Baisse de l'endettement : merci la crise ?

Le conseil municipal de Lyon a voté lundi soir le compte administratif. Un moment clé de la vie municipale puisqu’il s’agit de valider la gestion financière de la municipalité. Opposition et majorité se sont surtout envoyées des arguments souvent de mauvaise foi

Tous les élus qui sont intervenus ce lundi en conseil municipal ont qualifié le compte administratif de “photographie” de la gestion de la majorité de Gérard Collomb. Ce document financier recense les recettes et les dépenses de la Ville de Lyon. Après avoir souligné que les comptes étaient plutôt bien “tenus”, les conseillers municipaux d’opposition ont soulevé leurs points qui fâchent.

48 000 euros pour réparer un disjoncteur

L’UMP par la voix de Laurence Balas a regretté que la ville de Lyon investisse moins que prévu en temps de crise alors que toutes les collectivités locales et l’État ont participé à des plans de relance. Comble d’une ironie qui n’a pas échappé à Gérard Collomb, elle a même vanté le plan de relance mis en place par Jean-Jack Queyranne à la région Rhône-Alpes. Trois mois plus tôt, lors de la campagne des régionales, les candidats de la droite déploraient pourtant l’immobilisme du président de région.

Denis Broliquier regrettait lui l’importance du coût de menus travaux. “60 000 euros pour faire changer deux portes extérieures, 48 814 euors pour la réparation d’un disjoncteur ou encore plus de 7 000 euros pour la création d’un rangement sous un escalier dans une crèche”, a dénoncé le maire divers droite du 2e arrondissement reprochant à la majorité d’imposer un cahier des charges trop élevé dans ses appels d’offres et donc de permettre aux entrepreneurs de se “faire les meilleures marges sur le dos des collectivités”. Gérard Collomb lui a répondu avec humour que s’il s’agissait des seuls critiques qu’il avait à formuler à propos de la gestion de la ville de Lyon, il s’occuperait désormais lui-même de faire ces travaux.

Merci la crise ou la faute de la crise ?

La mauvaise foi a aussi touché la majorité du maire de Lyon. Ainsi à l’heure de faire le bilan sur la partie endettement, les élus se sont auto-congratulés. La Ville de Lyon a drastiquement augmenté sa capacité de désendettement. De 9,4 années en 2009, elle tombe à 5,9 années en 2010. Alors même que la dette a légèrement augmenté. Richard Brumm, l’adjoint aux finances de la ville, a discrètement laissé entrevoir les causes de ce miracle budgétaire. “Les taux de la BCE ont baissé de manière significative”, a-t-il expliqué. En juin 2008, les taux d’intérêt de la Ville de Lyon était de 4% aujourd’hui, ils sont de 1%.

Les différents groupes qui ont souligné la gestion exemplaire de la ville de Lyon ont eux oublié de soulever cette explication se contentant de se féciliter de la hausse de la capacité de désendettement. En revanche, ils n’ont cessé de fustiger le désengagement de l’État. Pourtant la dotation de l’État a augmenté de 2%. “Elle aurait baissé si la population de la ville n’avait pas augmenté de 6%. Elle aurait diminué de 0,6%. L”État n’est pas généreux avec nous et c’est un problème”, précise Richard Brumm.

Collomb vante son modèle lyonnais

Nationalisant le débat, Gérard Collomb a fini par mettre au défi les élus UMP de lui apporter un compte administratif d’une ville de la taille de Lyon géré par l’UMP semblable au sien. Un défi presque irréalisable puisque la plupart des grandes villes à part Marseille sont dirigées par la gauche. “Le modèle lyonnais n’est pas abstrait et il peut se transposer ailleurs. Nous menons une politique de saine gestion. Nous ne transférons pas la dette sur les générations à venir. Il est plus facile de céder à la tentation du laisser aller”, a-t-il conclu. Une manière astucieuse d’attaquer un gouvernement qui, comme sa majorité l’avait martelé plus tôt, ne tient pas son budget et ses frais de fonctionnement.

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