Avocate au palais de justice de Lyon @Hugo LAUBEPIN
Avocate au palais de justice de Lyon @Hugo LAUBEPIN

Il tirait des feux d'artifice sur le RAID lors des émeutes à Lyon : "J'ai fait de la merde, c'est tout"

Un homme de 29 ans a été condamné ce mardi à neuf mois de prison en semi-liberté pour avoir tiré des feux d'artifices en direction de policiers du RAID, le 30 juin à Lyon.

"J'ai fait de la merde, c'est tout. Je ne sais pas quoi vous dire." Ce mardi, dans le box des prévenus, M. 29 ans, père d'une enfant issue d'une union passée, n'a pas les mots pour décrire son acte. Le 30 juin dernier, il a été interpellé en soirée, rue Grenette à Lyon, pour avoir, selon deux policiers, tiré des feux d'artifice en direction d'un blindé du RAID, puis des deux agents, descendus de leur véhicule. Le tout dans un "contexte" qu'a tenu à rappeler tout au long de cette journée, la procureur, de "quasi-guerre civile".

Un homme en phase de réinsertion

Micro-entrepreneur spécialisé dans le nettoyage de cabinets médicaux, l'homme n'est pas un primo-délinquant. M. compte neuf mentions inscrites à son casier judiciaire, notamment pour des violences sur personne dépositaire de l'autorité publique. Il a passé deux ans en prison pour vol aggravé, et huit mois pour conduite sans permis de conduire.

"M. se retrouve en face de policiers du RAID et n'hésite pas à leur tirer dessus, alors même qu'ils sont descendus de leur véhicule, tance le ministère public. Et d'ajouter : "Son comportement est inqualifiable." La procureure requiert alors deux ans de prison ferme, assortis d'une interdiction de paraître à Lyon pour trois ans. "Je n'avais pas prévu de participer, je rentrais du travail à 22 h, il n'y avait plus de transports, donc j'ai décidé d'aller faire un tour en ville, je ne sais pas ce qui m'a pris", se défend M.

"Vous pouvez lui permettre de faire un pas en avant"

"Le tribunal a un devoir, ne pas faire d'exemple, lance Me Assouline, conseil du prévenu. M. a un travail qui fonctionne pour la première fois de sa vie, il a diminué sa consommation de cannabis de dix joints par jour à trois aujourd'hui. Il n'avait plus de contact avec sa fille de quatre ans, il la revoit depuis peu", lance l'avocat, remettant une attestation de l'ex-compagne de M. attestant de sa capacité à s'occuper de leur enfant.

"Vous pouvez lui permettre de faire un pas en avant, ne pas l'empêcher d'aller travailler et de voir sa fille", ajoute encore le conseil. "Je regrette beaucoup, tente M., recroquevillé. Franchement, je n'aurais pas le courage de tout recommencer à zero avec la prison." Le tribunal condamnera finalement M. à une peine de neuf mois de prison en semi-liberté, lui permettant de travailler, tout en étant maintenu en détention en dehors des heures d'activités définies par le juge.

Lire aussi : Emeutes à Lyon : en comparution immédiate, une justice "d'exception", rendue sous pression

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