 65 000 baigneurs déjà venus se dorer la pilule en juillet dans la piscine en l’ouvrant tout de même. Quitte à ne proposer au public qu'une partie des installations.

"Tout peut repartir en cacahuète à tout moment"

Deuxième erreur de la Ville pour la CGT : "le nombre de maîtres-nageurs et d’agents nécessaires pour encadrer tout le monde a été minimisé. Insuffisant au début de la saison, il explique aussi comment nous en sommes arrivés là..." Cette erreur a, selon lui, entraîné la prise de conscience qu’il fallait chez Gérard Collomb, la hausse de la médiation – à 12 maîtres-nageurs et 14 agents de sécurité par jour – ayant contribué à apaiser les esprits.

La Ville juge, quant à elle, avoir déjà répondu à l'attente et pris la juste mesure de la centaine d’incidents qu'elle a répertoriés dans ses rapports en juillet, renforçant surtout la sécurité à l’extérieur où ils se sont produits en majorité. Le délégué CGT prévient cependant : "Nous restons sur le qui-vive car les agressions qui ne se déroulent plus au sein même de la piscine se déplacent dans les files d’attente, et vice-versa… A l'extérieur comme à l'intérieur, tout peut repartir en cacahuète à tout moment. Pourtant, nous réclamons depuis 12 ans la signalisation à l’entrée que la Ville vient de promettre ! Il serait temps de passer de la promesse aux actes !" La livraison de la piscine du Rhône dans sa configuration définitive est prévue pour juillet 2014. La piscine du Rhône deviendra une piscine ouverte à l'année, et les municipales seront touchées-coulées. La polémique aussi ?

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