Procès Gologan - 1 -

1ère journée
Le gang des barbares

Un portique de sécurité a été installé provisoirement à l'entrée de la 16e chambre correctionnelle du palais de Justice, rue Servient. Deux policiers fouillent minutieusement chaque personne qui pénètre dans la salle C.
Pendant une semaine (du 2 au 6 juillet), se tient le procès du réseau mafieux Gologan : trente deux Roumains suspectés d'avoir jeté, comme du vulgaire bétail, cinquante deux filles, la plupart mineures, sur les trottoirs lyonnais, pour s'y prostituer. C'était entre 2004 et 2005.
Quinze prévenus sont jugés à Lyon, les autres étant, soit en fuite quelque part en Europe, soit entre les mains de la justice roumaine.
Dans le box des accusés, un grand costaud focalise toute l'attention, y compris celle du président du tribunal correctionnel Fernand Shir. C'est Ilie Gologan, le chef du clan. Tee-shirt blanc, pantalon de jogging gris aux trois bandes blanches Adidas, montre clinquante au poignet, l'homme a une carrure de rugbyman, crâne rasé et gros muscles.

"Le parrain" du cours Charlemagne
A Iasi, grande ville universitaire à l'Est de la Roumanie où il menait grand train, on le surnommait "le propriétaire du cours Charlemagne". Pendant quasiment deux ans, il imposa sa loi en expulsant manu militari les prostituées qui n'étaient pas "estampillées" Gologan, et en intimidant les siennes. Il pouvait compter sur Ionel Civrariu, assis à côté de lui. Sous son air mièvre, ses yeux bleus, sa moustache bien taillée, se dissimule un homme d'une extrême violence, alias "le coupeur". Usant de son cutter pour punir les filles récalcitrantes ou peu rentables.
Six d'entre elles sont assises dans la salle. Roxana, Cristina, Elena, Alexandra, Carmen et Istrate ont le courage d'affronter leurs bourreaux les yeux dans les yeux, en se portant parties civiles. Dans le box des accusés, les inculpés restent impassibles.

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