Ecran géant de la fanzone place Bellecour lors de l’Euro 2016 © Tim Douet

Lyon : qu'est-ce que va changer le partenariat sécurité avec Barcelone ?

Lyon et Barcelone se sont associées à travers le projet Secur'Cities cofinancé par la commission européenne. Lyon recevra 1,6 million d’euros qui seront investis dans du matériel de sécurisation de l’espace public.

Lors d'une conférence organisée ce vendredi à la mairie de Lyon, en compagnie de membres des services de la ville de Barcelone, Jean-Yves Sécheresse, l'adjoint à la sécurité de Gérard Collomb a présenté le projet Secur'Cities, dont Lyon Capitale avait parlé en début de semaine. Ce cofinancement européen va apporter un budget de 2,78 millions d'euros, répartie à hauteur de 1,6 million pour la ville de Lyon et 1,4 million d'euros pour Barcelone. 

“Le risque zéro n'existe pas”

Lyon va utiliser ce budget sur deux axes. Le premier concernera les manifestations sur l'espace public. Chaque année, la ville reçoit 1300 dossiers de demande de manifestation “Un chiffre en augmentation de 40% depuis une dizaine d'années, alors que le contexte sécuritaire a beaucoup évolué”, note Régine Poulet, directrice des services de sécurité et de prévention à la ville de Lyon. Dans ce cadre, la ville va proposer de passer des conventions avec les organisateurs de petits événements pour proposer du matériel : comme des talkies-walkies, des chasubles ou encore du petit matériel anti-bélier. La municipalité va aussi créer un catalogue d'une cinquantaine de sites mis à disposition pour les manifestations en précisant les bonnes conditions d'utilisation de ces espaces. “Le risque zéro n'existe pas, toutes ces mesures servent à baisser la vulnérabilité des sites”, poursuit la directrice de la sécurité. La ville assure néanmoins que les petites manifestations de quartiers pourront avoir lieu dans leurs lieux habituels sans être obligatoirement réorientées vers les lieux présents dans cette liste. 

Le second axe concernera le mobilier urbain. “Des réflexions sont en cours pour tester et acheter du matériel comme des caméras nomades, afin de couvrir ponctuellement certains espaces qui n'ont pas de vidéosurveillance ou certains événements”, détaille madame Poulet. Des caméras déjà utilisées durant l’Open Parc Tête d’or. “On réfléchit aussi à des systèmes de signalisation lumineuse et de sonorisation”, poursuit-elle. Un logiciel de reconnaissance de signature sonore est aussi à l'étude pour “identifier les bruits anormaux”, comme un cri ou une explosion, afin de braquer les caméras sur la source de ce son. 

“Lyon est une référence en terme de sécurité”

De son côté, la ville de Barcelone va investir cet argent européen dans l'amélioration de la protection physique des espaces et la modernisation de son système de vidéosurveillance. Une modernisation devenue indispensable, notamment après l'attentat qui a touché les Ramblas en août 2017. Barcelone va aussi créer un catalogue des espaces accueillant des manifestations. “Barcelone va tirer profit de l'expérience de la ville de Lyon parce que Lyon est une référence en terme de sécurité”, a commenté Jordi Samso Huerta, directeur général adjoint de la sécurité et prévention de la ville catalane. 

Il faut qu'à Barcelone comme à Lyon, on continue de s'amuser et de se rassembler”, a assuré Jean-Yves Sécheresse. Des réunions de travail vont avoir lieu entre les deux villes dans les 36 mois à venir. Entre temps, Lyon et Barcelone vont prospecter sur les bonnes pratiques dans différentes villes européennes. Un benchmarking nécessaire selon Jean-Yves Sécheresse puisque “d'ici trois ans, le risque terroriste aura probablement évolué. Donc il faut continuer de réfléchir”. 

Barcelone, toujours un modèle ?

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