Lyon : la reconnaissance faciale loin des projets de la ville

Alors que Christian Estrosi, maire de Nice, vient de lancer la première expérimentation de reconnaissance faciale sur la voie publique en France, ce dispositif de sécurité n’est pas à l’ordre du jour à Lyon.

C’est à l’occasion de son carnaval annuel que la municipalité de Nice a décidé d’expérimenter ce dispositif avec la participation de 1 000 personnes volontaires. Outil technologique pointu, le logiciel Any Vision permet de reconnaître une personne de profil ou à partir d’une photographie vieille de 30 ans. Chrisitian Estrosi voit en cette avancée technique un dispositif qui pourrait permettre, à l’avenir, de surveiller les déplacements d’individus “fichés S” dans la cité des Anges, marquée par l’attaque de la promenade des Anglais en 2016.

Un dispositif trop complexe et onéreux

Jean-Yves Sécheresse, adjoint au maire de Lyon chargé de la sécurité, déplore l’initiative qu’il juge trop coûteuse pour “des résultats niçois qui ne sont pas à la hauteur des espérances”. La ville de Lyon n’envisage donc pas la possibilité d’un tel dispositif et privilégie “l’utilisation de moyens humains tels que les policiers municipaux et nationaux, les travailleurs sociaux et les associations de médiation”, à l’instar de la reconnaissance faciale qu’il juge “coercitive”.

Outre la question du droit à la vie privée, M. Sécheresse désapprouve vivement la multiplication de caméras de vidéosurveillance à Nice. Elle engendre, selon lui, “une surproduction d’images qui deviennent de plus en plus difficiles à traiter”. Néanmoins, afin d’assurer une politique de sécurité “plus souple mais maximale”, la municipalité mise sur un système de caméras nomades uniquement en service lors d’évènements ponctuels.

Lyon ne compte pas se soumettre au “Big Brother électoral”

Jean-Yves Sécheresse juge l’initiative de cette expérimentation “conforme aux attentes de la clientèle” électorale niçoise puisque le maire de Nice doit faire face à son grand adversaire politique, Éric Ciotti, surnommé le “Monsieur sécurité”. “Un Big brother électoral”, ironise l’adjoint en charge de la sécurité à Lyon.

A Lyon, malgré certaines violences en marge des manifestations des Gilets jaunes, la question de la reconnaissance faciale n’attire guère plus d’attention. Elle pose néanmoins la question de la “loi anticasseur” qui interdirait aux manifestants de dissimuler leur visage. Cette nouvelle législation, à laquelle l’adjoint au maire est favorable “à condition qu’elle soit appliquée par un juge et non par un préfet”, serait suffisante pour identifier les fauteurs de troubles lors de manifestations.

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