Législatives : l'euphorie, la grande absente de Villeurbanne

Au soir du premier tour de ces élections législatives, les partisans de Bruno Bonnell ont accueilli les résultats comme une évidence, pendant que le Parti socialiste de Najat Vallaud Belkacem est resté muet jusqu'à l'unique et brève déclaration de l'ancienne ministre. Une soirée sans liesse, pour les deux candidats de Villeurbanne.

Dimanche 11 juin, au QG de Bruno Bonnell à Villeurbanne, une petite trentaine de militants sont présents. Dans une ambiance chaleureuse, mais loin d'être euphorique, l'homme d'affaires et son équipe accueillent les premières estimations avec une joie expresse, presque attendue. Sérénité, est le maître mot de la soirée, quand bien même ils préfèrent se qualifier d'« optimistes ». Les militants ont profité du cadre du Jardin d'Aline, le restaurant qu'avait loué le candidat La République En Marche, pour passer «un moment ensemble». Mais loin de la liesse à laquelle on aurait pu s'attendre, c'est une atmosphère paisible qui règne sous les ballons bleu blanc rouge placés là pour l'occasion.

Optimisme et sérénité pour Bruno Bonnell

Malgré la vague En Marche qui a saisi la France hier soir, Bruno Bonnell et ses sympathisants sont très vite retournés à leurs occupations. “On se sent décontracté là !“ lance le candidat, un Perrier à la main. C'est presque comme s'il mimait le soulagement. Quant au deuxième tour, il affirme ne pas être particulièrement serein : “Il faut continuer de convaincre, toujours avec la même détermination. Il faut respecter la décision des électeurs en prouvant que même si on n'est pas semblable, on peut se rassembler.“ Et l'ancien dirigeant d'ajouter : “Avoir le vent en poupe c'est agréable, mais il ne faut pas oublier qu'il y a un deuxième tour !“ Plusieurs téléphones à portée de main, les yeux rivés sur son ordinateur, Jimmy Brumant, le référent des Jeunes avec Macron, actualise avec abnégation la page des résultats définitifs. Il s'active pendant que Bruno Bonnell, serein, circule et répond aux questions des journalistes. Le sourire aux lèvres, il clame “Et ce n'est pas moi qui le dis !“ lorsqu'à la télévision, le journaliste parle du triomphe des candidats La République En Marche. Une militante affirme tout de même : “Je suis ravie, enchantée même ! On a compris qu'il fallait rester dans les pas de Macron pour pouvoir construire quelque chose de durable. Maintenant on attend la suite et on reste positif”. Un triomphe sans doute, mais qui ne suscite pas pour autant l’euphorie.

Sourire de façade pour Najat Vallaud-Belkacem

Rue Michel Servet, au Parti socialiste, l’ambiance est tout autre. Fermé toute la soirée, le QG n'a ouvert que pour quelques militants et journalistes venus recueillir la réaction de Najat Vallaud-Belkacem à 23h. Un sourire de façade qui laisse transparaître l'immense déception de la candidate face à la vague de la République En Marche. En quelques minutes à peine, la socialiste rappelle que “la majorité absolue est dangereuse pour la démocratie“ et appelle au pluralisme politique en invitant les électeurs de gauche, mais aussi tous les abstentionnistes à se mobiliser au deuxième tour, pour “peser sur le cours des choses et […] se diversifier pour une démocratie vivante.“ Puis signe sa courte déclaration pour un attendu : “J'entre dès maintenant de nouveau en campagne, plus motivée que jamais. Rien n'est joué pour l'instant, et je l'emporterai” sous les fervents applaudissements des quelques militants présents, avant de rentrer dans le local du Parti socialiste, sans répondre aux questions des journalistes.

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