Dix ans à la tête du Grand Lyon : le bilan (comptable) de Collomb

A l'occasion de la présentation du compte administratif de 2011, le président de la communauté urbaine a fièrement présenté les indicateurs de sa "bonne gestion" : maitrise des dépenses, contrôle de l'endettement et explosion de l'investissement. Mais la pression fiscale demeure forte.

Ce lundi, la communauté urbaine présentait son compte administratif. Le 10e de Gérard Collomb à la tête du Grand Lyon "Ça se fête", a badiné ce dernier. Ses indicateurs montrent un souci de maîtrise des dépenses, le dynamisme des investissements mais une pression fiscale qui ne s'atténue pas.

Quels investissements ?

Depuis 2001, les recettes de fonctionnement ont progressé de 18,1% en euros constants contre + 8,9% pour les dépenses de fonctionnement. "Notre autofinancement a cru de façon considérable, de 49,8%", se réjouit Jacky Darne, vice-président au Grand Lyon. La dette ne recule pas, mais reste sous contrôle (1265,7 millions d'euros, + 5,2% en dix ans en euros constants). La collectivité a une capacité de désendettement qui passe de 8 ans en 1999 à 3,9 ans à présent.

C'est un signe de bonne santé. Revers de la médaille : certains demandent à présent des baisses d'impôt. Jacky Darne soutient pourtant que "la pression sur les habitants n'a pas augmenté". Sa démonstration : la hausse des recettes (36,9%, en euros courants) est inférieure à celle, cumulée, de la population (+ 8,6%), de l'inflation (+ 19,3%) et de la hausse du PIB (+ 10,7%). Les taux de prélèvements obligatoires sont en effet rapportés à la richesse nationale.

En tous cas, la collectivité investit à plein régime : 120 millions d'euros en 1990, 160 millions en 1996, 223 millions en 2002, 520 millions à présent. "On a multiplié par 2,3 notre investissement depuis dix ans", résume Jacky Darne (en euros courants). Parmi les 520 millions d'euros de 2011, figurent notamment le tunnel de la Croix Rousse (62 millions), les acquisitions foncières à la Part-Dieu (15 millions) et Confluence (12,1 millions).

Comme d'ordinaire, c'est Baptiste Dumas (radical de droite) qui a porté le fer lors du débat. Il a opéré une distinction entre la rénovation du bord de la Saône - "dépenses de bien-être et de confort" - et le prolongement du métro, le pont Schuman ou une zone d'activité, plus riches "en retombées économiques". Selon lui, il faut privilégier les "investissements productifs".

Un problème d'absentéisme ?

L'élu d'opposition a pointé "le coût prohibitif" du restaurant communautaire. "C'est un gouffre. Quand un agent paye 3,60 euros le Grand Lyon rajoute 16 euros". Le radical déplore aussi l'augmentation des effectifs, 400 sur dix ans : "L'Etat parlait, il y a peu, d'un non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. Au Grand Lyon, quand trois fonctionnaires partent, ils sont remplacés par quatre qui arrivent". Surtout le Villeurbannais pointe l'absentéisme qui s'élève selon lui à 29,9 jours par agent et par an.

"Chaque jour qui passe, 580 agents sont absents", complète-t-il. Jacky Darne n'a pas répondu sur ce point, promettant d'y revenir en commission. Il a estimé que la hausse du personnel a accompagné celle de la population, avec l'arrivée de nouvelles communes (Givors, Grigny, Lissieu) et la prise de nouvelles compétences. Quant au restaurant communautaire, il a souligné qu'il n'était pas terminé, hébergé aujourd'hui dans des pré-fabriqués.

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