© Tim Douet

Lyon : les trois accusés du meurtre de Nordine Agaguena acquittés

Les jurés de la cour d’assises de Lyon ont suivi les réquisitions de l’avocat général, qui avait demandé l’acquittement des trois individus accusés du meurtre du parrain du trafic de cannabis abattu à Meyzieu le 24 juillet 2014. Ils sont aussi relaxés des accusations de tentative d’homicide.

Acquittement général dans le premier grand dossier de banditisme de l'année aux 24 Colonnes, ce mercredi. Après délibéré, en fin d'après-midi, les neuf jurés ont décidé de ne pas condamner les trois accusés du meurtre de Nordine Agaguena, suivant les réquisitions du ministère public, prononcées dans la matinée. “C'est avec une grande insatisfaction que je constate que ne peut pas être faite la preuve imputable, ni sur l'intention, ni sur la préparation, ni sur l'exécution”, avait plaidé Jean-Michel Prêtre (lire ici). L'avocat général, qui ne retenait donc pas les arguments martelés la veille par Me Florent Girault*, conseil de la famille du défunt, sur la provenance de l'arme du crime et le lieu de découverte de la voiture du commando l'ayant commis.

Si les liens des accusés avec le milieu lyonnais sont apparus comme évidents au fil des six jours d'audience (deux d'entre eux sont incarcérés dans un dossier de trafic de stupéfiants), leur culpabilité dans cette affaire de meurtre n'a pas résisté à l'examen des charges. Le dossier tenait en grande partie sur les témoignages de la famille de la victime et les lettres contenues dans la clé USB retrouvée sur le défunt, qui évoquaient un contentieux avec les accusés, sur fond de trafic de drogue. Quant au témoignage sous X, il s’est révélé à l'audience provenir du fils de Nordine Agaguena. La cour a par ailleurs estimé qu’elle manquait d’éléments pour établir l’existence même de la tentative de meurtre supposément commise dix jours plus tôt.

Cette décision satisfait les avocats de la défense. “Il n'y avait même pas de quoi les accuser, il est rarissime de voir une telle machine se mettre en marche avec un pseudo-mobile et une absence d'alibi qui suffisent à envoyer en cour d'assises”, commente Me Julien Charle. La famille de la victime n'ayant la possibilité de faire appel que sur les dispositions civiles, cela ne remettrait pas en cause l'acquittement.

* Me Girault n'était pas disponible pour répondre à nos sollicitations.

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