Benjamin Badouard, coprésident du groupe Les Ecologistes à la Métropole de Lyon, est l'invité de 6 minutes chrono / Lyon Capitale.
Après la vive interpellation d'Audrey Hénocque par un candidat aux élections municipales à Lyon et les menaces et intimidations contre Grégory Doucet et Bruno Bernard, le coprésident du groupe Les Ecologistes à la Métropole de Lyon. "Il y a aussi un climat depuis un petit moment porté par nos opposants, porté par des collectifs où il y a beaucoup d'opposants à l'intérieur et qui créent ce climat effectivement de tensions où il y a beaucoup de mauvaise foi, il y a beaucoup de malhonnêteté intellectuelle, voire de mensonges", relève Benjamin Badouard.
Il tacle aussi la droite lyonnaise qui souffle sur les braises sur les nombreux projets de la Presqu'île : "la droite se trompe et ce n'est pas nouveau, on l'a vu en 2006, 2006 et 2007 avec les berges du Rhône, à l'époque ils disaient que c'était une malchance et que c'était idéologique d'enlever toutes ces voitures, donc ils ont déjà raté le train de l'histoire sur ces urbanisations à l'époque, aujourd'hui ils ratent de nouveau le train de l'histoire, tant pis pour cette droite, ses opposants, nous on va continuer parce qu'on le voit, on l'a encore vu ce week-end et tous les week-ends, dès qu'il fait beau et même quand il ne fait pas beau en ville il y a énormément de monde, énormément de piétons, ça fonctionne donc on va y aller".
La retranscription intégrale de l'entretien avec Benjamin Badouard
Bonjour à tous et bienvenue, vous regardez 6 minutes chrono, le rendez-vous quotidien de la rédaction de Lyon Capitale et aujourd'hui nous sommes avec Benjamin Badouard, bonjour. Vous êtes coprésident du groupe Les Écologistes à la métropole de Lyon, je voulais revenir avec vous sur le climat de cette pré-campagne municipale et métropolitaine, on est à un an du scrutin et on vient de vivre plusieurs séquences on va dire un peu anormales, Audrey Hénocque interpellée vivement d'aucun par d'une agression par un candidat aux élections municipales lors d'une inauguration ou en tout cas d'une visite de chantier Place Bellecour, le domicile de Bruno Bernard qui a été tagué, des menaces aussi de divulguer l'adresse de Grégory Doucet, comment vous expliquez et comment vous vivez ce climat de tensions exacerbées à un an des élections municipales ?
Effectivement c'est arrivé sur ces derniers jours, en quelques jours il y a eu plusieurs menaces et intimidations, néanmoins c'est dans un climat national, même international, qui est pas nouveau une certaine tension et c'est pas nouveau aussi sur la métropole de Lyon depuis le début du mandat, malheureusement, il y a plusieurs élus, des maires d'arrondissements, des maires de villes autour de Lyon qui ont été directement menacés soit par des tags, soit autrement, qu'ils soient de l'opposition ou de la majorité, donc malheureusement c'est pas nouveau. Effectivement ça se tend peut-être un peu, je sais pas si c'est totalement lié, en tout cas pour ces menaces aux élections municipales, mais ce qui s'est passé la dernière fois avec Audrey Hénocque, que ce soit avec Bruno Bernard, Grégory Doucet, c'est grave, ces intimidations elles doivent cesser, en tout cas nous on va pas se laisser faire évidemment, on n'a pas peur de ces intimidations et on doit débattre clairement dans un état de droit, sereinement, de façon constructive, démocratiquement, apaisée, c'est comme ça qu'on arrive à faire avancer les projets et en débattant du fond, projet contre projet, pas par de la violence.
Vos opposants vous ont souvent reproché d'opposer les Lyonnais, de les mettre à cran, est-ce que c'est ce qu'on voit là aussi aujourd'hui ? normalement plus on s'approche de la fin du mandat, plus les choses s'apaisent, plus la cote de popularité des élus progresse, on a l'impression que ça ça marche pas à Lyon, ça marche pas avec vous, comment vous expliquer cet écolo-bashing qui prenne toujours plus de force ?
Je crois qu'il y a deux climats de tensions, il n'y a pas la même chose, il y a vraiment les menaces qui ont été faites là quasiment physiquement ou en tout cas par des tags très injurieux et menaçants, ça c'est une sorte de menace inadmissible et il y a aussi un climat depuis un petit moment porté par nos opposants, porté par des collectifs où il y a beaucoup d'opposants à l'intérieur et qui créent ce climat effectivement de tensions où il y a beaucoup de mauvaise foi, il y a beaucoup de malhonnêteté intellectuelle, voire de mensonges, et là effectivement ça crée ce manque de confiance envers des élus, ça crée cette tension, donc ça c'est problématique, mais après oui je pense que la droite, l'opposition parie sur ce clivage très fort, nous on n'est pas dans le clivage clairement, on l'a vu, les consultations il n'y a jamais eu autant, après on se base sur un programme, on se base sur un cadre, il n'y a jamais eu autant de consultations, on écoute, on est proche des gens, simplement je pense que la droite pour exister, elle est obligée de cliver, elle est obligée de faire du bruit et elle va souvent sur la forme, on l'a vu, et pas forcément sur le fond, ça c'est un problème, mais ça clive.
Les autres menaces, celles qui concernaient Bruno Bernard à Grégory Doucet, elles étaient aussi sur le fond, puisque ce qui était reproché c'était des tags a priori qui viendraient plutôt de l'ultra gauche, qui vous reprochent votre politique en matière sociale, est-ce que ça finalement ça ne montre pas aussi peut-être une forme d'impasse dans votre politique, c'est-à-dire que vous êtes accusé sur votre droite d'avoir mené une mauvaise politique, mais aussi sur votre gauche, puisque là on vous reproche pour le coup de remettre des familles à la rue.
Evidemment c'est pas simple, je comprends, on peut comprendre la détresse de ces personnes qui pour beaucoup vivent à la rue, ou aident ces personnes qui vivent à la rue, c'est important, pour autant là il y a une irresponsabilité avec ces menaces et en plus une injustice, parce que ce qu'il fait à Lyon sur ces sujets de la solidarité en général et sur l'hébergement d'urgence, je crois qu'il n'y a aucune collectivité en France qui fait autant entre la ville et la métropole, on a multiplié par 50 je crois le budget de l'hébergement d'urgence à la métropole de Lyon, à la ville de Lyon également, c'est énorme donc il y a effectivement une certaine injustice, après effectivement c'est le lot des personnes qui sont en majorité, qui sont au pouvoir d'être critiquées et par la gauche et par la droite, c'est un peu logique.
Peut-être que vous n'êtes pas au bout de vos ennuis puisque là vous allez finalement sur une séquence encore de travaux intenses pendant quelques mois et puis il va y avoir finalement à partir de cet été tout ce qui va concerner la presqu'île, la ZTL, la place Bellecourt, rive droite visiblement c'est plutôt abandonné, mais c'est une période de chantier encore intense et de bouleversements majeurs en presqu'île, est-ce que vous pensez que ça peut être un moment charnière et peut-être un moment dangereux de votre mandat ?
Depuis le début du mandat on est dans le risque en fait, on prend le risque d'avancer pour Lyonais, on fait des projets pour Lyonais, pour l'avenir, on pense pas nous à la prochaine élection, on pense à la prochaine génération et je crois qu'à droite est vraiment dans cette prochaine élection et en fait moi je suis assez serein pour ce qui est en tout cas de la presqu'île, des piétonisations sur une partie de la presqu'île, les piétonisations, les zones à trafic limité elles existent de partout en Europe, en Italie ça fait 25 ans, qui va se plaindre aujourd'hui des très belles villes, des très beaux centres-villes d'Italie ? Là toutes les piétonisations qu'on a fait devant les écoles, on revient dessus, on remet des voitures, la rue Emile Zola dans la presqu'île et la place des Jacobins, on revient dessus également, je ne crois pas que ce soit la bonne solution et la droite je crois se trompe et c'est pas nouveau, on l'a vu en 2006, 2006 et 2007 avec les berges du Rhône, à l'époque ils disaient que c'était une malchance et que c'était idéologique d'enlever toutes ces voitures, donc ils ont déjà raté le train de l'histoire sur ces urbanisations à l'époque, aujourd'hui ils ratent de nouveau le train de l'histoire, tant pis pour cette droite, ses opposants, nous on va continuer parce qu'on le voit, on l'a encore vu ce week-end et tous les week-ends, dès qu'il fait beau et même quand il ne fait pas beau en ville il y a énormément de monde, énormément de piétons, ça fonctionne donc on va y aller et on va continuer à porter ce beau projet pour la ville de Lyon et la métropole.
Toujours pas d'obligation de construire aux normes passives pour toutes les nouvelles constructions...
Faire des "voies lyonnaises" pour vélo au lieu de supprimer réellement l'utilisation de voitures individuelles...
on perd un temps fou avec les EELV.
Ce ne sont pas de réels écologistes, mais des greenwashers.