Ducray
Gérard Ducray

Ducray : “Mon geste peut être considéré comme une avance”

L’ancien député Gérard Ducray avait de nouveau rendez-vous avec la justice ce lundi 13 octobre 2014. Il avait été condamné en 2010 pour harcèlement sexuel, dans cette affaire qui avait conduit à l’abrogation de la loi sur le harcèlement deux ans plus tard. Ce lundi, il comparaissait pour les mêmes faits devant la cour d’appel de Lyon, sous la qualification d’“agression sexuelle”.

Elle s’est approchée de ma chaise. Je reconnais avoir mis ma main sur son genou, mais par paternalisme”, raconte Gérard Ducray devant la 9e chambre correctionnelle de la cour d’appel de Lyon, alors que le président Boulmier lui demande de décrire sa réunion avec Aline Rigaud le 19 octobre 2007. Quatre jours plus tard, une scène similaire se reproduit alors qu’elle se trouve auprès de celui qui était à l’époque adjoint à la sécurité de Villefranche.

De la définition d’une “avance”

Êtes-vous attiré par cette jeune femme ?” interroge, presque ironiquement, le président. “Pas particulièrement”, avance Ducray. Réponse tendancieuse.

Deux autres femmes avaient déposé une main courante : deux employées de mairie rattachées à la police municipale qui prétendent aussi avoir essuyé les gestes déplacés de Gérard Ducray. À chaque fois, la même façon de procéder : poser la main sur le genou, voire caresser une main.

“Pourquoi ? insiste le président.
– Un geste pour lui montrer que je l’appréciais.
– C’était une avance ?
– Cela peut être considéré comme une avance”, admet Gérard Ducray, qui n’a pas réitéré d’invitation, notamment à son domicile.

M. Ducray “n’a pas vraiment compris la relation homme-femme”

Dans sa plaidoirie, Me Dominjon souligne la vulnérabilité de ces femmes, qui “ont juste envie de travailler”, face à un “notable” de Villefranche-sur-Saône. “Il y a des gestes à caractère sexuel qui n’ont pas à exister”, termine-t-elle. L’avocate générale, Régine Roux-Gourvil, va même plus loin en indiquant que Gérard Ducray “n’a pas vraiment compris la relation homme-femme”. Elle a demandé 6 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende.

Le même mécanisme de vengeance que Valérie Trierweiler

Il ne fait pas bon être vieux”, commence, d’habitude plus inspiré, Me Soulier, le conseil de Ducray. En revanche, l’avocat souligne, à raison (le président du tribunal l’a aussi relevé en début d’audience), le manque d’instruction dans cette affaire.

Il vise avec force la personnalité de la plaignante, Aline Rigaud, qui a publié un livre sur cette affaire. “Cette dame a envie de régler ses comptes, assène-t-il. Elle a peut-être moins vendu que Valérie Trierweiler, mais c’est le même mécanisme de vengeance…”

Puis, point par point, il réfute la qualification d’“agression sexuelle” : “Il n’y a pas de texte en l’état pour condamner mon client.” L’arrêt de la cour d’appel sera rendu le 17 novembre prochain.

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